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23 février 2016 02:44
Son bonheur a viré au cauchemar. Ces derniers jours ont été les plus pénibles de son existence. Pourtant, la semaine de Géraldine Sylvio, 26 ans, s’annonçait bien. Le dimanche 14 février, elle a célébré son anniversaire ainsi que la Saint-Valentin, entourée de son époux Josué et de ses trois enfants Tyrese, 10 ans, Léa, 5 ans, et Fiona, un an et demi. La jeune femme était également très heureuse d’accueillir bientôt un quatrième enfant, une petite fille. Sa naissance était prévue pour le 12 avril.
Mais deux jours plus tard, c’est le drame. Le mardi 16 février, Géraldine, une habitant de la rue Pavé d’amour à Vacoas, se rend à son rendez-vous à l’hôpital de Candos en compagnie de sa belle-sœur Déborah. Elle est suivie dans cet établissement depuis quatre mois, soit depuis qu’elle a appris qu’elle est enceinte.
Après les examens courants, la jeune femme, enceinte de sept mois et demi, est examinée par un gynécologue. Et là, c’est le choc. «Le médecin qui faisait l’échographie a subitement changé d’expression. Il m’a demandé si j’étais accompagnée et a voulu me parler en présence de ma belle-sœur. Peu après, le médecin nous a dit que le cœur du bébé ne battait plus depuis 48 heures. Il a fait une autre échographie pour nous montrer. Avec le même résultat. Pressé de questions, il nous a dit que le bébé avait le cordon ombilical autour du cou», raconte Géraldine.
Elle sort alors pour annoncer la terrible nouvelle à son époux. Peu après, le médecin lui annonce qu’elle doit être admise. Commence alors une journée de calvaire. «On m’a admise au Labour Ward. Puis, on m’a transférée à la salle prénatale et ensuite à la salle 9. Je pensais qu’on allait me faire une césarienne pour m’enlever le bébé mort. J’avais d’ailleurs dit à mon médecin traitant que je souhaitais qu’on ligature mes trompes après la césarienne. Mais rien n’a été fait», regrette Géraldine.
À l’hôpital, on a insisté pour qu’elle accouche par voie naturelle. «Vers 15 heures, on m’a donné deux pilules abortives et j’ai fait un malaise. Déborah a demandé des explications au personnel soignant qui nous a dit que c’était normal. On m’a donné deux autres pilules vers 19 heures. Je me sentais au plus mal. Mon époux est alors allé voir un autre spécialiste qui avait mis mes trois autres enfants au monde. Je tremblais lorsque celui-ci m’a examinée. Par la suite, il m’a prescrit une injection et j’ai pu accoucher normalement peu après. Il était alors vers 21 heures.»
Les funérailles de la petite Leona ont eu lieu le lendemain matin en l’église de la Visitation. La dépouille a ensuite été inhumée au cimetière de Phoenix. Révolté par les circonstances de l’accouchement de son épouse, Josué Sylvio envisage des poursuites contre le personnel médical : «J’aurais pu perdre mon épouse. Elle a failli mourir après avoir ingurgité les quatre pilules abortives. Je veux aussi savoir pourquoi on a pris tout ce temps pour la faire accoucher alors qu’elle avait un bébé mort dans le ventre depuis deux jours ? C’est dangereux.»
Josué a porté plainte à la police à cet effet. Il compte également déposer une plainte en écrit au bureau du surintendant de l’hôpital de Candos. Interrogé concernant cette affaire, un préposé du ministère de la Santé nous a expliqué que le personnel soignant n’a pas pratiqué de césarienne dans le cas de Géraldine Sylvio car cette intervention chirurgicale aurait pu être dangereuse pour la jeune femme à cause d’éventuelles complications de santé. Notre interlocuteur précise que tout a été fait, selon un protocole mis en place dans ce genre de cas. Il souligne également qu’il y aura une enquête interne si une plainte formelle est déposée au niveau du service hospitalier.
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