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19 octobre 2014 02:10
Elles blâment toutes un seul et même médecin, et ont toutes soif de justice. Trois familles, pour des raisons médicales, ont sollicité l’aide d’un chirurgien. Mais selon leurs dires, elles n’auraient pas été satisfaites des traitements médicaux que ce dernier leur aurait proposés. Si, dans deux des cas, les patients sont toujours de ce monde, il en est tout autre pour les Veerapen, qui ont enterré leur fils Elvin, 15 ans, il y a trois ans. Ce dernier avait été admis dans une clinique où il avait été opéré d’une appendicite. Mais quelques jours plus tard, il a rendu l’âme.
Son père Michael, un habitant de Rose-Hill, attend toujours que justice lui soit rendue. «Quelques jours après sa décharge, il allait de plus en plus mal. On l’a reconduit à la clinique et son médecin l’a transféré dans un hôpital situé dans l’est de l’île, où il a rendu l’âme quelques heures après son admission. L’autopsie a conclu qu’il est décédé d’une septicémie», explique Michael dont le fils Elvin est mort le 5 septembre 2011. «Au début, on avait contacté un avoué pour aller de l’avant, mais on avait eu affaire à la mauvaise personne et on a tout arrêté. Toutefois, il y a un an, nous avons porté plainte aux Casernes centrales», laisse entendre Michael.
À Bramsthan, Mylène Riche, 45 ans, estime qu’elle a frôlé la mort et qu’elle l’a échappée belle grâce à ses proches qui l’ont transférée dans une clinique privée. «J’ai été opérée d’une appendicite le 6 août 2012 à l’hôpital de Flacq. Mais le lendemain, le chirurgien m’a dit qu’il a découvert, lors de l’opération, que j’avais d’autres problèmes et il a pratiqué deux interventions le même jour. Quelques jours plus tard, il m’a autorisé à rentrer chez moi, alors que je n’allais pas bien. Mes proches m’ont reconduite à l’hôpital avant de me transférer dans une clinique. Après contre-expertise, on a découvert que mon intestin avait été perforé et j’ai dû subir une lourde intervention chirurgicale qui m’a coûté Rs 250 000. Cette somme, nous l’avons empruntée aux membres de notre famille et nous devons les rembourser. J’ai également dû cesser de travailler», soutient Mylène, mère de deux enfants.
Dans le sillage de cette affaire, elle avait porté plainte au ministère de la Santé, qui avait ouvert une enquête. «Le 27 août, j’ai été convoquée par le Medical Council, qui m’avait rencontrée ainsi qu’un panel de médecins», précise-t-elle. Elle attend désormais le verdict final du Medical Council pour être fixée sur son sort.
À Quatre-Bornes, Gérard Olla, lui, ne perd pas espoir, même si le Medical Council a conclu qu’il n’y avait pas eu de négligence médicale dans son cas. Il persiste et signe. «J’ai été opéré de la prostate dans une clinique. Le médecin m’avait demandé de rester à jeun pour l’opération et je n’avais rien bu et rien mangé de la journée. Mais il n’est jamais venu. Ce n’est que 24 heures plus tard qu’il s’est pointé et m’a opéré. Suite à l’intervention, j’ai plongé dans le coma et le docteur a expliqué à ma femme que je n’avais pas supporté l’opération à cause de mon âge avancé. Mais je pense que c’est dû au fait que je suis resté à jeun trop longtemps. Depuis, mon état de santé s’est détérioré ; je n’arrive plus à marcher correctement. Je dois sortir en voiture uniquement. Je n’ai plus de vie sociale et je dépense beaucoup dans les médicaments et les couches», fait ressortir Gérard Olla qui, après les conclusions du Medical Council, a préféré se référer à la Central CID.
Tout comme Mylène Riche et Michael Veerapen, il attend également que justice soit rendue. Ce, dit-il, afin que personne d’autre ne subisse ce qu’ils ont vécu.
Contacté au sujet de ces cas, le chirurgien en question, que nous avons rencontré, n’a toutefois pas souhaité commenter ces trois cas dans la mesure où des enquêtes sont en cour. «Je laisse aux enquêteurs le soin de faire leur travail», a-t-il avancé.
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