Fête de l’Indépendance : ce que je souhaite à mon pays

Happy birthday to... Mauritius ! Ce mercredi 12 mars, notre petite île fête ses 57 ans d’indépendance et ses 33 ans depuis qu’elle a accédé au statut de République. À l’occasion, les autorités prévoient une célébration haute en couleur avec comme invité d’honneur Narendra Modi, le Premier ministre indien. Entre la cérémonie protocolaire et la partie culturelle, les Mauriciens ont rendez-vous à 10h30 aux Champ-de-Mars à Port-Louis pour célébrer l’île sous le thème «As one people, as one nation»... En attendant, à l’approche de la fête nationale, nous avons demandé à quelques compatriotes de nous partager leurs souhaits pour le pays. Témoignages...

Kingszy Aza : «Il reste énormément à faire pour atteindre les attentes de nos aïeux qui sont "lazistis ek drwa egal pou tou"»

«La fête de l’Indépendance est pour moi une journée où l’on doit prendre le temps de voir le chemin parcouru et ce qui reste à faire... Et le moins que je puisse dire, c’est qu’il reste énormément à faire pour atteindre l’idéal et les attentes de nos aïeux qui sont lazistis ek drwa egal pou tou !!! Pour pouvoir mettre fin aux fléaux auxquels Maurice fait face, il nous faut d’abord nous attaquer au racisme banalisé et institutionnel qui prend de l’ampleur ! Sans la justice sociale, we are doomed to perish.»

Christopher Lim : «Que notre nation donne la priorité à la santé de notre précieux environnement»

«Alors que l’île Maurice célèbre son Indépendance, mon vœu le plus cher est que notre nation donne la priorité à la santé de notre précieux environnement. La beauté naturelle de notre île, de nos récifs coralliens à nos forêts endémiques, est non seulement une source de fierté, mais aussi le fondement de notre économie et de notre bien-être. J’aspire à une île Maurice où les pratiques durables sont profondément ancrées dans notre vie quotidienne, où nous luttons activement contre la pollution plastique et investissons dans les sources d’énergie renouvelables. J’espère que nous renforcerons nos efforts de conservation marine en protégeant notre riche biodiversité pour les générations futures. En outre, je souhaite une sensibilisation et une éducation accrues au rôle crucial de l’équilibre écologique, afin d’encourager une responsabilité collective dans la préservation de nos écosystèmes uniques.»

Yaadav Damree : «Politiquement, j’attends avec impatience les secteurs émergents...»

«Chaque année, à l’occasion de la fête de l’Indépendance, de nombreuses personnes partagent l’histoire de Maurice, réfléchissant aux efforts déployés par nos ancêtres pour construire un pays résilient. Pour cette célébration du 57e Jour de l’Indépendance, j’ai hâte d’encourager tout le monde, en particulier la jeune génération, à réfléchir à la manière dont la cohabitation entre toutes les ethnies a contribué à l’avancement de la société mauricienne et en même temps, à adopter la voie spirituelle pour assurer un environnement sécurisé et paisible. Politiquement, j’attends avec impatience les secteurs émergents qui ouvriront la porte à des opportunités d’emploi et auront un impact positif sur la situation économique. Mes inquiétudes portent beaucoup sur le secteur éducatif, des écoles maternelles jusqu'aux collèges, et au-delà, les comportements des jeunes étudiants dans les écoles et collèges, l’approche des jeunes vers un environnement plus propre et la volonté du citoyen lambda de lutter contre les drogues illicites à Maurice. J’attends avec impatience un grand effort de la part du gouvernement.»

Leya Ragoo : «Je rêve d’une île où les jeunes croient en leur avenir...»

«En cette journée symbolique, je rêve d’une île Maurice où les jeunes croient en leur avenir ici, chez eux, et ne partent pas chercher ailleurs ce qu’ils peuvent bâtir ici. Je veux voir une jeunesse motivée, ambitieuse, qui utilise son talent et son énergie pour faire avancer Maurice. Je souhaite un pays où la pauvreté recule, où personne ne se couche le ventre vide. Un pays où la violence et la drogue n’ont plus leur place, où chaque jeune a une opportunité, un but, une raison de rêver grand. C’est à nous, la nouvelle génération, de faire la différence. Unis et solidaires, on peut construire une île plus forte, plus juste et plus belle. Aujourd’hui, on ne célèbre pas juste notre passé, mais aussi notre avenir. Et cet avenir, c’est nous qui le façonnons !»

Axelle Gaillard : «C’est un moment de réflexion sur le chemin parcouru et sur l’avenir que nous souhaitons bâtir ensemble»

«En ce 12 mars 2025, l’île Maurice célèbre 57 ans d’indépendance. Plus qu’une commémoration, c’est un moment de réflexion sur le chemin parcouru et sur l’avenir que nous souhaitons bâtir ensemble. Mon vœu le plus cher est que notre nation n’oublie jamais ses racines, l’héritage de ceux qui ont façonné cette terre avec courage et abnégation. Que nous continuions à puiser dans notre passé la force d’avancer, unis dans la diversité qui fait notre richesse et à apprendre de nos erreurs pour se construire. Maurice est un exemple de communion où cultures et traditions s’entrelacent avec une beauté singulière et atypique. Que cette unité précieuse perdure, que nous sachions toujours nous écouter, nous respecter et nous épauler, dans l’adversité comme dans la prospérité. Enfin, je souhaite que notre langue créole, reflet de notre histoire, continue à être le lien qui nous unit tous, au-delà de nos différences. Bonne fête de l’Indépendance, Maurice ! Continue à t’élever avec noblesse et grandeur !»

