Publicité
11 janvier 2016 02:47
Les maisonnettes en tôle de Crowland Tory, à Tranquebar, témoignent à elles seules de la misère dans laquelle vivent leurs habitants. Complètement rouillés et délabrés, la plupart de ces logements menacent de s’effondrer. Le seul réconfort de ceux qui habitent en ces lieux où l’insalubrité règne en maître, c’est que dans quelques semaines, ils seront relogés dans des maisons construites par l’État, à Débarcadère, Pointe-aux-Sables.
Mais pour Ariane Chevery, qui rêvait tant de cet instant, le cœur n’y est plus vraiment. C’est accompagnée de ses cinq enfants qu’elle envisageait de prendre un nouveau départ dans leur nouvelle maison. Mais l’un d’eux manquera à l’appel. Un terrible drame a frappé cette famille qui vit dans une unique pièce en tôle dépourvue d’eau et d’électricité, dans le quartier des squatteurs, sur les hauteurs de Tranquebar. Ursule Antonia, 4 ans, la petite dernière d’Ariane, a été gravement brulée dans un incendie qui s’est déclaré dans la petite case, dans la nuit du 25 décembre, alors que tout le monde dormait. Une bougie restée allumée aurait mis le feu à une étagère en bois qui se trouvait près du lit où dormait la petite.
Transportée d’urgence à l’hôpital de Candos, Ursule Antonia a été admise aux soins intensifs de l’unité des grands brûlés. Après deux interventions chirurgicales, elle est décédée le dimanche 3 janvier. Une terrible perte pour Ariane Chevery. «C’est la misère qui a emporté ma fille», pleure cette maman qui, depuis, s’est installée chez sa mère à Terre-Rouge, avec ses autres enfants. Car à Crowland Tory, en tant que squatteurs, ils n’ont accès ni à l’eau ni à l’électricité, tout comme les autres habitants de ce quartier où la misère saute aux yeux.
«Les autres années, durant les fêtes, des voisins nous approvisionnaient en eau. Mais cela n’a pas été le cas cette fois. Nos conditions de vie dans cet endroit sont déplorables et c’est ce qui a entraîné la mort de ma fille», soupire-t-elle. Ariane Chevery, qui ne travaille pas, touche une pension de la Sécurité sociale. Mais cela ne lui permet pas, dit-elle, de joindre les deux bouts. Loin de là. Pour la rentrée scolaire prévue demain, 11 janvier, ses enfants – Britney qui est en Form II, Kewel qui entre en primaire et Jordan qui est en CPE cette année –, n’ont aucun matériel scolaire.
«Je ne sais pas comment je vais faire. Parfois, les enfants vont à l’école le ventre vide. Je demande aux Mauriciens d’aider mes enfants pour que leur rentrée se passe bien», lance Ariane Chevery, qui est la sœur du boxeur Kennedy St Pierre. «Mon frère m’aide mais il a aussi notre mère à sa charge et ses propres dépenses. Ce n’est pas évident.»Si vous souhaitez faire don de matériel scolaire ou offrir des meubles et autres objets pour la nouvelle maison d’Ariane Chevery, contactez-la au 5974 5192. «J’aurais souhaité que ma petite Ursula soit là, avec nous. Ce sera dur de s’installer dans cette nouvelle maison sans elle.»Une nouvelle vie s’offre à cette petite famille, mais c’est le cœur lourd qu’elle va la commencer…
Publicité