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Un petit Français meurt écrasé par le portail d’un bungalow | Adam Lotun, le gérant : «Je ne peux pas être tenu pour responsable…»

28 octobre 2015

Il rejette toute responsabilité dans ce drame.

Son arrestation lui est restée en travers de la gorge. Adam Lotun, le gérant du bungalow de Trou-aux-Biches où le petit Français Fernandes Sanchez, 5 ans, a été mortellement écrasé par un portail, ne digère pas non plus sa comparution en cour pour homicide involontaire par imprudence. Il a dû fournir une caution de Rs 10 000 et signer une reconnaissance de dette de Rs 50 000 pour retrouver la liberté. «Je ne peux pas être tenu pour responsable de ce tragique accident», martèle l’homme de 62 ans.

 

Le samedi 17 octobre, il se trouvait chez lui lorsqu’un proche du garçonnet l’a appelé vers 8h30 pour lui dire que le portail était tombé. Il dit s’être immédiatement rendu sur place, car il habite à quelques mètres du bungalow. Sur place, il a constaté que le portail de l’entrée était dans la piscine. Ce n’est qu’après, dit-il, qu’il a appris qu’il y avait deux blessés, soit des jumeaux. Les deux frères se trouvaient à l’intérieur du bungalow. L’état de santé de l’un d’eux était inquiétant.

 

C’est dans une ambulance du SAMU que le petit a été transporté à l’hôpital de Pamplemousses. «J’ai pris la mère, une autre proche, le jumeau et l’agent immobilier à travers qui la famille des garçons avait réservé le bungalow dans ma voiture pour les emmener sur place. Je précise que je suis arrivé à l’hôpital avec le SAMU. La mère était en pleurs. À son arrivée, le blessé a reçu les premiers soins avant d’être transféré à l’unité des soins intensifs où il est décédé peu avant 13 heures», explique Adam qui a, par la suite, quitté les lieux pour aller s’expliquer à la police.

 

À ce moment précis, il ne se doutait pas qu’il allait plus tard être arrêté et traduit en cour. «Je n’étais pas là-bas au moment de l’accident. Je ne sais même pas ce qui s’est passé. Je ne suis que le gérant du bungalow. J’ai un contrat d’un an qui stipule que je dois uniquement m’occuper de l’entretien du bâtiment, du nettoyage de la piscine et du jardin», souligne Adam qui a consigné sa déposition en présence de son avocat, le mardi 20 octobre. Il a comparu devant le tribunal de Mapou, le lendemain.

 

Entamer des poursuites

 

Cécile Fernandes, la mère de la victime, a, pour sa part, consigné une déposition le lundi 19 octobre dans laquelle elle a déclaré qu’elle va entamer des poursuites, contre le propriétaire du bungalow et l’agent immobilier, entre autres. Elle est rentrée en France le même jour avec la dépouille de son fils.

 

Il explique que la famille de Fernandes Sanchez a loué le bungalow du 13 au 28 octobre afin d’assister à un mariage. Un des leurs est passé par une agence immobilière pour cette location. «Ils sont venus par petits groupes. Les jumeaux et leurs mères sont arrivés la veille du drame.»

 

Nous n’avons pu avoir la version d’un membre de la famille du défunt. Le propriétaire du bungalow est également resté injoignable.

 


 

Les bungalows qui opèrent illégalement montrés du doigt

 

Les forces vives de Trou-aux-Biches et de Mon Choisy montent au créneau une fois de plus pour dénoncer tous les gérants de bungalows et campements qui opèrent illégalement. «Il a fallu un drame pour que les autorités réalisent qu’il y a des bungalows qui sont loués à des touristes sans la Tourism Enterprise Licence. Des résidences privées sont transformées en guesthouse. D’autres sont utilisées pour des soirées privées ou encore servent de maisons de passe pour des prostituées de luxe», explique un neighbourhood watch officer de cette région.

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