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1 septembre 2022 13:46
Il y a environ deux ans, il avait décroché un poste comme agent de sécurité dans une villa, à Palmar, et logeait sur place. Véritable touche-à-tout, Sunny Sharma Mohun n’hésitait pas à nettoyer la piscine, faire du jardinage ou encore la cuisine à chaque fois que ses supérieurs le sollicitaient. Mais le jeune homme de 38 ans, affectueusement appelé Jadoo dans son entourage, voyait plus grand. Il espérait pouvoir bientôt s’envoler pour l’étranger afin d’y travailler, un conseil que lui avaient donné plusieurs clients étrangers. D’ailleurs, depuis quelques semaines, il s’entretenait régulièrement avec son père pour que celui-ci l’aide à concrétiser ce projet. Toutefois, le destin de ce trentenaire a pris une tournure tragique avant qu’il n’ait pu réaliser son rêve. Il a trouvé la mort au cours d’une partie de pêche dans la soirée du vendredi 19 août.
C’est un policier, qui faisait son jogging matinal le samedi 20 août, qui est tombé sur le corps sans vie de la victime sur la plage publique de Palmar. Il a aussitôt alerté les services de police de Trou-d’Eau-Douce, qui n’ont pu que constater le décès de Sunny Sharma Mohun. Son corps a été transféré à l’hôpital Jeetoo pour une autopsie. Celle-ci, pratiquée par le Dr Prem Chamane, médecin légiste de la police, a conclu à une asphyxie provoquée par la noyade, balayant toute possibilité qu’il puisse s’agir d’un acte criminel.
Sunny Sharma Mohun avait des rêves plein la tête. Plus jeune, il avait travaillé sur des bateaux de croisière. C’est son expérience professionnelle qui lui a ensuite permis d’exercer plusieurs métiers à la fois à la villa où il avait été embauché. «Il a toujours eu le contact facile avec le public. Il était souriant, amical et adorait discuter. Il s’était lié d’amitié avec plusieurs clients étrangers qu’il avait même invités à la maison pour le déjeuner ou le dîner. Li ti konn organiz program. Li ti kontan kwi pou zot», relate Dharam, le père du jeune homme. «De nombreux clients avaient gardé contact avec lui après leur départ. Ils lui avaient promis de lui trouver du travail et lui avaient expliqué qu’il serait mieux payé s’il les rejoignait à l’étranger. Mon fils avait déjà entamé des démarches pour son passeport il y a quelque temps.» Sunny Sharma Mohun espérait également pouvoir économiser suffisamment d’argent pour terminer la construction de sa maison et entamer des projets de mariage, poursuit son père.
La dernière fois qu’ils se sont parlés, confie Dharam, c’était le jeudi 18 août. «Étant donné que nous habitons non loin de son lieu de travail, Jadoo passait régulièrement à la maison pour manger, discuter ou pour nous rapporter ses prises après ses parties de pêche. Comme il était un passionné de cuisine, il nous expliquait souvent comment concocter de bons petits plats. Il tenait cela de sa défunte mère. Ce jour-là, nous avions discuté de ses projets pour le travail.» Le lendemain matin, se souvient notre interlocuteur, «Jadoo est à nouveau passé à la maison en espérant (me) croiser mais (je) n’étais pas encore rentré du travail».
C’est donc la belle-mère de la victime, Sheila, qui a été la dernière personne à l’avoir vue. «Nous avons un peu bavardé, puis il est à nouveau parti travailler. Nous avons toujours eu de bonnes relations. Il m’a toujours considérée comme un membre à part entière de sa famille», lâche celle qui partage la vie de son père depuis quatre ans.
Le samedi 20 août, dans la matinée, la famille a appris la mauvaise nouvelle à travers un des collègues de Sunny Sharma Mohun. «Nou pa ti atann pou gagn enn nouvel parey», se désole Dharam. «Nous avons appris de l’un de ses amis qu’il était allé pêcher dans la soirée, la veille. Jadoo lui avait demandé de l’accompagner mais il avait autre chose de prévu. Son ami ne cesse de nous répéter que s’il l’avait accompagné, rien de tel ne se serait produit.»
Ce qui est davantage difficile à accepter pour les proches, c’est que le jeune homme «était un habitué de la mer. C’est vraiment triste qu’il ait trouvé la mort en exerçant sa plus grande passion». D’après Dharam, «c’est son bon cœur qui a eu raison de lui». «Je suis sûr qu’il avait été pêcher pour pouvoir faire plaisir à ses amis, avec lesquels il partageait régulièrement ses prises. Li ti tro kontan kamarad, get kot sa finn amenn li.»
Les funérailles de Sunny Sharma Mohun ont eu lieu dans l’après-midi du samedi 20 août.
Ce qui devait être un agréable moment entre amis a pris une tournure tragique le vendredi 26 août. Vers 11 heures, le footballeur Leroy Figaro, un habitant de Bambous âgé de 37 ans, s'était rendu à La Fourche, Médine, avec des amis pour une partie de pêche lorsqu’il s'est retrouvé en difficulté dans l'eau, avant de disparaître. Sollicités, la police de Flic-en-Flac, ainsi que les éléments de la National Coast Guard (NCG) se sont rendus sur place et ont repêché son corps sans vie environ une heure plus tard. Une autopsie a été pratiquée et a attribué son décès à une asphyxie provoquée par la noyade.
Né le 5 juillet 1985, Leroy Figaro est passé par le centre de formation de football, basé à Réduit, où il a découvert le haut niveau de cette discipline. Évoluant au poste de défenseur, il a vite intégré les clubs de l'élite du pays. C'est ainsi qu'il a porté les maillots du Petite-Rivière-Noire FC, de l’AS Quatre-Bornes, de Chamarel SC et de l’AS Rivière-du-Rempart, entre autres. Il a aussi été appelé en sélection nationale à deux reprises aux côtés d'Henri Spéville, Bruno Ravina, Giovany Jeannot, Gilbert Bayaram ou encore Kervin Godon dans le cadre des éliminatoires de la CAN pour affronter le Soudan (3-0) et la Tunisie (2-0) sous la férule de Sarjoo Gowreesunkur.
Ses proches et amis lui ont rendu un vibrant hommage sur les réseaux sociaux.
Textes : Elodie Dalloo & Rehade Jhuboo
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