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Par Yvonne Stephen
18 octobre 2025 10:30
Elles ont choisi de célébrer la vie, même face à la maladie. Ces femmes battantes ont transformé la salle du Plaza en une explosion de rires, de musique et de solidarité.
La faire à l’envers ! Mais pas dans le sens «rouler dans la farine» ou «mener en bateau». Rassurez-vous ! Dans ce récit d’une journée mémorable, nous allons commencer par la fin ! Par l’explosion de joie et de positivité. Elle a lieu dans la salle de fête du Plaza, alors que les warriors de l’association Link to Life s’éclatent sur le titre de Magic System, Magic in the Air. Là sur la scène, et hors-scène, dans un camaïeu de rose, ces femmes qui vivent ou ont vécu avec un cancer ont tout simplement l’air de girls who have fun ! Puis ça s’enchaîne, avec un gâteau* roz gato-koko*, le partage de roses offertes par Kreafleurs (voir hors-texte) et un défilé de toutes ces magnifiques madam. Elles prennent la pose, sourient, se déhanchent. Une beauté !
Coquettes jusqu’au bout de la french manucure rose éclatant, avec leur fleur (devinez la couleur !) dans les cheveux, leurs cabas assortis et des bonnets ou fichus ici et là ; elles envoient du lourd. Une merveilleuse dose de positivité, une ode à la vie et à la résilience. Ce jeudi 16 octobre, Link to Life, ONG qui apporte soutien et réconfort aux personnes atteintes de cancer, a convié ses membres à son «Pink October Breast Cancer Event». Dans la salle du Plaza, avec ses lambrequins, ses moulures et ses chandeliers, celles qui brillent, ce sont celles qui ont décidé de have the time of their life ! Avant la danse, tenez-vous bien, il y avait du chant, du tai-chi et du yoga…
La maladie est lourde à porter et à vivre. Mais il est possible, dans le malheur, de trouver des éclats de joie. Comme des journées de partage. Comme celles que nous vivons avec elles, ce jour-là. Au cœur de cette initiative, la Dr Anjum Heera Durgahee, psychologue de l’association. Chaque semaine, elle mène des thérapies de groupe pas comme les autres : «Le plus important, c’est la joie.» Avec des idées sympathiques qui ramènent toujours du positif comme le grounding (reconnexion à la terre), la présence d’une gratitude jar, une thématique vestimentaire à chaque rencontre… Une fois par mois, les anniversaires sont célébrés avec un gâteau. Pour applaudir ces femmes qui luttent, pour dire «merci» pour le cadeau de la vie. D’ailleurs, c’est avec beaucoup d’émotion qu’elles ont gardé une minute de silence pour une de leurs amies, Gilberte, décédée récemment des suites d’un cancer : «Elle se faisait une joie de participer à cet événement.» Au creux de leur monde, la maladie, la mort et la souffrance ont une place centrale. Elles grignotent tout, jettent une ombre sur les plus belles journées ensoleillées.

Ces femmes racontent la perte des cheveux, l’ablation d’un sein ou deux, les os qui sont affaiblis par les traitements. La fatigue, les trous de mémoire. Le manque d’énergie. L’impression que les gens ne voient que leur tête sans cheveux, leur poitrine à laquelle il manque un sein. Qu’on les délaisse, que les liens d’avant sont entachés par le mal. La vie qui bascule. Le monde qui s’écroule. L’anxiété, la peur. L’abattement. Le désespoir. «Le combat n’est pas seulement physique, il est aussi mental et émotionnel», confie la psychologue.
Alors, le bonheur, la force, la résilience, il faut les faire fleurir encore plus bruyamment, encore plus fort. Ferozia raconte : «Quand j’ai appris que j’avais un cancer, mo ti krwar mo lavi fini laem. Avec la thérapie, j’ai retrouvé la joie de vivre.» Chitra Jaggarnuth, survivante d’un cancer du sein, évoque la peur, la douleur, la lourdeur des traitements, mais aussi la chance de pouvoir être écoutée, entourée et vue dans ces group sessions : «Nou santi nou spesial.

Avant le cancer, j’étais timide, maintenant je sais que je dois témoigner, que je dois partager mon histoire.» Elle essaie, dit-elle, de voir ce que le cancer «inn amenn de meyer dan lavi». Ce n’est pas toujours facile quand la maladie se montre tenace, virulente. Quand elle s’installe et se propage. Benita Nabab, chanteuse, le sait. Elle vit un combat acharné contre le cancer et le quotidien est chargé, souvent de doutes, souvent de tristesse : «Je ne sais pas d’où je puise la force, mais je tiens bon.» Mais elle n’aurait pas raté cette journée. Ce moment de sororité où il n’y a aucune différence, aucun tabou, aucun jugement.
Ce rendez-vous exceptionnel, c’était aussi le moment de faire le point sur les gestes du quotidien essentiels : l’autopalpation six à sept jours après les règles ou si vous êtes ménopausée, à une date précise, tous les mois en mode #savethedate ! L’échographie est disponible chez l’ONG mais aussi dans des centres communautaires, il suffit d’appeler l’association pour prendre rendez-vous. Des informations essentielles à disséminer, car elles peuvent sauver des vies. C’est avec ces explications-là que la journée avait commencé…
Kreafleurs : d’amour et de… fleurs

Les «ah», les «oh», les «tro zoli sa», les «tonn get sa kouma li extra» fusent au Plaza à la mi-journée. Mais qu’est-ce qui provoque cet émoi généralisé ? Julianna Nadal, Winnie Ozone et sa sœur Cindy Baboo distribuent des roses à toutes celles présentes. Ce trio de girls est à la tête d’une boutique de fleuriste à Souillac, Kreafleurs, et a décidé de sponsoriser l’événement de Link to Life. Une envie de s’engager qui a d’abord vu le jour dans leur enseigne avec une déco «spécial octobre rose» et la mise en place d’un panier à quête pour celles qui luttent contre la maladie. Julianna explique qu’elle a vu sa sœur lutter contre un cancer du sein. Winnie et Cindy ont perdu, elles, leur tante des suites de cette maladie. Alors, c’est tout naturellement, expliquent ces entrepreneures, qu’elles se devaient d’être là, ce jeudi 16 octobre.
Vous pouvez les retrouver via Facebook, ici : https://www.facebook.com/profile.php?id=100050002461379.

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