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11 janvier 2016 03:14
Cetteannée encore, la joie ne sera pas au rendez-vous en ce 14 janvier, veille du nouvel an hindou. Bindu Ramlogun et ses enfants se rendront, une fois de plus, sur la tombe de Rajesh au cimetière de leur localité pour y déposer des fleurs, après une grande séance de prière pour lui rendre hommage. D’autant que cette année, cela fait dix ans que l’homme s’en est allé dans des circonstances tragiques. Mais malgré les années qui passent, leur souffrance reste indemne. Et ils ne peuvent toujours pas faire leur deuil, car pour eux justice n’a pas encore été rendue à Rajesh Ramlogun. Le procès en appel du jugement des policiers présumés meurtriers, dont la charge avait été rayée, n’a toujours pas été entendu.
Ce qui ajoute à la douleur de Bindu, la veuve de Rajesh, et de ses enfants pour qui l’attente devient de plus en plus pénible. «Ma famille est toujours en quête de justice. Nous vivons un véritable calvaire depuis dix ans.J’avais repris courage lorsque le DPP avait annoncé qu’il allait faire appel contre le jugement de la cour qui avait rayé la charge contre les policiers poursuivis, mais on ne sait toujours pas quand l’affaire sera appelée. Mon époux m’a été arraché tragiquement et cela fait dix ans que nous réclamons justice.»
La veuve de Rajesh Ramlogun explique que ses enfants et elle n’arrivent pas à se remettre de ce drame. «Les enfants souffrent, car leur père leur manque. Ce n’est pas évident pour moi de cumuler les rôles de père et de mère. Nilesh, qui a aujourd’hui 23 ans, est diplômé enarchitecture, mais n’a pas encore trouvé d’emploi. Nitesh, 23 ans aussi, est barman sur un bateau de croisières, et Vandinee, 14 ans, est en Form IVcette année.»
Nilesh avait 14 ans quand son père a trouvé la mort alors qu’il était sous la responsabilité des enquêteurs de la MCIT aux Casernes centrales. Depuis, le jeune homme est habité d’une profonde colère : «La fami inn ranz enn tomb pu mo papa, me ziska ler nu pa kone ki linskripsion pu met lor la. Li ankor vid kumsa mem. Konpansasion ki gouvernma ti donn mo mama la pa pu ranplas mo papa zame. Mo papa ti pu ena 55 an zordi. Mo anvi kone si enn zour nu pu konn la verite lor so lamor.»
Le jeune homme sollicite l’intervention de sir Anerood Jugnauth à ce sujet : «C’est un homme d’honneur. Il avait promis la réouverture de l’enquête dans l’affaire Roches Noires avant les élections de 2014 et il l’a fait en 2015. Je veux savoir qui sont les responsables de la mort de mon père pour que ma famille puisse faire son deuil.»
Nilesh se souvient de tout, dit-il : «Les belles-sœurs Jhurry sont tuées le 5 janvier 2006. Avinash Ramguttee est arrêté le même soir. La MCIT interpelle mon père le 12 janvier en tant que témoin. Le lendemain, il comparaît en cour comme suspect. Le 14 janvier, il meurt. Le rapport d’autopsie indique qu’il a rendu l’âme après avoir reçu des coups à la tête. Il avait également des blessures sur le corps. Le DPP a lui-même trouvé qu’il y avait foul play. Il avait avancé 19 raisons pour soutenir son appel, le 17 juin 2009. Son appel n’a cependant pas été entendu.»
Pour le meurtre des sœurs Jhurry, le principal suspect, Avinash Ramguttee, a été condamné à 37 ans de prison, le 31 mai 2013.
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