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13 octobre 2014 06:12
Rongé par le regret, Soobash Boodhooa assure qu’il n’avait pas l’intention de tuer Mario Bahadoor. C’est par légitime défense, soutient-il, qu’il l’a involontairement blessé le samedi 27 septembre à Trou-d’Eau-Douce. «Mo sagrin Mario inn mor», a-t-il dit à la police.
Soobash Boodhooa, 52 ans, s’est constitué prisonnier mardi dernier, en présence de son avocat, Rama Valayden. Il a comparu en cour le même jour. Sous le coup d’une charge provisoire d’assassinat, il a été reconduit en cellule, car la police a objecté à sa remise en liberté sous caution.
Fia, l’épouse du meurtrier présumé, est également très affectée par cette affaire. Voilà ce qu’elle aurait dit à son beau-frère : «Je suis triste pour la famille de ce monsieur. Je me fais du souci pour eux. Je me fais également du souci pour mon époux. J’ai peur qu’un innocent soit piégé.»
Dans sa déposition, Soobash Boodhooa, qui travaille comme planton à l’hôtel Touessrok, explique que le jour du drame, vers 18 heures, il est tombé sur Mario Bahadoor alors qu’il allait acheter des pistaches dans une boutique de son quartier, Sept-Croisées, à Trou-d’Eau-Douce. En le voyant, il a tenté de rebrousser chemin, dit-il, car il le craignait. «Sak fwa li trouv mwa li zour mwa ek menas bat mwa akoz enn case larzan kot mo ti met zafer la polis ek kot Mario ti ferme pou sa», explique Soobash.
Ce samedi-là, Mario l’aurait une fois de plus insulté avant de lui donner trois coups de poing. L’habitant de Cité-Argy l’aurait également giflé car il refusait toujours de retirer sa plainte pour l’histoire d’argent. Mario allait, selon Soobash, porté la main sur lui à nouveau. C’est alors qu’il a saisi «enn bout dibwa» qui se trouvait sur un chantier en construction et qu’il l’a lancé en direction de Mario avant de prendre la fuite.
C’est uniquement de cette façon, dit-il, que Mario s’est blessé. En arrivant chez lui, il a verrouillé toutes les portes, craignant que les proches de Mario viennent saccager sa maison. Dans sa déposition toujours, Soobash dit qu’il ignore si Mario s’est, par la suite, fait tabasser par un groupe de personnes comme l’a affirmé un chauffeur de taxi à la police.
Les enquêteurs n’ont trouvé aucune goutte de sang dans la cour de Soobash Boodhooa. Pas de marques de lutte non plus. Mario Bahadoor, un marchand de plage de 54 ans, a pourtant succombé à de graves blessures à la tête après avoir été tabassé, selon le rapport d’autopsie. L’enquête est menée par la Major Crime Investigation Team.
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