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Renvoi «injustifié» de la force policière - Feroze Mudhoo : Pourquoi je me bats pour réintégrer mon poste

8 juillet 2014

Cet habitant de Brisée-Verdière estime qu’il a perdu son emploi «injustement».

La nouvelle l’a complètement bouleversé. Mais il ne compte pas pour autant s’avouer vaincu. Au contraire, il est plus que jamais déterminé à se battre dans le but de réintégrer son poste au sein de la force policière. Le 31 mai, Feroz Mudhoo a appris de son supérieur hiérarchique qu’il avait été jugé inapte à occuper son poste de sergent de police par un panel de médecins. Une décision «injustifiée», selon lui.

«Quand mon supérieur m’a remis la lettre, j’étais anéanti car je ne m’attendais pas à cela. Je souffre d’un problème cardiaque. Le terme exact est chronic mitral incompetence. Je ne peux pas faire de gros efforts, mais je peux très bien travailler dans l’administration et m’occuper de la paperasse, par exemple, car je ne souffre d’aucun handicap physique ou autre», explique cet habitant de Brisée-Verdière. Il revient sur sa maladie.

«Je souffre de ce problème cardiaque depuis sept ans. Il y a cinq ans, j’ai été transféré du poste de police où je travaillais à la Special Mobile Force (SMF), à Vacoas. Là-bas, tous les officiers doivent faire du sport. Mais mon état de santé ne me le permet pas. Durant les deux premières années de mon affectation, je me suis efforcé d’en faire. Mais suite au décès d’un collègue d’une défaillance cardiaque après une séance d’entraînement, j’ai demandé un transfert pour ne pas mettre ma santé en péril. Mais je n’ai jamais eu de réponse à cette requête», avance le policier. Toutefois, il ne baisse pas les bras et multiplie les correspondances en vue d’obtenir son transfert. En vain.

«Je n’ai jamais eu de réponse à mes différentes demandes. J’ai même demandé à être muté à Rodrigues ou à Agaléga. Sans succès. J’ai fini par envoyer une correspondance pour obtenir un entretien avec le Commissaire de police. Pas de réponse non plus. J’ai aussi demandé à avoir un entretien avec le responsable de la SMF, toujours sans succès.» Suite à ces requêtes infructueuses, Feroze Mudhoo décide d’avoir recours à un medical board et obtient un premier rendez-vous le 20 février 2014 à l’hôpital de Flacq.

«Je voulais impérativement passer par ce medical board afin qu’il constate que j’avais besoin d’un light job. Faire face à ce panel de médecins était la seule chance pour moi d’obtenir un transfert. C’est ainsi que le 20 février, je me suis rendu à l’hôpital de Flacq. Là-bas, on m’a posé des questions et on a examiné mon dossier. Puis, on m’a référé à l’hôpital de Candos où j’ai été convoqué le 13 mai pour être examiné par un deuxième medical board.» Il ne se doutait pas que cette démarche allait lui coûter son emploi.

«Je ne comprends pas comment ce medical board a conclu que j’étais unfit permanently. Au sein de la police, il y a quelques policiers qui font des séances de dialyse trois fois par semaine ou qui sont amputés, mais qui travaillent toujours et font des light jobs. D’ailleurs, je n’ai jamais été hospitalisé pour le problème dont je souffre. Je suis juste suivi par un médecin de l’hôpital régulièrement», fait ressortir Feroze Mudhoo. D’ailleurs, il a fait appel à deux médecins du privé pour statuer sur son état : «Suite à cette décision, j’ai été examiné par deux cardiologues qui m’ont jugé apte à travailler.»

Il a également saisi l’Equal Opportunities Commission (EOC) ainsi que le Public Body Appeal Tribunal (PBAT) et a fait appel à la Disciplined Forces Service Commission (DFSC). «J’ai déjà déposé ma plainte à l’EOC ainsi qu’au PBAT et j’ai envoyé une lettre à la DFSC. J’attends leurs réponses pour connaître la marche à suivre. Si je n’avais pas écrit à la DFSC, j’aurais déjà eu ma lettre de retraite. Mais je lance un appel à cette instance pour qu’elle accélère le dossier car je suis actuellement en sick leave forcé.»

Père de deux enfants qui sont en Form IV et Form I, Feroze Mudhoo est plus que jamais déterminé à se battre pour renverser la décision du medical board.

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