Davina Brule-Coeur Cangy : «Que mon île soit un lieu où nous chérissons la richesse de la culture et de notre patrimoine»

«Maurice est dans mon ADN et même des années plus tard, j’ai toujours le mal du pays à Perth où je vis avec ma famille. Mais on revient profiter de notre belle île tous les ans. J’aime beaucoup mon pays et c’est pour ça que depuis 19 ans, je travaille dans l’industrie du tourisme pour la promotion de Maurice en Australie. Mes vœux pour notre île : an island free from drug abuse and with no corruption. Je souhaite qu’on ait une île où l’on fait tout pour préserver la nature. Je souhaite aussi à notre île d’être un endroit qui favorise l’épanouissement de la jeunesse et où les jeunes trouveront leur place dans notre société car Maurice a beaucoup de talents. Je souhaite aussi que mon île soit un lieu où nous chérissons la richesse de la culture et de notre patrimoine.»

Marina Ythier-Jacobsz : «Nos frères et sœurs chagossiens, déracinés, doivent enfin obtenir le droit de rentrer chez eux...»

«Je rêve d’une île Maurice pleinement souveraine, où la colonisation appartient au passé. Le retour légitime des Chagos à Maurice est une nécessité historique et morale. Nos frères et sœurs chagossiens, déracinés et bafoués, doivent enfin obtenir le droit de rentrer chez eux, s’ils le souhaitent. Ceux qui choisissent de rester ici doivent être pleinement reconnus et respectés. Ils ont assez souffert et il est temps de leur rendre justice. Je souhaite aussi une société mauricienne plus harmonieuse, où les inégalités entre riches et pauvres s’estompent. Trop de clivages, trop de fractures sociales nous éloignent les uns des autres. Il faut une île où la solidarité et l’équilibre, qui se sont effacés sous la course à l’argent et au bling, reprennent leur place face à l’indifférence. Un retour aux valeurs fondamentales comme la famille, l’entraide et la vraie solidarité est essentiel pour reconstruire un Maurice plus humain et plus uni.»

Aaron Payen : «Que tous les enfants de Maurice aient le droit à l’éducation et de quoi manger»

«J’ai 13 ans et je suis étudiant en Grade 9 à la MGSS Moka. Mon souhait pour mon pays est que ce soit une île où il fait bon vivre, en paix, en harmonie, sans aucune violence ou haine raciale, et dans le respect de tous. Que tous les enfants de Maurice aient le droit à l’éducation et de quoi manger. Mon autre souhait pour mon pays, c’est qu’il n’y ait pas de corruption et que les gens aient des chances égales de réussir dans la vie. Que mon île soit l’étoile brillante de l’océan Indien. Enfin, je souhaite que Maurice devienne autosuffisant en énergie verte et qu’il y ait moins de pollution en inventant de meilleures façons de traiter les déchets. Que Maurice prospère et soit aussi reconnu à l’échelle internationale. Vive l’île Maurice !»

Ryan Ah Seek : «Que chaque personne respecte l’autre, peu importe sa religion, sa culture, ses croyances et sa sexualité...»

«Ce n’est pas rien... Que le pays fête cette année ses 57 ans depuis son Indépendance est une fierté pour chaque Mauricien. Ce que je souhaite, c’est qu’on ait une île encore plus harmonieuse. Souvent, on se vante et on se montre comme étant un pays où c’est multiculturel, etc., mais quand on voit sur les réseaux que très souvent, il y a des divisions autour de la religion et ce n’est vraiment pas bien. Je dirais donc que notre île soit un pays où tout le monde a sa place, que chaque personne soit indépendante et que chacun respecte les choix de l’autre, du moment que ça ne blesse personne. Notre île est considérée comme un pays où tout le monde se sent bien, mais on voit aussi que la communauté LGBT n’est pas nécessairement protégée par la loi. La communauté LGBT n’a pas ses droits et je souhaite ainsi que tout le monde bénéficie des mêmes droits, du même respect et de la même protection, histoire qu’on soit vraiment cette île paradisiaque et harmonieuse comme on le dit souvent. Je souhaite une bonne fête de l'Indépendance à notre pays et que cette 57e année marque les esprits et amène un vrai changement. Que tout le monde ait vraiment sa place et que chaque personne respecte l’autre, peu importe sa religion, sa culture, ses croyances et sa sexualité, et soit traitée de la même façon.»

Narendra Modi : un invité de marque pour une journée de célébration

Du rouge, du bleu, du jaune et du vert à profusion pour célébrer Maurice. Et pour l’occasion, le Premier ministre Navin Ramgoolam a convié un invité de marque. Son Excellence Shri Narendra Modi, Premier ministre de la République de l’Inde, effectuera une visite d’État à Maurice les 11 et 12 mars à l’occasion des célébrations de la fête nationale 2025. Le Premier ministre de la République de l’Inde, qui entretient des liens très spéciaux avec notre île en termes de partenariat économique, assistera à plusieurs cérémonies au cours de sa visite : une cérémonie de dépôt de gerbes et de mise en terre d’arbres au jardin botanique Sir Seewoosagur Ramgoolam, un banquet d’État, une réunion au niveau de la délégation et un échange d’accords bilatéraux et des cérémonies d’inauguration de projets bilatéraux.

Shri Narendra Modi sera, bien évidemment, présent à la cérémonie de lever du drapeau qui se tiendra à midi au Champ-de-Mars, à Port Louis. La cérémonie officielle sera suivi d’un programme culturel avec des artistes mauriciens. Les facilités de transport spéciales offertes au public sont comme suit : bus et métro à demi-tarif deux heures avant et deux heures après la célébration pour toutes les personnes voyageant vers et du Champ-de-Mars, et le transport sera aussi gratuit pendant la période et sur l’itinéraire susmentionné pour les enfants âgés de moins de 13 ans.