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3 août 2014 16:32
Assise sur son lit d’hôpital, Sylvia* fait peine à voir. Les cheveux défaits, l’air affolé, elle essaie de trouver du réconfort dans les bras de sa vieille mère qui, elle, tient à peine sur ses jambes. Malgré son âge avancé, Claudette* a voulu être présente aux côtés de sa fille qui souffre d’un problème mental depuis qu’elle est petite et est admise à l’hôpital de Candos depuis quelques jours. Soit depuis qu’elle aurait été victime d’un viol le mardi 29 juillet, à Bambous. Elle accuse son voisin Henry*, un adolescent de 17 ans souffrant également de problèmes psychiatriques, d’en être l’auteur. Depuis, le jeune homme, qui nie les accusations portées contre lui, est lui hospitalisé à Brown Sequard, Beau-Bassin.
De son lit d’hôpital, Sylvia nous raconte sa version des faits. Mardi dernier, dit-elle, elle était allée ramasser du bois sur un terrain en friche non loin de chez elle pour faire cuire le dîner. «À un moment, j’ai vu mon jeune voisin approcher. Je n’y ai pas fait attention et j’ai continué à ramasser mon bois quand, soudain, on m’a mis une main sur la bouche et immobilisée. C’est lorsqu’il m’a jetée à terre que j’ai vu que c’était mon voisin qui faisait cela. Il m’a maintenue au sol et a abusé de moi, alors que je le suppliais d’arrêter. J’ai hurlé de toutes mes forces. Un homme est sorti de sa maison et mon agresseur a alors pris la fuite», explique Sylvia qui ne cesse de répéter, d’une voix plaintive, «il m’a fait très mal». Elle a été examinée par un médecin de la police.
Une autre histoire
La mère d’Henry, elle, ne croit pas que son fils a pu commettre une chose aussi horrible. Elle raconte une tout autre histoire. «Ce jour-là, j’ai envoyé mon fils chercher du bois. La bonbonne de gaz était vide et on n’avait pas un sou pour en acheter une autre. Il est revenu quelques minutes plus tard, les bras chargés de gros morceaux de bois. Il était dans son état normal. Ce n’est qu’une heure plus tard que des voisins m’ont dit que Henry avait fait quelque chose de grave. Je lui ai demandé ce qui s’était passé en le priant de me dire la vérité», soutient Priscillia*, sous le regard de son fils aîné et de sa belle-fille. Son fils, poursuit-elle, lui a alors confié que c’est Sylvia qui lui aurait demandé d’avoir des relations sexuelles avec elle et qu’il ne s’agissait pas d’un viol.
Mais si le jeune homme affirme que la relation était consentante, des témoignages de ceux qui vivent non loin de l’endroit où le viol allégué a eu lieu le contredisent. Jacqueline*, notamment, dit avoir entendu les supplications de la quinquagénaire ce jour-là. «O sekour, misye pe viol mwa», aurait-elle entendu depuis sa maison. «Elle hurlait presque. Malheureusement, je ne pouvais lui apporter mon aide car je suis clouée au lit depuis quatre ans suite à une convulsion. Je suis complètement paralysée», explique Jacqueline, essoufflée, car elle souffre également d’une maladie respiratoire.
Pour l’heure, Sylvia essaie de se remettre de son «cauchemar» à l’hôpital de Candos. Alors que son présumé agresseur devra, lui, être entendu par les enquêteurs, sur autorisation de son médecin traitant, dans les jours ou les semaines à venir.
(* Prénoms fictifs)
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