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27 avril 2016 03:37
Il a un an seulement et est le seul à pouvoir arracher un petit sourire à Sarah. Le cœur lourd de chagrin, cette maman de 29 ans tient fermement dans ses bras son fils, le dernier de ses trois enfants. Depuis quelque temps, elle a l’impression que le malheur s’acharne sur elle. Après l’incendie de sa maison, dans lequel elle a tout perdu, elle aurait cette fois été victime d’un viol. Les faits se sont, dit-elle, déroulés le 1er avril, aux alentours de 19h30, dans un petit village de l’Est. Elle a porté plainte le lendemain. Après plusieurs jours de recherche, le suspect, un laboureur de 35 ans, a été arrêté le mercredi 20 avril et est maintenu en détention policière.
Sarah, elle, ne veut qu’une chose maintenant. «Il doit être condamné pour le mal qu’il m’a fait. Il n’a eu aucune pitié pour moi», dit-elle, la voix brisée par le chagrin, alors que les larmes coulent sur sa joue. En cet après-midi du jeudi 21 avril, nous la rencontrons au domicile de son frère. Assise au bord du lit, elle revient péniblement sur la soirée du 1er avril. «J’étais chez mon frère quand un ami est venu me voir pour me dire que quelqu’un voulait me rencontrer car il voulait m’aider après l’incendie de ma maison. J’ai accepté et je suis allée le voir. Il était dans une voiture blanche. Il m’a invitée à prendre place sur un siège du passager et nous avons commencé à parler. Puis, il a mis la voiture en marche et a commencé à rouler. Mon ami était aussi dans le véhicule», relate la jeune femme. Mais un peu plus loin, soutient-elle, l’ami en question, un dénommé Henry, serait descendu de la voiture avant que le chauffeur ne démarre en trombe pour aller s’arrêter dans un lieu retiré, au milieu d’un champ.
«Il avait déjà verrouillé les portes. Il s’est jeté sur moi, m’a déshabillée et m’a violée alors que je lui disais de ne pas me faire de mal et que j’avais des enfants. Mais il a continué. Je n’ai pas cessé de me débattre et j’ai pu m’enfuir de la voiture en attrapant le seul vêtement que j’ai pu saisir à ce moment-là : le tee-shirt de mon agresseur. Je me suis enfuie et j’ai marché et erré dans les bois pendant des heures avant de retrouver la route. J’ai ensuite trouvé refuge chez une cousine qui m’a conduite chez mon père. Puis, on a contacté la police.»
Depuis cette soirée, souligne cette jeune maman, sa vie n’est plus la même. Entre les cauchemars et les nuits blanches, elle est, dit-elle, complètement traumatisée et elle aurait perdu goût à la vie. «Mais je m’accroche pour mes enfants. Les deux aînés sont à Rodrigues, sous la charge de leurs grands-parents, alors que le petit dernier est sous ma responsabilité.»Elle espère que justice lui sera rendue. En attendant, Sarah, elle, lutte de toutes ses forces pour survivre à ce drame qui la hantera, elle en est sûre, toute sa vie.
* Prénom fictif
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