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10 novembre 2014 11:47
Adriano Sanne, 9 ans, renversé mortellement par un camion
Il aimait le ballon rond et son joueur préféré était le célèbre footballeur Cristiano Ronaldo. Hier, samedi 8 novembre, lorsqu’il s’est réveillé vers7 heures, il a dit à son père Jim-Kelly qu’il voulait regarder le match opposant son équipe favorite, Manchester United, à Crystal Palace. Et aujourd’hui, toute sa famille avait prévu de déjeuner dans une pizzeria de la capitale. Mais au lieu de cela, ses proches et amis le conduiront à sa dernière demeure. Car le petit Adriano Sanne, âgé de 9 ans seulement, a été renversé mortellement par un camion, hier, à Arsenal, à quelques mètres de son domicile.
Complètement anéantie, sa mère Anushka Sanne laisse exploser son chagrin dans sa petite maison en tôle, alors que ses proches tentent de la réconforter. En vain. Car tout ce qu’elle veut, c’est qu’on lui rende son fils. «Kifer tonn ale ?» ne cesse-t-elle de demander dans un sanglot interminable qui arrache le cœur. Son époux Jim-Kelly Sanne, lui, s’efforce tant bien que mal de rester fort face à cette tragédie qui s’abat sur sa famille.
«J’étais sur mon lieu de travail quand j’ai reçu un appel. Je ne savais pas que c’était aussi grave», confie-t-il d’une petite voix. Son fils Adriano et son petit frère Lucas, 8 ans, se rendaient à leurs cours de catéchèse à l’église St-Joseph, Terre-Rouge, quand ils ont été renversés par un camion. L’aîné n’a pas survécu à ses blessures, alors que le cadet a subi plusieurs blessures dont une fracture au bras et a été hospitalisé à l’hôpital du Nord.
Terrible choc
La police de Terre-Rouge a ouvert une enquête suite à cet accident et a procédé à l’arrestation du chauffeur, un habitant de Terre-Rouge. Il répond d’une charge provisoire d’homicide involontaire.
«Adriano et son petit frère Lucas marchaient vers l’église au moment de l’accident. Il était prévu qu’ils fassent leur confirmation en même temps l’année prochaine, en juin. Chaque samedi, ma femme les accompagne à l’église et rentre avec eux après le cours. Mais hier, les enfants ont quitté la maison quelques minutes avant elle, alors qu’elle verrouillait la porte d’entrée. Et lorsqu’elle est arrivée sur la route, elle a eu un terrible choc en voyant nos fils au sol. Malheureusement, Adriano n’a pas survécu à l’accident. Comment allons-nous vivre dans lui ?» se demande douloureusement Jim-Kelly.
Élève en Std IV à l’école primaire d’Arsenal, Adriano Sanne était, selon son père, un élève moyen qui voulait toutefois améliorer ses notes. «Il a eu ses résultats du troisième trimestre le vendredi 7 novembre. Ses notes n’étaient pas terribles, mais il m’avait promis de faire des efforts en 2015 pour les améliorer.» Son fils, ajoute-t-il avec émotion, adorait le foot : «Adriano était un enfant très actif. Il jouait au foot à l’école. C’était sa passion, une passion qu’il partageait avec moi. On était comme des amis.»
Le plus dur pour Jim-Kelly, à présent, sera d’annoncer la mauvaise nouvelle à son benjamin Lucas qui ne sait pas encore qu’il a perdu son frère qui était aussi son compagnon de jeu. «Je ne sais pas comment le lui dire. Il faut que j’aille le chercher à l’hôpital aujourd’hui pour qu’il voit son frère une dernière fois et qu’il assiste à ses funérailles.» Une occasion de faire des adieux, aussi douloureux soient-ils, à un petit ange parti trop tôt.
Elle n’a pas de mot pour exprimer son chagrin et s’est murée dans un silence qu’elle est la seule à comprendre. Impossible pour elle d’admettre que son mari est parti pour toujours et qu’il ne verra pas grandir leur fille âgée de tout juste 2 ans. Pour cause, Joëlle Ramful a perdu son époux Pravesh, 25 ans, dans un accident de la route survenu à Upper Vale le dimanche 2 novembre. Ce dernier était à moto et aurait tenté d’éviter une personne âgée qui traversait la route lorsqu’il a perdu le contrôle de son véhicule qui s’est écrasé contre un mur en bordure de route.
