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Write-Off Memo à Apollo Bramwell | Hassenjee Ruhomally : «Dites à Soodhun que je n’ai pas peur de lui»

23 février 2016

«J’ai lu dans les journaux , comme tout le monde, que Showkutally Soodhun a décidé d’enlever sa plainte contre moi mais je n’ai reçu aucune information officielle que cela a été fait», déclare Hassenjee Ruhomally. Trois semaines après avoir posté un crédit de mémo sur le réseau social Facebook, attestant des traitements médicaux impayés de Showkutally Soodhun, vice-Premier ministre et ministre des Terres et du Logement, à la clinique Apollo-Bramwell, l’homme, qui a été arrêté à deux reprises, semble enfin voir la lumière au bout du tunnel. Cependant, ce n’est qu’une fois que toute cette histoire sera derrière lui que Hassenjee Ruhomally sera enfin soulagé.  Pour le moment, dit-il, il n’y a que la parole de Showkutally Soodhun et aucune action concrète : «Je ne sais pas ce qui se passe. Je suis dans le flou. Personnellement, je n’ai rien entendu d’officiel. La police ne m’a même pas contacté.»

 

Hassenjee Ruhomally, très actif sur son compte Facebook,a une nouvelle fois suscité l’attention cette semaine en repostant, comme il a l’habitude de le faire, l’éditorial de Touria Prayag, rédactrice en chef de Weekly. Une démarche qui n’aurait pas été au goût de certains. Plus tôt, nous raconte-t-il, son père, ancien médecin de 83 ans, avait pris contact avec un certain Fareed Arzamkhan, un proche de Soodhun, pour lui demander d’intervenir auprès du ministre pour qu’il retire sa plainte.

 

Selon Hassenjee Ruhomally, qui s’est fait opérer après avoir fait un malaise suite à sa deuxième arrestation, on aurait alors demandé à son père que son fils arrête de poster des articles critiquant le gouvernement sur le réseau social s’il voulait que les choses s’arrangent. Ce que l’internaute aurait refusé de faire : «C’est quoi ça ? Que j’arrête de poster des articles sinon je serai arrêté. Ce n’est pas une menace, ça ? Mon père est vieux et il s’inquiète pour moi. Soodhun se met le doigt dans l’œil s’il croit que j’ai peur de lui. On n’a pas peur quand on dit la vérité.»

 

Aujourd’hui, Hassenjee Ruhomally dit se battre pour deux choses : la liberté d’expression et la présomption d’innocence. Son expérience, avoue-t-il, lui a ouvert les yeux : «Je suis un défenseur de la liberté d’expression, thème qui figurait d’ailleurs dans le programme de l’Alliance Lepep pour laquelle j’ai voté par défaut, en croyant que l’île Maurice en sortirait meilleure. Je me bats aussi pour la présomption d’innocence. Comme Ish Sookun l’a si bien dit, la police arrête et réfléchit ensuite. Nous sommes en 2015 dans un pays démocratique et les gens sont arrêtés et humiliés par une police qui n’a en tête que les ordres qu’elle doit suivre. Ce n’est pas comme ça que les choses doivent se passer. Ils doivent mener une enquête et après procéder à une arrestation.»

 

L’enquête, justement, semble se poursuivre du côté des limiers de la CCID. Ces derniers se sont rendus à la clinique Apollo-Bramwell cette semaine pour vérifier la facture impayée de Showkutally Soodhun. Ils ont constaté que le ministre a bien séjourné à l’hôpital du 27 août au 3 septembre 2010. Grâce aux responsables de l’administration de l’établissement, ils ont également pu confirmer que la facture de Rs 396 176 n’a pas été présentée à Showkutally Soodhun, considéré comme un VIP, et que le montant a été write off après décision du conseil d’administration.

 

Cette semaine, un autre credit memod’une autre personnalité politique a été dévoilé.  Il s’agit de la speaker de l’Assemblée nationale, Maya Hanoomanjee, qui avait été hospitalisée en octobre 2014 à Apollo-Bramwell et dont la facture d’un montant de Rs 48 967 serait restée impayée jusqu’à vendredi dernier. Maya Hanoomanjee, face à la saga Soodhun, semble avoir voulu régler au plus vite sa dette. Elle affirme qu’il y a eu une confusion et qu’elle n’était pas au courant qu’elle devait cette somme.

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