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Par Sabine Azémia
22 septembre 2014 14:20
La route a encore fait des victimes cette semaine. Jeudi, vers 17h30, à Pamplemousses, Anwar Abdool Rohoman, 57 ans, et son épouse Marie Dorris, 53 ans, rentraient chez eux après avoir rendu visite à un proche à l’hôpital de Flacq, lorsqu’ils ont été fauchés par une voiture. Ils se trouvaient sur le trottoir, en plein cœur du village, quand l’accident s’est produit. Le choc a été tel que l’homme est mort sur le coup. Son épouse, elle, a succombé à ses blessures après son arrivée à l’hôpital.
De son côté, le conducteur de la Peugeot 106 a été grièvement blessé à la tête et au visage. En raison de son état, les enquêteurs n’ont pas pu l’interroger et ignorent encore comment il a perdu le contrôle de son véhicule. Des prélèvements sanguins ont été effectués pour déterminer s’il était sous l’emprise de l’alcool ou d’une autre substance, la police ayant été informée qu’il suivait un traitement à la méthadone.
En attendant les résultats de ces examens, les proches des victimes, notamment leurs deux enfants –Noorani, 29 ans, et Sarah, 27 ans –, ne comprennent pas comment elles ont pu mourir dans de telles circonstances. Et à cette incompréhension se mêle un sentiment de révolte. «Les secours sont arrivés avec 45 minutes de retard», déplore Sayid Abdool Rohoman, le frère d’Anwar. «Comment une voiture pouvait-elle rouler à vive allure dans cette zone ? Il serait nécessaire d’installer des radars pour plus de sécurité. Des sanctions sévères doivent être prises», soutient-il.
Raouf, un autre frère d’Anwar Abdool Rohoman, affirme que «la police ne les a pas conduits à l’hôpital alors qu’elle avait un véhicule à sa disposition. Zot dir lalwa. Ki kalite lalwa sa ? Ti kapav sov lavi mo belser». Noorani, le fils du couple, est tout aussi remonté. Mais la colère est étouffée par le chagrin. C’est par le biais d’un habitant de sa localité qu’il a appris que ses parents avaient eu un accident. «C’est vraiment dur et difficile pour moi d’accepter cette énorme perte. Nous étions une famille unie et toujours soudée en toutes circonstances. Mon père m’a inculqué des valeurs. Il avait des projets pour moi. Il était même prévu que je me marie l’an prochain», confie-t-il.
Anwar Abdool Rohoman était le cadet d’une fratrie de huit enfants. «C’était quelqu’un de très jovial et serviable, et qui passait beaucoup de temps dans les plantations de légumes. Il travaillait comme marchand de légumes au marché de Pamplemousses», raconte Noorani. Et lorsqu’il ne travaillait pas, il consacrait son temps à sa femme et à ses enfants.
Marie Dorris, elle, venait d’une fratrie de quatre enfants. Mère au foyer, elle était connue pour son dévouement envers ses proches. Tous deux sont hélas décédés dans des circonstances choquantes, qui laissent les leurs dans l’incompréhension.
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