Négligence médicale alléguée : Sa vie bascule après qu’il a perdu l’usage d’un œil

«Mo lavi inn chamboule», martèle Goinsamy Mardaymootoo, 59 ans. Cet habitant de Camp-Auguste, Côte-D’or, allègue qu’il s’est retrouvé, du jour au lendemain, éborgné après avoir fait une injection à l’œil gauche, l’an dernier, à l’hôpital de Moka. Et le mercredi 22 octobre, il a consigné une déposition au poste de police de Saint-Pierre, contre le personnel soignant de l’établissement, pour négligence médicale alléguée.

Ce jour-là, il avait rendez-vous à l’hôpital de Moka pour son traitement. Mais, selon lui, les choses ne se sont pas déroulées comme d’habitude. «Apre inn mett trwa goutt dan mo lizie, mo dir mo pe mari soufer me dokter la finn dir mwa res trankil», relate Goinsamy Mardaymootoo. Remonté par ce comportement, il décide alors de se rendre au poste de police de Saint-Pierre afin de faire une déposition. Ayant trois enfants à nourrir, une fille de 19 ans et deux fils âgés de 17 et 16 ans, ce dernier se retrouve dans une situation très difficile. «Je n’ai vraiment pas apprécié la façon dont le médecin m’a traité ce mercredi-là», clame-t-il. Son inquiétude est d’autant plus grande du fait que son œil droit est aussi affecté : «Je commence à perdre la vue de l’œil droit, je ne comprends plus ce qui se passe.» 

Il soutient que l’injection faite l’année dernière lui aurait coûté son œil gauche, et que depuis, il arrive difficilement à se déplacer et a dû s’adapter à un nouveau mode de vie. «C’est mon épouse qui doit maintenant gagner de l’argent, car je n’arrive plus à travailler», explique ce dernier, qui souffre déjà de complications de santé, notamment du diabète. Tout ce stress commence à peser lourd sur les membres de la famille Mardaymootoo, dont la vie a considérablement changé depuis l’année dernière. «Nou nepli viv kouma avan», lance la fille du quinquagénaire. 

Avec une intervention au cœur prévue en décembre prochain, Goinsamy Mardaymootoo espère que son état se sera amélioré d’ici là. Du côté du ministère de la Santé, une représentante a déclaré qu’«aucune déclaration ne sera faite, car une enquête est en cours pour faire la lumière sur cette affaire».