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Un arbre tombe sur sa voiture et tue son fiancé

28 septembre 2015

Sunil et Babita Bhundoo réclament justice pour leur fils.

Elle a vécu le pire moment de son existence. Depuis, Anouchka Goolaub vit avec un immense chagrin et un non moins immense traumatisme qui, elle le sait, la poursuivront toute sa vie… La jeune femme de 25 ans était dans la voiture sur laquelle est tombée un arbre rongé par des termites, le lundi 21 septembre, sur le parking de London Plaza, à Vacoas. Anouchka s’en est sortie avec plusieurs blessures mais son fiancé, qui était avec elle, est décédé après avoir subi plusieurs fractures.

 

En ce jeudi après-midi, trois jours plus tard, Anouchka repense encore et encore à ce tragique épisode où elle a perdu l’homme qu’elle aimait et dans lequel elle aurait elle aussi pu perdre la vie. Ces images atroces ne la quittent plus. Rentrée chez elle, à St-Paul, la veille, après un séjour en clinique, la jeune femme, meurtrie de douleurs, s’accroche au soutien que lui apportent ses proches pour ne pas sombrer. «Je vais devoir apprendre à survivre sans Kamlesh», lâche la jeune en fille larmes. 

 

Elle revient, avec beaucoup de chagrin, sur cet accident qui a coûté la vie à Kamlesh Bundhoo, 21 ans et habitant de Vacoas. Ce jour-là, son fiancé et elle, ensemble depuis trois ans et demi, sont tous deux en congé. Lui travaille pour une entreprise privée opérant pour Mauritius Telecom et elle dans la comptabilité pour une compagnie offshore. Les jeunes gens passent la matinée chez eux, puis, dans l’après-midi, décident de sortir pour faire une petite virée en voiture.

 

À un moment, ils s’arrêtent au food court de London, à la Caverne, Vacoas, pour s’acheter des gâteaux. «Il était environ 17h30. J’avais pris un napolitain et Kamlesh un moelleux au chocolat. J’étais au volant de ma voiture et on conversait tranquillement quand, soudain, il y a eu un grand bruit assourdissant. J’ai senti un poids énorme sur nous. J’ai mis quelques secondes à réaliser qu’un arbre s’était écrasé sur nous. J’ai alors hurlé de toutes mes forces», raconte Anouchka.

 

Quelques secondes plus tard, une personne vient leur porter secours. «Elle a ouvert la porte arrière, a manipulé mon siège et m’a fait m’allonger. Je n’arrivais toutefois pas à me dégager car mes jambes étaient coincées sous le volant. Kamlesh a perdu connaissance tout de suite après l’impact. Je ne voyais que sa tête et ses épaules.»

 

Poursuites en vue

 

D’autres volontaires tentent en vain de les extirper de la Nissan AK 12. Arrivés sur les lieux, la police et les pompiers peinent à sauver les deux jeunes. «Ils ont dû soulever l’arbre pour tirer ma voiture vers l’arrière avant de la découper pour nous porter secours. Les secouristes m’avaient bandé les yeux. Je leur disais sans cesse que je me portais bien et qu’il fallait qu’ils s’occupent d’abord de mon fiancé. C’était très dur.»

 

Dans sa tête, c’est la confusion totale. Avec ses yeux bandés, elle ne sait pas exactement comment les secouristes ont procédé pour la sortir de la carcasse de ferraille qu’était devenue sa Nissan. «Je pense qu’ils ont enlevé Kamlesh avant. Pour me sortir, ils ont dû couper le toit pour pouvoir soulever le volant afin de dégager mes jambes», explique l’habitante de St-Paul. C’est dans une ambulance du SAMU qu’elle est transportée à l’hôpital de Candos. Sur place, elle apprend avec stupeur que Kamlesh a déjà rendu l’âme. Selon le rapport d’autopsie, c’est une fracture au cou qui l’a tué. Anouchka, qui ne souffre d’aucune fracture, mais de plusieurs contusions à l’épaule gauche, au genou droit, à la tête et au dos, sera, par la suite, transférée dans une clinique privée pour y être placée en observation. Elle n’a hélas pu assister aux funérailles de Kamlesh dans l’après-midi du mardi 22 septembre.

 

Toutefois, jeudi, elle a appelé les parents de son fiancé et compte leur rendre visite bientôt. Pour qu’ils puissent se partager mutuellement la terrible douleur qu’ils ressentent depuis quelques jours. Au domicile des Bhundoo, le monde s’est arrêté. Et ce ne sont pas uniquement sa famille et ses amis qui pleurent. Mais aussi ses chats Polley, Zezel, Ti Blanc et Mootoo dont le miaulement incessant brise le coeur. Ces petites bêtes étaient tellement attachées à leur propriétaire et il ne sera plus jamais là pour les caresser et les chérir. «Mootoo la pe res rod li mem», pleure amèrement sa mère Babita.

 

Son époux Sunil, écrasé lui aussi de tristesse, peine à cacher la colère qui l’anime depuis le tragique départ de son enfant : «Les secours ont tardé à intervenir. Nous avons plusieurs personnes qui peuvent en témoigner. Nous souhaitons que le Central Criminal Investigation Department reprenne cette enquête. Les enquêteurs doivent vérifier les images des caméras de surveillance du supermarché à cet effet. La police doit aussi enquêter pour situer les responsabilités car nous envisageons d’entamer des poursuites.» Anouchka compte également poursuivre le propriétaire du terrain où se trouvait l’arbre qui a brisé net l’existence de Kamlesh et semé la souffrance dans son entourage. Nous avons tenté de joindre ledit propriétaire, en vain.

 

Anouchka et Kamlesh avait prévu de sceller leur amour par un mariage bientôt. Hélas, cela ne se fera pas. Maintenant la jeune femme devra apprendre à vivre sans celui auprès de qui elle voulait passer le reste de son existence.

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