Barman de profession, cet habitant de Grand-Gaube est décrit, par son entourage, comme un bosseur qui avait des projets plein la tête. «Il vivait chez ses beaux-parents à Grand-Gaube depuis qu’il s’était marié il y a deux ans. Il rêvait de construire sa maison et d’acheter une voiture. Il travaillait dur pour accomplir ce désir. Le matin, il travaillait dans une quincaillerie et le soir, il était barman. Il était en repos uniquement les dimanches», explique, avec peine, Roshni Adil, la mère adoptive de la victime qui laisse derrière elle une famille éplorée.
Un autre motocycliste a rendu l’âme hier, peu après 11 heures. Cet homme de 65 ans se trouvait sur la route principale à Chebel, Beau-Bassin, lorsqu’il a perdu le contrôle de sa moto. La chute s’est révélée fatale. Tout laisse croire que c’est un malaise qui serait la cause de cet accident, mais la police a quand même ouvert une enquête.
Une sexagénaire habitant Mont Ida a également perdu la vie tragiquement. Cette dame de 63 ans a été fauchée par une voiture vendredi, vers 16h45. Selon la police, le chauffeur aurait quitté sa voie pour aller heurter la victime qui marchait de l’autre côté du chemin. Le chauffeur, un étudiant en médecine, âgé de 20 ans et habitant Médine Camp de Masque, a été contrôlé négatif à un alcotest. Il a été arrêté et fait l’objet d’une charge provisoire d’homicide involontaire.
Même la mort ne les a pas séparés. Jagdish et Lalita Gokulsing, âgés de 76 et 75 ans respectivement, ont tous deux péri dans un accident de la route survenu à Tyack le mardi 4 novembre, aux alentours de 13h30. Les deux septuagénaires, mariés depuis des décennies et parents d’un unique fils, revenaient d’un rendez-vous médical à l’hôpital de Souillac, lorsque la voiture dans laquelle ils se trouvaient a terminé sa course contre un arbre. L’impact a été tel que Lalita et Jagdish Gokulsing sont morts sur le coup.
Les deux autres occupants de la voiture, le garde-malade du couple âgé de 67 ans et le chauffeur, un habitant de Quatre-Bornes âgé de 73 ans, grièvement blessés, sont en soins intensifs, à l’hôpital de Rose-Belle. «C’est un drame pour la famille. Ils nous manqueront profondément. Mais on se console à l’idée qu’ils sont partis ensemble», confie Sanjoy Gokulsing, le fils des victimes. Désormais, c’est sans ses parents qu’il devra apprendre à conjuguer son quotidien.
Il a lutté courageusement pour sa survie durant plusieurs jours. Mais ses nombreuses blessures ont malheureusement eu raison de lui. Alfredo Alexis, 17 ans, a succombé à ses blessures le 1er novembre, à l’hôpital Jeetoo, où il était admis depuis le 25 octobre. Il avait été renversé par une voiture alors qu’il traversait la route non loin du Caudan.
Son père Nélio, qui n’avait plus aucun espoir de voir son fils s’en sortir, est accablé par cette disparition. «Je m’étais préparé au pire mais son décès est dur à accepter. Il nous manquera pour toujours», dit-il d’une voix triste. Le jour de l’accident, Alfredo Alexis revenait de sa fête d’anniversaire au Caudan, en compagnie de quelques amis. Il venait de célébrer ses 17 ans.
C’était le petit dernier de sa famille. Mais il s’en est allé tragiquement, laissant sa famille dans une tristesse indescriptible. Mohammad Moontaziir Jawdy, alias Moon, avait seulement 21 ans. Ce boulanger de profession, habitant Camp Chapelon, Pailles, a connu une fin tragique le mercredi 5 novembre.
La motocyclette qu’il pilotait, une Kawasaki Ninja 300 CC, est entrée en collision avec une voiture conduite par un Finance Manager de 28 ans, habitant St Martin, Baie-du-Cap. Le drame s’est joué à la jonction des rues Brabant et Deschartes, Port-Louis, vers 16h10.
Depuis son départ subi, ses proches sont plongés dans le désespoir. «C’est terrible pour mes parents d’organiser les funérailles de leur dernier enfant. Ils sont complètement abasourdis depuis la mort de mon frère, tout comme les autres membres de la famille», pleure Parvez Jawdy, 24 ans.
Les proches de Moon, dit-il, sont aussi dans le flou concernant les circonstances de ce drame qui lui a coûté la vie. «Son accident nous laisse perplexes. D’autant qu’il ne roulait jamais vite. La police doit boucler son enquête au plus vite pour déterminer les circonstances du drame.» L’enquête se poursuit pour faire la lumière sur cette affaire.
Textes : Laura Samoisy et Jean Marie Gangaram
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