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Rajesh Ramlogun décédé sous responsabilité policière

18 janvier 2015

Nilesh et sa mère Bindu sont toujours en quête de justice.

Le temps ne cicatrise pas toutes les blessures. Nilesh Ramlogun, 23 ans, en sait quelque chose. Cela fait neuf ans qu’il est rongé par une profonde colère. Le jeune homme, qui est l’aîné de sa famille, n’avait que 14 ans quand son père a trouvé la mort alors qu’il était sous la responsabilité des enquêteurs de la Major Crime Investigation Team (MCIT), le 14 janvier 2006. Nilesh a été le premier à se rendre à l’hôpital pour constater l’horreur. Depuis, le jeune homme qu’il est devenu ne peut se débarrasser d’un amer sentiment d’injustice.

 


«Je me souviens de tout très bien. Les belles-sœurs Jhurry sont tuées le 5 janvier 2006. Avinash Ramguttee est arrêté le même soir. La MCIT interpelle mon père le 12 janvier en tant que témoin. Le lendemain, il comparaît en cour en tant que suspect. Le 14 janvier, il meurt à l’hôpital, alors qu’il était sous la responsabilité de la MCIT aux Casernes centrales. Le rapport d’autopsie indique qu’il a reçu des coups à la tête. Il avait également des blessures sur le corps. Le DPP a estimé qu’il y avait eu foul play et a fait appel du jugement du tribunal de Port-Louis, qui avait décidé d’abandonner les poursuites contre les quatre policiers arrêtés après la mort de mon père. Le DPP a avancé 19 raisons pour soutenir son appel, le 17 juin 2009. Cet appel n’a cependant pas été entendu. Ma mère, mon frère, ma sœur et moi-même sommes toujours en quête de justice», souligne cet étudiant à l’université de Maurice.

 


Nilesh se fait aujourd’hui le porte-parole de sa famille pour réclamer la réouverture de l’enquête sur la mort de son père : «Sir Anerood Jugnauth est un homme d’honneur. Il avait promis la réouverture de l’enquête dans l’affaire du campement de Navin Ramgoolam à Roches-Noires et il a tenu sa promesse. Je lance un appel à son bon sens, car notre famille souffre trop. Je veux savoir qui sont les responsables de la mort de mon père. Tan ki pa konn bann koupab, nou pa pou kapav fer nou dey. Lafami inn ranz enn tonb pou mo papa, ziska ler nou pa kone ki inskripsion pou met lor la, li ankor vid koumsa mem. Mon frère Nitish, 22 ans, serveur sur un bateau de croisière, ma sœur Vridhi, 14 ans, élève en Form III, ma mère Bindu et moi sommes marqués à vie par cette tragédie. La compensation financière versée par l’État ne remplacera jamais mon père.»

 


Le 31 mai 2013, Avinash Ramguttee, reconnu coupable de l’assassinat des belles-sœurs Jhurry, a été condamné à 37 ans de prison par la cour d’assises. Il a fallu sept ans pour que justice soit rendue à Atma Jhurry. Cet homme, âgé de 71 ans au moment des faits, a vécu tout ce temps avec l’horrible souvenir de son épouse et de sa sœur baignant dans une mare de sang. L’assassin s’était acharné sur ses victimes. Indira Jhurry avait été poignardée à 60 reprises et le corps d’Asha Jhurry portait les marques de 27 coups de couteau. La condamnation de l’auteur de ce crime d’une incroyable sauvagerie a été un soulagement pour Atma Jhurry et les siens. Les Ramlogun, eux, attendent toujours que la justice leur permette de faire le deuil de leur père et époux.

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