Publicité

Trois morts par électrocution : Le douloureux deuil des proches de Roland, Motec et Omang

23 février 2016

Roland et Motec ont péri lorsque leur échelle a touché une ligne de haute tension. Omang, lui, a trouvé la mort en faisant des réparations sur le toit de sa maison.

Contrairement à leur habitude, ils n’avaient pas pris la mer ce jour-là… Roland et Motec, de leurs vrais noms Vinod Narain, 36 ans, et Vickram Taucoory, 29 ans, sont décédés d’une électrocution le dimanche 14 février. Vers midi ce jour-là, ces deux pêcheurs cueillaient des cocos à Grand-Baie pour arrondir leurs fins de mois, ne pouvant aller pêcher en raison du mauvais temps, lorsque l’échelle utilisée a touché une ligne de haute tension. Selon le rapport d’autopsie, les deux amis, des habitants de Riche-Terre, ont rendu l’âme suite au choc de l’électrocution. Leurs funérailles ont eu lieu le lendemain à leur domicile respectif.

 

Depuis le drame, le temps s’est arrêté au domicile de Motec sur la route principale à Riche-Terre. En ce mardi après-midi, l’arrivée du religieux pour le servis trwa zourramène les proches de la victime à la dure réalité de son départ. Avec son frère aîné, un helperde 35 ans, Motec aidait son père Colo et sa mère Indranee à faire bouillir la marmite. Célibataire, il habitait toujours sous le toit de ses parents, dans une modeste maison.

 

Le jour fatidique, Motec, accompagné de son ami Roland et d’un marchand de fruits, était parti cueillir des cocos pour ce dernier à Sottise, Grand-Baie, afin de se faire un peu d’argent. Il avait quitté très tôt son domicile. «Il ne pêchait pas car la mer est très houleuse en ce moment. Il était parti avec son ami Roland pour avoir un peu d’argent», explique son père. Le marchand en question a, lui, dû fournir une caution dans cette affaire.

 

Chez les Narain, le silence règne en maître. Seul le bruit des véhicules sur l’autoroute se fait entendre. Roland était célibataire et pêcheur. Il travaillait avec Motec sur un bateau à Baie-du-Tombeau. Lui a quitté son domicile vers 7h30 dimanche dernier. «Cela fait dix ans qu’il cueillait les cocos lorsque la mer était houleuse. Nous sommes à cinq frères et cinq sœurs. Il était l’avant-dernier de la famille. Il vivait avec notre mère. Il faisait toujours de son mieux pour ramener des sous à la maison», confie Amith, le frère de Roland.

 

À La Flora, au domicile des Seeboruth, l’atmosphère est morose depuis le mardi 16 février. Peu après 16 heures ce jour-là, Veereendranath Seeboruth, plus connu comme Omang mécanicien, a rendu l’âme après une électrocution. Retrouvé inconscient sur le toit de sa maison alors qu’il effectuait des réparations sur son antenne télévisée, il a par la suite été conduit par un voisin à l’hôpital où son décès a été constaté.

 

Depuis sa disparition, c’est tout le village qui pleure Omang. Marié et père d’une fille de 15 ans et d’un fils de 13 ans, cet homme de 46 ans était très apprécié en tant que travailleur social. Il avait d’ailleurs été élu en tant que conseiller du village et a aussi occupé le poste de président deux ans plus tôt. À ce poste, il a réalisé de nombreux projets, notamment l’éclairage du terrain de foot et la construction d’un taxi standet de toilettes publiques.

 

Avec son équipe, Lekip Bato, il voulait aussi aménager un jardin pour les enfants. Le destin en a cependant décidé autrement.

Publicité