Publicité

Ramdassen Tany condamné dans l’affaire Stacey Henrisson | La grand-mère de l’adolescente : «Il mérite la peine maximale»

7 décembre 2015

La jeune fille de 16 ans a été tuée le 5 mai 2012.

Ses petits yeux bleus ne brillent plus depuis la mort de sa petite-fille. Le teint pâle et les  cheveux noués en arrière, Margaret Rouillon affiche un regard chargé d’angoisse et de tristesse. «Je ne vis plus depuis la disparition de Stacey. Pas un jour ne passe sans que je ne pense à elle», dit-elle, la voix cassée par l’émotion. Chez elle à Bonne-Mère, Flacq, le temps semble s’être arrêté depuis la tragédie qui a frappé sa famille en mai 2012.

 

Sa petite-fille Stacey Henrisson, âgée de 16 ans, a été tuée le 5 mai 2012 et son corps jeté dans un ravin à Plaine-Champagne. Son cadavre a été découvert par un randonneur quelques jours plus tard, le 13 mai, dans un état de décomposition avancée. L’identité de la jeune fille avait pu être établi grâce à la couronne dentaire qu’elle portait. Deux hommes ont été arrêtés par la suite, le beau-père de la jeune fille, Jayraj Sookur, accusé de l’avoir tuée pour une question d’héritage, et Ramdassen Tany, le bras droit de Jayraj Sookur, accusé de l’avoir aidé à transporter le corps jusqu’à Plaine-Champagne.

 

Bienveillance de la cour

 

Le lundi 30 novembre, Ramdassen Tany a été trouvé coupable d’une charge de concealing corpsedans le cadre de cette affaire et la sentence sera prononcée le 16 décembre. Il saura alors combien d’années de prison il devra purger. Mais pour Margaret Rouillon, il doit avoir le maximum. «La cour ne doit pas être indulgent envers lui. Il a fait quelque chose que je ne pourrai jamais pardonner. Il mérite la peine maximale. C’est ce que je réclame, même si cela ne me rendra pas ma petite-fille», clame la grand-mère de l’adolescente qui a été si brutalement arrachée à la vie.

 

L’avocat de Ramdassen Tany, Me José Moirt, a demandé la bienveillance de la cour, arguant que son client a coopéré avec la police et qu’il sera le témoin dans le procès intenté à Jayraj Sookur aux Assises en janvier prochain. Il a aussi demandé à la cour de prendre en compte l’état de santé de l’homme qui souffre de problèmes cardiaques et se déplace en fauteuil roulant après avoir subi une amputation due au diabète.

 

Jayraj Sookur, considéré comme le principal meurtrier, est soupçonné d’avoir tué la fille de son épouse dans l’unique but de faire main basse sur l’héritage que lui avait laissé son défunt père et qui est estimé à Rs 50 millions. Il est jugé séparément et son procès se tiendra en cour d’assises en janvier prochain.

 

«Dépressions»

 

Entre-temps, Margaret, elle, a toutes les peines du monde à sortir du désespoir qui a envahi sa vie depuis le drame. «J’ai fait deux dépressions. J’ai même été admise en clinique. Depuis, je ne supporte plus les chocs émotionnels. Le plus dur pour moi, c’est d’entendre le frère de Stacey dire haut et fort qu’il veut lui aussi mourir afin de rejoindre sa sœur au ciel. C’est terrible pour une grand-mère et une mère d’entendre cela», confie Margaret qui ne veut plus rester muette sur sa douleur et celle de sa famille. Sa fille Béatrice, la mère de Stacey, s’est, dit-elle, réfugiée dans la prière. Elle fait le va-et-vient entre la maison de Margaret à Bonne-Mère et celle de proches chez qui elle habite avec le reste de sa famille depuis la mort de Stacey.

 

«Elle veut rester loin de l’endroit où sa fille est morte. C’est compréhensible. Stacey était une fille joviale. C’est moi qui lui ai appris à jouer de la guitare, elle était douée. Mais après la mort de son père, quand elle est allée vivre avec son beau-père et sa mère, je la voyais très rarement. Jayraj l’empêchait de venir me voir alors que ma maison est située à l’arrière de la sienne. Cet homme doit également obtenir la sentence maximale. La cour ne doit avoir aucune pitié envers lui.»

 

En attendant de connaître l’issue des procès intentés à Ramdassen Tany et à Jayraj Sookur, Margaret Rouillon ressasse sans cesse l’horrible épisode qui a secoué sa famille en 2012. Un réel cauchemar avec lequel elle tente de survivre tant bien que mal.

Publicité