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Un Allemand tué lors d’une dispute conjugale | Jeff Kervin Cornet : «Ma mère n’est pas une meurtrière»

26 avril 2016

Selon le jeune homme, sa mère aurait été une victime de violence conjugale.

Il est convaincu de son innocence. Pour Jeff Kerwin Cornet, sa mère Maryline serait incapable de faire du mal à qui que ce soit, encore moins de tuer quelqu’un. «Elle n’a pas tué son mari. Ma mère n’est pas une meurtrière», clame-t-il lorsque nous le rencontrons chez lui, à Baie-du-Tombeau. Maryline Ow a été arrêtée en début de semaine pour le meurtre de son époux Rudolf Ow qui a succombé à ses blessures le samedi 16 avril, alors qu’il avait été admis à l’hôpital le 7 avril. Ce jour-là, ce ressortissant allemand âgé de 66 ans se serait grièvement blessé avec un couteau lors d’une dispute avec son épouse mauricienne à leur domicile, à Calodyne.

 

Interrogé par la police après son admission à l’hôpital, l’homme avait disculpé sa femme et expliqué qu’il avait glissé et atterri sur le couteau qu’il tenait et qui était tombé sur le sol au moment de sa chute. De son côté, Marylin Ow avait avancé une autre version des faits. «On se disputait et il avait un couteau en sa possession avec lequel il me menaçait. À un moment, je l’ai poussé pour ne pas qu’il me blesse. Et c’est alors qu’il a trébuché avant de se blesser avec l’arme», avait-elle soutenu. Malgré tout, après le décès de Rudolf Ow, elle a été arrêtée sous une charge provisoire d’homicide involontaire par imprudence et reste en détention policière en attendant sa prochaine comparution en cour.

 

Visiblement choqué, après le drame qui touche de plein fouet sa famille, Jeff Kerwin Cornet explique que les services d’un avocat, en la personne de Me Jean-Claude Bibi, ont été retenus pour venir en aide à sa mère. Il estime que cette dernière n’aurait pas dû être placée en détention policière car elle n’avait fait que se défendre afin de rester en vie. D’ailleurs, avance-t-il, Maryline Ow aurait été victime de violence conjugale durant des années. «Ma mère a subi beaucoup de violence depuis qu’elle a épousé cet homme. Il avait un sérieux problème avec l’alcool. Et cela avait beaucoup affecté sa santé. Mais cela ne le dérangeait pas alors que ma mère le suppliait d’arrêter de boire de l’alcool. Toutes leurs disputes tournaient autour de cela. Ma mère s’est séparée de lui à plusieurs reprises. Elle le quittait et se réfugiait chez moi. Mais à chaque fois, il venait la cherchait et elle rentrait chez elle.»

 

«Troisième épouse»

 

Cela faisait dix ans, précise-t-il, que sa mère avait épousé ce ressortissant allemand rencontré à Grand-Baie lors d’une soirée chez des amis. Si tout allait bien au début de la relation, selon Jeff Kerwin Cornet, les choses se seraient détériorées peu après leur mariage. «Ma mère est sa troisième épouse. En premières noces, il avait épousé une Serbe avec qui il a deux enfants. Ensuite, il s’était marié à une Mauricienne de qui il est divorcé. Puis, il a rencontré ma mère.»

 

Nous avons aussi rencontré l’ex-épouse de la victime qui habite dans la même maison que le couple, qui est divisée en deux depuis leur séparation. Mais selon elle, c’est Rudolf qui aurait été victime de violence conjugale durant des années. «Après notre divorce, nous avons fait le partage de nos biens. Notre maison a été séparée en deux parties. J’habite dans l’une alors que Rudolf et sa femme occupaient l’autre. Donc, j’entendais tout ce qui se passait. Souvent, je voyais Rudolf, le visage couvert de bleus. En août de l’année dernière, il avait une vilaine blessure à la tête ainsi que le 26 décembre 2015», soutient-elle. Mais concernant le 7 avril dernier, elle ne sait pas, dit-elle, ce qui s’est passé car elle n’était pas chez elle ce jour-là. «Ce n’est que plusieurs jours après que j’ai su ce qui s’était passé.»

 

Jeff Kerwin Cornet récuse fortement les allégations de l’ex-épouse de Rudolf Ow. «C’est ma mère qui était violentée et pas mon beau-père. Le 7 avril, il a tenté d’agresser ma mère. Ma petite sœur était sous la douche à ce moment-là. Elle n’a rien vu, mais a entendu toute la dispute.»Les funérailles de Rudolf Ow ont eu lieu le mercredi 20 avril. Maryline Ow, elle, reste derrière les barreaux en attendant sa prochaine comparution en cour. La police continue son enquête.

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