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Navind Kistnah décrit ses liens avec Peroomal Veeren

25 mai 2017

La brigade antidrogue semble tenir un gros morceau. Navind Kistnah, présumé importateur de 157 kg d’héroïne, a commencé son grand déballage dans le cadre de l’enquête supervisée par le DCP Bhoyjoo avec la collaboration du SP Azima et des ASP Ramgoolam et Hosseny. Interrogé en présence de ses avocats Rama Valayden et Neelkant Dulloo, durant la semaine écoulée, le courtier en douane a expliqué avec moult détails comment fonctionne le réseau de Peroomal Veeren. Celui présenté comme le nouveau Pablo Escobar de Maurice purge actuellement une peine de 34 ans de prison  et serait le présumé cerveau derrière l’importation des 157 kg d’héroïne.

 

Navind Kistnah a d’ailleurs déclaré aux enquêteurs que c’est bien Peroomal Veeren qui a donné les directives pour l’importation de cette drogue. Très méfiant, le trafiquant opèrerait, ajoute-t-il, plusieurs réseaux regroupés en cercles formés d’un maximum de trois personnes. Dans celui de Navind Kistnah, il y avait, précise ce dernier, les dénommés Seewoochurn, un habitant de Plaisance, et Ramdin, qui habite à Vallée-des-Prêtres. Ce dernier est en cavale alors que le premier nommé a été arrêté. 

Le courtier en douane a expliqué avoir fait la connaissance de Veeren par le biais de Seewoochurn, un chauffeur de taxi. La brigade antidrogue considère d’ailleurs ce suspect comme un maillon important du réseau. Kistnah précise toutefois qu’il n’a jamais rencontré Veeren, même lors de son séjour en prison il y a quelque temps pour une affaire de blanchiment d’argent. Ils communiquaient, selon lui, via téléphone portable. 

 

Pour ce faire, le taximan Seewoochurn lui remettait à chaque fois un téléphone portable avec une puce prépayée et un nouveau numéro. Veeren, souligne Kistnah, utilise lui aussi rarement le même numéro. Selon ses dires toujours, le trafiquant lui parlait à des heures différentes. Ce qui pourrait laisser supposer que le caïd bénéficie effectivement de complicité à l’intérieur même de la prison. 

 

Cette situation, selon Kistnah, dure depuis trois ans. Si le courtier en douane reconnaît qu’il faisait venir des compresseurs et autres engins pour Peroomal Veeren, il affirme qu’il ignorait que ceux-ci contenaient de la drogue. Pour avoir agi comme facilitateur auprès de la douane, il recevait jusqu’à Rs 500 000. Kistnah, qui était sous caution pour une affaire de blanchiment au moment de son arrestation pour cette histoire de drogue, a également fourni une liste d’appels qu’il a passés à Veeren. Le suspect Seewoochurn, lui, nie toutes les accusations portées contre lui. 

 

Kistnah a également été interrogé sur ses liens avec Dade Azaree, le propriétaire de Gloria Fast Food, arrêté récemment pour blanchiment d’argent. Selon le courtier en douane, ils étaient de simples amis mais cela n’a pas duré. La brigade antidrogue continue tout de même son enquête sur ce volet de l’affaire.

 

Kistnah continue, lui, de collaborer avec cette unité. Hier, samedi 20 mai, dans la matinée, il a été confronté à certaines personnes à qui il a affaire dans le cadre de ses transactions douanières en présence de son avocat Neelkant Dulloo. Celles-ci ont confirmé le connaître. «Notre client continue à collaborer avec la police. Je lui ai clairement fait comprendre qu’il doit agir comme avec un pregnancy test.Il doit être précis et donner tous les détails. Ce qu’il fait volontairement depuis le début», précise Rama Valayden sans vouloir en dire plus pour ne pas pervertir le cours de l’enquête.

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