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Réduction des charges contre Ashish Takoordyal | Sila, la mère de Deepa, découpée au grinder : «Je me battrai pour que justice soit faite»

Sila Ramlochun réclame la justice pour l’assassinat de sa fille.

La nouvelle lui a fait l’effet d’une bombe. Sila Ramlochun, la mère de Deepa Takoordyal, tuée et découpée en morceaux au grinder en 2014, s’élève contre la réduction de la charge qui pèse sur son gendre Ashish Takoordyal. Celui-ci, dit-elle, doit payer pour les cruautés qu’a subies sa fille.

 

Dans son carnet, elle note depuis quelques années chaque information concernant sa fille. Les conversations, les bagarres, les petits signes qui ont mené à sa fin tragique. En remontant les pages de son petit bloc-notes, les souvenirs et les émotions affluent. Le 9 janvier 2014, lit-elle, Sila reçoit un message intrigant du téléphone de Deepa. La jeune femme, mère d’un garçon de 12 ans alors, lui dit qu’elle a rencontré un Français et qu’elle s’apprête à quitter sa famille pour le rejoindre. «Dans ce message, elle me disait adieu et me demandait de ne plus la contacter. Je n’ai pas cru un mot de tout cela. Elle ne m’aurait jamais envoyé un tel message.»

 

Les jours suivants, elle essaie en vain d’entrer en contact avec sa fille. Elle se rend à la police mais ne trouve aucune solution à son problème. Quelques semaines plus tard, le 25 janvier 2014, le corps découpé de sa fille, 33 ans, est retrouvé au pied d’une falaise à Trois-Mamelles. Son époux Ashish Takoordyal est arrêté et finit par avouer la terrible vérité. Il a étranglé Deepa, a découpé son corps au grinder avant de placer les restes dans des sacs pour ensuite aller s’en débarrasser à bord d’une voiture de location.

 

Le monde de Sila s’effondre. Tout ce qu’elle souhaite alors c’est que l’assassin de sa fille paie le prix fort. Mais, il y a quelques jours, elle a appris dans la presse que le Directeur des poursuites publiques a décidé de réduire la charge provisoire d’assassinat avec préméditation retenue contre Ashish Takoordyal en meurtre. Depuis, elle ne décolère pas. «Comment est-ce possible ? Est-ce qu’on veut me faire croire qu’il n’a pas planifié son coup ? Pourquoi être allé acheter un grinder dans ce cas et avoir loué une voiture ?»se demande-t-elle au bord des larmes. Qu’Ashish s’en sorte avec une peine réduite est inconcevable pour cette mère : «Il doit payer pour ce qu’il a fait à ma fille. Je me battrai jusqu’au bout pour que justice soit faite.»

 

Il ne se passe pas un jour sans que Sila pense à sa Deepa. En plus, elle n’a plus de contact avec son petit-fils. Autant de souffrances avec lesquelles elle doit vivre. Aujourd’hui, dit-elle, seule la prière l’aide à tenir le coup. Elle se rappelle que sa fille était tombée folle amoureuse de cet homme rencontré à l’usine où ils travaillaient. Malgré l’opposition de son père, Deepa avait épousé Ashish et fondé une famille avec lui avec la naissance de leur fils. Mais très vite, les choses avaient mal tourné. Les infidélités, les problèmes d’argent et les violences d’Ashish rythmaient le quotidien du couple. Selon Sila Ramlochun, sa fille était à bout et s’était maintes fois rendue à la police pour dénoncer les agissements de son mari mais celui-ci n’avait pas changé pour autant. «Ma fille a vécu un véritable enfer avec cet homme. Elle venait souvent pleurer sur mon épaule. Il avait beaucoup de dettes et ne donnait aucun sou à la maison, que ce soit pour manger ou pour le petit. Elle a supporté les violences de cet homme parce qu’elle aimait trop son fils. Regardez où ça l’a menée.»

 

Alors que le procès d’Ashish Takoordyal va bientôt débuter, Sila est anxieuse. Si jamais l’assassin de sa fille n’écope pas d’une lourde peine et sort plus vite que prévu de prison, elle dit craindre le pire. «Il m’a déjà menacée de mort. J’avais d’ailleurs porté plainte à la police. Une fois, il s’était aussi introduit chez moi tard dans la nuit. Il sait que je me bats pour que le crime qu’il a commis soit puni. J’ai peur qu’il vienne se venger.»Tout ce qui lui importe aujourd’hui, ajoute Sila, c’est que ce crime soit puni à la hauteur de sa barbarie et que justice soit rendue. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’elle pourra enfin faire son deuil.