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Quatre jeunes condamnés pour meurtre

4 août 2015

Danilall et Iswantee ne se sont pas remis de la disparition tragique de leur fils.

Cinq longues années se sont écoulées, mais pour eux, c’est comme si c’était hier. Danilall et Ismantee Ubhee vivent un vrai cauchemar depuis le meurtre de leur fils Kevin, 24 ans. Ce dernier avait été sauvagement battu, puis balancé dans une plantation de légumes à Caroline, Bel-Air-Rivière-Sèche, le 2 mars 2010. Son corps sans vie avait été découvert à cet endroit le lendemain. Très vite, la police avait procédé à l’arrestation de quatre suspects : Tej Kumar Hanzeraz, son frère Darshan Kumar, Nitin Kumar Bipin et Sarwan Kumarsing Bedassur. Si Nitin Kumar Bipin avait plaidé coupable, les trois autres suspects avaient, eux, plaidé non coupables dans cette affaire.

 

Le mardi 28 juillet, la magistrate Wendy Rangan a déclaré les quatre suspects coupables de «wounds and blows without intention to kill» en cour intermédiaire. Nitin Kumar Bipin a écopé de cinq ans de prison alors que les autres devront purger une peine de sept ans. Ce verdict n’apaise en rien la douleur des Ubhee, une famille d’Ecroignard, Flacq.

 

«La justice a fait son travail. Mais ce verdict ne nous rendra pas notre fils», pleure Danilall Ubhee, écrasé sous le poids de la douleur. Père de trois autres enfants, il s’interroge toujours sur les vraies raisons de ce crime. Car pour lui, les explications avancées par les suspects ne tiennent pas la route. Le suspect Tej Kumar Hanzeraz avait expliqué à la police que la victime faisait la cour à sa petite amie alors qu’il était déjà marié et père de famille. Et que c’est la raison pour laquelle ses complices et lui l’ont tabassée avant de l’abandonner.

 

«Mon fils ne méritait pas une telle fin. Il avait une famille à sa charge. Sa fille n’avait qu’un an et demi à l’époque, alors que sa femme était enceinte de cinq mois. Mon fils était très heureux de devenir père pour la deuxième fois. Hélas, il ne peut voir grandir ses enfants et assurer leur avenir comme il le souhaitait.»

 

Iswantee, elle, parle de son fils, jardinier dans un hôtel de l’Est, comme de quelqu’un de responsable, qui avait à cœur le bien-être de sa famille. «C’était un bosseur. Du jour au lendemain, tout a changé. Depuis sa disparition tragique, nous ne vivons presque plus. Sa femme est allée vivre chez ses parents avec ses enfants. Ma belle-fille vient assez souvent nous rendre visite. Mais c’est très dur de voir nos petits-enfants grandir sans leur père et être privés de son affection», témoigne-t-elle, la voix nouée de chagrin.

 

Chez cette famille, chaque grande occasion est maintenant teintée d’une profonde tristesse. «À chaque fête religieuse, ou autre festivité, on pense à lui. On se dit qu’il aurait dû être parmi nous. Mais nous devons continuer à vivre avec cette dure réalité, même si notre cœur ne cessera jamais de souffrir.» Car se reconstruire après la mort tragique d’un enfant relève souvent de l’impossible.

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