Publicité

Négligence médicale alléguée : le couple Potage pleure son bébé mort-né

23 août 2017

Christan Potage peine à croire ce qui s’est passé.

Leur bonheur a été de courte durée. Christan Potage, 19 ans, et Emilie Potage, 18 ans, se sont dit oui à l’état civil, le vendredi 4 août. Mais dès le lendemain, le malheur est venu frapper à leur porte. La jeune femme a accouché d’un bébé mort-né à l’hôpital de Flacq. Son époux est persuadé qu’il s’agit d’une négligence médicale. Il a consigné une déposition à la police en ce sens.

 

Selon cet aide-maçon, son épouse n’aurait eu aucun problème de santé pendant sa grossesse. Elle a, dit-il, d’abord suivi un traitement au dispensaire de sa localité, soit celui de La Source, à Flacq, avant d’être transférée à l’hôpital du village cinq mois plus tard. «Dokter ti donn li dat septam me kan li fer so kont li ti dir nu ki se out ki li pu gagn ti baba. So vant pa ti sorti mem», souligne Christan.

 

Après trois ans de relation, Emilie et lui ont décidé d’officialiser leur union afin d’accueillir leur bébé dans les meilleures conditions. La veille de leur mariage, la jeune femme, raconte Christan, s’est rendue à son rendez-vous. «Ce jour-là, le médecin avait pratiqué une échographie et n’avait rien trouvé d’anormal.»

 

Mais deux jours plus tard, Emilie se serait plainte de douleurs récurrentes au ventre. Direction : l’hôpital. Il est 16h40. «Kuma nu finn rant laba zot finn admet li dan labour ward akoz li ti kumans segne», soutient Christan. «J’ai reçu un appel de l’hôpital vers 20h50 pour me dire que le cœur du bébé ne battait plus. Je n’arrive toujours pas à comprendre ce qui a bien pu se passer.»

 

Sur place, Christan apprend que son épouse est dans la salle d’accouchement. Vers 23h50, Emilie met au monde un fils qui pèse plus de 3 kg. «So lapo ti ble. Nu panse linn mor toufe», avance Natacha Gangasaep, la sœur de Christan. 

 

Les funérailles du petit ont eu lieu le 6 août. Il a été inhumé au cimetière de Bois-Marchand. Emilie, elle, n’a pu y assister, étant toujours hospitalisée. De son côté, Christan rencontre le surintendant de l’hôpital le lendemain, après les heures de visite : «Mo finn dir li ki mo pa konpran kifer pann fer ekografi ek mo madam kan zot inn admet li ek kifer pann fer enn sezaryenn ek li kan zot inn remarke leker baba ti pe bat feb. Lerla mem li dir mwa pa trakase, li pu fer enn lanket.» 

 

Emilie est autorisée à quitter l’hôpital le mardi 8 août. Mais depuis, elle s’est murée dans le silence au domicile de sa belle-mère, à Palmar. Le même jour, Christan a porté plainte à la police. Il est convaincu que son épouse a été victime d’une négligence médicale. «On avait tenu à garder la surprise. On avait choisi les vêtements et les prénoms : Jonathan si c’était un garçon et Serena si c’était une fille. Mais le destin en a décidé autrement», regrette Christan. 

 

Contactée au sujet de cette affaire, une source au ministère de la Santé confirme que la direction de l’hôpital de Flacq a initié une enquête interne.

Publicité