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28 avril 2014 17:44
La douleur est insoutenable. Françine, la mère de famille, âgée de 45 ans, ne peut retenir ses larmes. Son fils, Franco Ecumoire, 21 ans, se serait donné la mort, le mardi 22 avril, avec son arme de service. Au moment du drame, le jeune policier, affecté au poste de police de Beau-Bassin, était de service à la résidence de Cassam Uteem. Selon le rapport d’autopsie, Franco Ecumoire serait décédé d’un coup de balle dans la tête. Les funérailles du jeune homme ont eu lieu le mercredi 23 avril.
Chez la famille du défunt, l’on peine à comprendre les raisons d’un tel acte. «Son geste reste inexpliqué», explique sa soeur Coralie, 23 ans. Franco Ecumoire était le benjamin d’une fratrie de trois enfants. Tous s’interrogent sur le motif de son suicide. «Il allait être père dans quelques mois. Sa fiancée est enceinte de plus de six mois. Il comptait se marier après la naissance du bébé. Il avait aussi d’autres projets qui lui tenaient à coeur. C’est pour cela qu’on digère très mal son suicide», confie Coralie.
La veille du drame, Franco Ecumoire avait pris du service à 22h30. «C’était au lendemain de la fête de Pâques. On était resté à la maison car il [Franco] devait aller travailler. Il nous a quittés vers 20 heures pour prendre le transport au poste de police de notre localité pour se rendre à celui de Beau-Bassin. On a eu le choc de notre vie le lendemain matin lorsque des policiers de Montagne-Blanche sont venus nous annoncer la terrible nouvelle», raconte Françine, des émotions dans la voix.
Envoi de SMS
Auparavant, peu avant de commettre l’irréparable, le jeune policier avait envoyé un SMS à ses proches. «Le contenu est privé, mais il n’explique à aucun moment son geste. Il nous demande de prendre soin de sa fiancée et du bébé, et nous dit qu’il nous aime», explique Coralie.
Si, du côté des Ecumoire, l’on affirme ne pas connaître les raisons du drame, d’aucuns avancent que le jeune policier se serait donné la mort à cause de problèmes qu’il aurait eus avec sa fiancée. Ce que réfute Coralie : «Non, il n’y a jamais eu de conflits entre eux deux. Nos deux familles étaient en très bons termes. On était d’ailleurs chez les proches de la fiancée de Franco, dimanche, à l’occasion de la fête de Pâques. Il n’avait pas de raison de se tuer.» Pour l’heure, Coralie dit attendre beaucoup de la police : «Une enquête est en cours. On attend des réponses.»
Qu’importe les réponses, Coralie ne peut s’empêcher de penser à tous les projets que son frère laisse derrière lui. «C’était un jeune promis à un bel avenir. Il était connu pour sa générosité. Il avait rejoint la force policière le 28 décembre 2012 et avait ainsi réalisé son rêve d’enfant. Il a toujours voulu faire ce métier», confie-t-elle. Mais, dit-elle, «son comportement avait toutefois changé après le 2 janvier» : «Ce jour-là, il était en sentinelle auprès d’un pendu et avait assisté à l’autopsie. Il avait été marqué par cet exercice. Mais il avait su garder la tête sur les épaules. Il nous disait à chaque fois que ce sont les gens faibles qui commettent l’impensable.»
L’impensable, c’est Franco qui l’a, cette fois, commis. Laissant ses proches sans réponse quant aux motifs de son suicide.
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