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16 novembre 2015 01:14
La vérité. Voilà ce que souhaite Shirheen Mungroo après le décès tragique de son époux Mohamedally, plus connu sous le surnom de Mince. Cet éboueur de la municipalité de Port-Louis a succombé à ses blessures après avoir fait une chute. Cet homme de 47 ans s’est retrouvé à l’hôpital, le mercredi 11 novembre, après être tombé d’une maison vers 17h25. Si les enquêteurs penchent pour une chute accidentelle, l’épouse de la victime, elle, est d’avis que c’est un acte malveillant. «Mon époux est mort dans des circonstances troublantes», argue-t-elle.
Selon la police, Mohamedally Mungroo, un habitant de Vallée-Pitot, serait monté sur le toit de la maison de son voisin pour prendre la fuite alors qu’il était pourchassé par des gens suite à une affaire de délit de fuite. Il était précédemment au volant d’une voiture qui a heurté quatre autres véhicules en stationnement le long de la route Militaire.
Des habitants de la localité, soupçonnant que l’éboueur était sous l’influence de l’alcool à ce moment-là, l’ont poursuivi. Mohamedally Mungroo aurait alors tenté de leur échapper en montant sur le toit d’une maison à proximité de la sienne. Après, les versions divergent. Certains disent que l’homme est tombé accidentellement en essayant de sauter sur une autre maison, d’autres affirment qu’il s’est jeté dans le vide de son plein gré. Ce qui est sûr, c’est qu’il s’est grièvement blessé à la tête et a été admis à l’unité des soins intensifs après son arrivée à l’hôpital de Port-Louis. Le quadragénaire a succombé à ses blessures deux jours plus tard.
Révoltée, son épouse Shirheen soutient, elle, que son époux a été victime d’un acte malveillant. Selon elle, Mohamedally a d’abord été pourchassé par un voisin et son fils. «Mon époux n’était pas en bons termes avec cet homme suite à une violente altercation», confie Shirheen qui repousse toute idée de suicide. «Mo pa krwar mo mari inn swiside. Mon époux n’était pas du genre à commettre l’irréparable. Il aimait trop sa famille. Explik mwa kouma ena tras kat fraktir dan so latet alor ki ti sipoze ena enn sel si vre mem linn tonbe ?» s’interroge Shirheen.
Elle trouve également étrange qu’il y ait plusieurs versions concernant la chute de son époux : «Les gens disent qu’il était saoul à ce moment-là. Or, il n’avait plus pris une goutte d’alcool depuis quatre mois.» Le jour du drame, Shirheen téléphone à son époux vers 16 heures pour prendre de ses nouvelles. Il lui fait comprendre qu’il travaille toujours et qu’il va terminer 15 minutes plus tard.
Ne le voyant toujours pas rentrer vers 17 heures, Shirheen l’appelle à nouveau. «Il m’a dit qu’il avait fait un accident. Par la suite, mon fils de 12 ans a voulu le joindre mais son portable était switch off. Peu après, une voisine m’a dit que mon époux était saoul et qu’il s’était suicidé en se jetant du toit d’une maison. Une autre fille m’a dit que mon époux s’était fracturé le crâne après une chute et que la police l’avait déjà transporté à l’hôpital. D’autres voisins m’ont dit que mon époux avait pris la fuite après avoir été pourchassé par un voisin qui était muni d’un sabre», relate Shirheen.
Le voisin montré du doigt par Shirheen donne cependant une autre version des faits. Bilall Figue affirme qu’il n’a jamais eu d’altercation avec la victime et qu’il ne l’a pas pourchassé avec un sabre ou un gourdin : «Plusieurs témoins, dont des policiers, ont assisté à la scène. Mon voisin est passé par une porte de ma maison pour accéder au toit où il s’est jeté dans le vide. Il était saoul.» Une enquête policière est en cours pour faire la lumière sur cette affaire.
Mohamedally Mungroo était père de quatre garçons. Mujaahiid, l’aîné, âgé de 21 ans, est décédé le 29 décembre 2014 suite à une longue maladie. Le cadet Muzaamir, 20 ans, purge actuellement une peine d’emprisonnement. Les deux autres, Sahil et Saquid, sont âgés de 12 et 5 ans.
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