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Saisie de Rs 157,5 millions d’héroïne : un marchand ambulant au cœur de la tourmente

25 mai 2017

Anthony Steeve Sam était dans le viseur de l’ADSU depuis un moment déjà.

La drogue et encore la drogue. Un autre réseau de trafic d’héroïne a été mis hors d’état de nuire cette semaine. Anthony Steeve Sam, un marchand ambulant de 54 ans, Andy Warren Mootoosamy, un chômeur de 30 ans, et Veemaldev Gobin, un laveur de voitures de 31 ans, ont été appréhendés par la brigade antidrogue alors qu’ils se trouvaient dans un appartement à Trou-aux-Biches, le mercredi 17 mai. 

 

Un travail de longue haleine avait permis aux enquêteurs d’obtenir des renseignements précis sur ce réseau de trafic de drogue opérant dans le nord de l’île. Une équipe de la Division Nord de l’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU), placée sous la supervision du DCP Choolun Bhojoo, a alors effectué une descente à Chemin La Sirène, Morcellement Ramdhanee, Trou-aux-Biches, munie d’un mandat de perquisition. 

 

Au premier étage d’un appartement se trouvaient les trois suspects. L’un d’eux, Anthony Steeve Sam, était dans le viseur de l’ADSU depuis un bon moment car il avait déjà eu des démêlés avec la justice par le passé pour une affaire de drogue. Les limiers de la brigade anti-drogue le soupçonnaient d’importer de la drogue de Madagascar en même temps que d’autres objets. La perquisition de l’appartement leur a donné raison.

 

Une fouille minutieuse des lieux a conduit à la découverte de 10,5 kg d’héroïne d’une valeur estimée à Rs 157,5 millions. Des devises étrangères s’élevant à plus de Rs 800 000, une somme de Rs 88 000, des téléphones portables, deux véhicules et un attirail servant à la préparation et à l’emballage de la drogue ont aussi été saisis. 

 

Pour l’heure, les trois suspects n’ont pas encore donné leur version des faits. Une source policière indique qu’ils seront interrogés par les enquêteurs de l’ADSU une fois qu’ils auront retenu les services d’un avocat. Le lendemain de leur arrestation, ils ont comparu en Cour de District de Pamplemousses où des accusations provisoires de trafic de drogue et de blanchiment d’argent ont été logées contre eux. Ils ont ensuite été reconduits en cellule, la police ayant objecté à leur remise en liberté.

 

À ce stade de l’enquête, la brigade antidrogue soupçonne la drogue d’avoir été acheminée de Madagascar par voie maritime. C’est d’ailleurs dans ce pays que le suspect Anthony Steeve Sam, cerveau présumé dans cette affaire, avait été arrêté en juin 2007. À l’époque, une perquisition dans une pension de famille à Antananarivo avait conduit à son arrestation aux côtés de huit autres personnes, dont trois Mauriciens. Sur place 850 grammes d’héroïne d’une valeur marchande de Rs 8,5 millions avaient été saisis. Anthony Steeve Sam multipliait les allers-retours entre Madagascar et Maurice à l’époque. Lorsqu’il avait été interrogé, cet habitant de Roche-Bois, avait nié toute implication dans l’affaire et avait déclaré ne connaître ni la provenance, ni le propriétaire de la drogue. D’après une source du QG de l’ADSU, il n’avait ensuite encouru aucune peine, faute de preuves. Toutefois, avance notre interlocuteur, il avait été emprisonné durant 10 mois, à Maurice, toujours pour une affaire de drogue. \

 

Dans la présente affaire, l’ADSU n’écarte pas la possibilité d’un lien entre ce réseau de drogue et celui mené par les Chowrimootoo de Cité Kennedy car le modus operandi est le même. Il est donc aussi probable qu’il soit lié au trafiquant Peroomal Veeren. 

 


 

De la drogue dissimulée dans des tubes de mascara

 

Les trafiquants de drogue sont prêts à tout pour faire marcher leurs affaires. Cette semaine, c’est dans 288 tubes de mascara qu’avait été dissimulé leur marchandise. À 18h50, le jeudi 18 mai, un colis en provenance d’Afrique du Sud a été débarqué à l’aéroport Sir Seewoosagur Ramgoolam, à Plaisance, avant d’être transféré au DHL Warehouse, à Plaine-Magnien. Celui-ci était destiné à la compagnie C. R Ltd, située dans la zone industrielle de Riche-Terre. Un exercice de vérification devait cependant permettre aux enquêteurs de la brigade antidrogue de l’aéroport de se rendre compte qu’il ne s’agissait là que d’un subterfuge pour faire entrer de la drogue sur le sol mauricien. En effet, les tubes de mascara renfermaient 1 476, 9 grammes d’héroïne. Le lendemain, une opération de livraison contrôlée a été mise sur pied par les enquêteurs de l’ADSU. Ces derniers devaient vite réaliser que ladite compagnie n’existait pas. Vu que personne n’est venu réclamer le colis, l’opération a été annulée.

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