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6 avril 2016 18:53
L’horloge indique 16 heures. En ce jeudi après-midi, il y a une grosse foule au domicile des Ramrekah, rue Abattoir à Trois- Bras, Surinam. Cette ruelle très peu fréquentée en temps normal s’est transformée en lieu de pèlerinage depuis quelques heures. Un religieux invite les personnes présentes à beaucoup prier pour le repos de l’âme de la petite Hania Simajee, 13 mois, décédée tragiquement dans la matinée du même jour.
Le grand-père du nourrisson vient de déposer avec douceur le petit corps dans un cercueil blanc. Le bébé, lui aussi vêtu de blanc, a la tête recouverte de bandages. La scène est douloureuse, insoutenable. Les visages de l’assistance sont crispés par une immense tristesse. Yashna, 20 ans, la mère de la petite Hania, n’arrête pas de pleurer et de se répéter «kifer to pe kit mwa ?». Ses cris stridents percent le cœur de tous ceux venus lui témoigner de la sympathie dans cette terrible épreuve. La grand-mère de Yashna sanglote aussi amèrement : «Ki sanla mo pou pran godi aster ?»
Plus tôt dans la même journée, l’impensable s’est produit. «Enn aksidan», regrettent les proches de la petite Hania. Cette dernière est morte noyée dans un seau d’eau alors que sa maman s’apprêtait à lui donner son bain. «Yashna venait d’ouvrir le robinet de la salle de bains pour remplir un seau. Elle s’est ensuite rendue dans sa chambre pour prendre les vêtements de sa fille. La petite Hania suivait sa mère mais, à un moment, elle a échappé à sa vigilance et s’est dirigée vers la salle de bains. Elle a commencé à jouer avec le seau lorsqu’elle a perdu l’équilibre et est tombée la tête en avant dans l’eau», raconte une proche.
Lorsque la mère est revenue, elle a vu sa fille gisant inerte dans le seau d’eau. Paniquée, elle est allée chercher de l’aide chez son oncle, un policier, qui habite en face. La jeune sœur de Yashna, présente également, était elle aussi complètement affolée. Yashna, qui est mère célibataire, vit avec ses parents. Tous deux se trouvaient au travail au moment du drame alors que sa grand-mère, qui vit dans la même maison, était hospitalisée depuis plusieurs jours pour des ennuis de santé. La fillette a été transportée à l’hôpital mais, sur place, le personnel n’a pu que constater son décès. L’autopsie a attribué le décès à une asphyxie due à la noyade.
Yashna élevait seule son enfant depuis que le père l’avait quittée quand la petite n’avait qu’un mois. Il n’a pas assisté aux funérailles. «Mo krwar linn gagne nouvel dan tar», lâche une voisine sur un ton sarcastique. Les jours à venir s’annoncent durs, très durs pour Yashna et les siens. La petite, qui faisait la joie de sa famille et celle du voisinage, s’en est allée à jamais….
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