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Négligence médicale alléguée : Les Rajaballee réclament justice pour leur bébé décédé

12 mai 2014

Satina et Shoaib sont révoltés.

À première vue, la vie semble avoir repris son cours normal chez les Rajaballee. Mais la vérité est tout autre. Car depuis le décès de leur nouveau-né en décembre 2012, la vie de Shoaib Rajaballee et de son épouse Satina Junggee n’est plus la même. «Nous ne dormons presque plus. Nous pensons tout le temps à ce fils que nous avons attendu durant neuf mois et que nous avons perdu en quelques minutes. On ne pourra jamais oublier», disent-ils. Plus d’un an après le drame, ils attendent toujours que justice leur soit rendue.

«Le ministère de la Santé avait initié une enquête suite à laquelle nous avons été convoqués pour assister à des réunions concernant l’affaire. Puis, le dossier a été envoyé au Medical Council car il y a bien eu négligence médicale. Mais cela fait plus de six mois que nous attendons les conclusions de l’enquête du Medical Council qui nous a entendus une fois pour écouter ce que nous avions à dire. Depuis, c’est silence radio», explique Shoaib Rajaballee dont le cauchemar a commencé le 19 décembre 2012.

«Ce jour-là, ma femme avait son rendez-vous à l’hôpital Jeetoo, à Port-Louis. Sa grossesse était arrivée presque à terme. Son médecin lui a dit que tout allait bien et de revenir lorsqu’elle aura des contractions, ce qu’il avait estimé pour une semaine plus tard. Mais le soir même, mon épouse a éprouvé d’atroces douleurs au ventre. Je l’ai conduite à l’hôpital. Un médecin lui a fait une injection pour calmer la douleur. Quelques minutes après, elle avait des crampes et était prise d’un malaise. Je l’ai amenée aux toilettes où elle s’est mise à cracher du sang», précise Shoaib qui n’a rien oublié de ce jour fatidique où les choses n’ont fait qu’empirer au fil des heures.

Satina Junggee, 38 ans, essaie en vain d’oublier cet épisode qui l’a marquée à vie. «Je suis traumatisée. Depuis, mon état de santé s’est détérioré. Je ne peux plus soulever des objets lourds, encore moins prendre mes fils dans mes bras. Je vois un psychologue car, à l’hôpital, on ne m’a pas offert de service psychologique. Je n’arrête pas de penser à ce jour maudit. Après le malaise que j’ai fait suite à cette injection, on m’a conduite en salle et on a examiné mon ventre. Mais le personnel soignant disait que le cœur du bébé ne battait plus. L’équipe a fait appel à un autre médecin qui a confirmé que le cœur avait cessé de battre. Donc, il était clair que le bébé était mort dans mon ventre. Mais on m’a dit qu’il fallait attendre le lendemain matin pour qu’on me fasse accoucher. Je suis restée comme ça toute la nuit», déplore Satina, les larmes aux yeux.

Elle poursuit son pénible récit : «Après l’injection, je sentais mon enfant qui s’agitait dans mon ventre. Il me donnait des coups, comme s’il voulait sortir. Je ne comprenais pas ce qui se passait à ce moment-là. Plus tard, j’ai compris qu’il essayait de sortir car il commençait à manquer d’oxygène.  J’ai eu une grossesse merveilleuse. Tout s’était très bien passé et au dernier moment un drame s’est produit. C’est révoltant.»

Depuis, les Rajaballee ne sont pas restés les bras croisés et ont fait appel à des experts étrangers. Les conclusions ont été sans appel. «On nous a dit que cette injection n’était pas recommandée lorsqu’une femme enceinte présentait des contractions. Ce médicament a accéléré les battements du cœur du bébé jusqu’à causer sa mort», indique Shoaib Rajaballee.

De son côté, le ministère de la Santé nous a affirmé que le dossier a bel et bien été transmis au Medical Council pour une enquête approfondie sans toutefois préciser dans combien de temps un verdict sera rendu. Entre-temps, les Rajaballee attendent toujours que le ou les coupables paient pour cette perte qui les a brisés.

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