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23 janvier 2017 14:15
Un lourd sentiment de révolte l’anime malgré cette grosse épine qui lui a été enlevé du pied. Warren Mooneyan a attendu neuf mois pour que justice lui soit rendue. Ce jeune businessman de 20 ans, qui dirige une animalerie à Curepipe, faisait l’objet d’une charge provisoire de trafic de gandia dans de la nourriture pour oiseaux. Le tribunal de Curepipe a cependant rayé cette charge le lundi 16 janvier, après avoir pris connaissance des résultats de deux examens de toxicologie réalisés en Europe et à La Réunion, produits en cour par l’importateur des produits saisis.
«Je suis soulagé. La vérité a fini par triompher. On m’a arrêté et détenu pour rien. Je ne vais jamais oublier mon séjour en prison. J’avais dû fournir Rs 220 000 pour retrouver la liberté. Cette somme représente deux cautions. J’ai également dû signer une reconnaissance de dette de Rs 1 million», explique le jeune homme. Cet habitant de Les Casernes a toujours clamé son innocence depuis son arrestation par la brigade antidrogue en avril dernier. Cette affaire, dit-il, lui a causé des préjudices financiers : «Je n’ai pu voyager pour mes affaires car la police avait confisqué mon passeport.»
Warren Mooneyan dit avoir également subi des pressions morales et doit toujours faire face à des problèmes de santé. «J’avais été empoisonné par la nourriture au lendemain de mon arrestation. On m’a d’abord détenu à Vacoas avant de me transférer à Alcatraz où on m’a traité comme un trafiquant. Sur place, j’ai encore une fois été empoisonné», explique notre interlocuteur. «J’ai également eu de graves problèmes de peau, ayant été la proie de puces et de punaises. Je vois toujours un dermatologue pour mes plaies. J’ai passé 12 jours en prison où j’ai également fêté mes 20 ans. J’ai également développé le psoriasis. Le comble, c’est que la police n’a toujours pas produit un rapport pour prouver qu’il y avait du gandia dans la nourriture pour oiseaux.»
Un premier combat s’est achevé. Warren Mooneyan se lance désormais dans un autre. «Je veux récupérer l’argent de la caution ainsi que mon passeport. Je veux également qu’on me restitue la marchandise saisie ainsi que la somme de Rs 33 000 qui se trouvait dans la caisse de mon commerce lors de la descente policière. Je vais consulter mes avocats, Mes Jean-Claude Bibi, Rama Valayden et Sheren Govinden, pour décider de la marche à suivre.» Il s’interroge : «Pourquoi la police n’a-t-elle pas attendu les résultats du rapport de la Forensic Scientific Laboratoryavant de m’arrêter ? On leur a montré des preuves que ce sont des graines de gandia stériles. Mais l’ADSU a fait fi de tout cela.»
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