Accro à la gym : Je veux un corps parfait

On les voit souvent se balader avec sac à dos et «training shoes», se rendant à leurs séances de gym. Ce qui, pour certains, est un supplice, est une vraie passion pour d’autres, culminant en addiction. À Ifitness, Arjun Jagessur, âgé de 23 ans, a fait du sport son métier. Entraîneur dans ce gymnase qui se trouve à Curepipe, il adore le sport depuis son plus jeune âge. À 17 ans, il fait ses débuts dans le kick-boxing alors qu’il est toujours au collège. Il se met ensuite à faire de la musculation. C’est le déclic ! Depuis, sa vie a changé. «Quatre fois par semaine, je pratique du body building, car j’aime cela», confie Arjun. 

En s’adonnant au sport, il se sent dans son univers. Il a toujours désiré consacrer sa vie au sport. Même si cela prend beaucoup de son temps, il ne délaisse pas pour autant sa vie de famille. «J’essaie de faire un planning car ma famille compte aussi pour moi», dit le jeune homme. Il s’est consacré au sport pour le physique et a toujours rêvé d’être un jour moniteur dans un gymnase, dit-il, tout sourire. Son corps bien musclé, Arjun insiste que «c’est le fruit de beaucoup de travail. Avoir un corps parfait requiert beaucoup de temps et surtout beaucoup d’investissement». Si quelqu’un veut avoir un corps parfait, il lui faut être un accro du sport : «Cela se produit si on vise l’excellence, on voudra tout le temps aller au-delà de ses limites.»

L’activité physique peut se transformer en addiction, selon Arjun car «quand on est dans ce milieu, on y est attaché et parfois certains deviennent des accros du sport». L’objectif principal pour le jeune homme est de conserver la forme et pouvoir participer à des compétitions de body building. Il est clair que, pour avoir un corps idéal, «une très bonne alimentation est recommandée». Arjun a choisi de faire du sport son métier pour aider les gens à garder la forme, les motiver dans la pratique sportive et surtout pour qu’ils soient en bonne santé. «C’est aussi un plaisir qui me donne l’impression de contrôler mon corps, ma vie.» 

Évacuer le stress

Marie Narrainah, âgée de 39 ans, déborde d’énergie et pratique le sport depuis l’enfance. Athlète plus tôt, elle travaille dans l’immobilier à plein temps et offre des cours de Zumba à temps partiel. «Le sport, je l’ai eu à travers des valeurs que mon père m’a inculquées toute petite», confie-t-elle fièrement. Ainsi, faire du sport lui permet d’évacuer le stress. «En plus, étant une mère célibataire, cela me permet d’arrondir les fins de mois et de joindre l’utile à l’agréable.» Passionnée d’activités physiques et surtout de Zumba, Marie ressent le besoin de partager sa passion : «J’ai toujours rêvé d’être une prof de fitness.» Elle arrive à concilier travail, sport et famille. D’autant que sa fille Mégane «vient tout juste de s’inscrire en tant que coach et offre des cours de temps en temps»,  dit Marie, toute heureuse. 

Marie Narrainah donne des cours de Zumba à temps partiel.

Elle fait du sport pour garder la forme : «Il est impensable de changer mon style de vie.» Selon notre interlocutrice, «on devient accro au sport parce que de nos jours, c’est un phénomène. Certains en font pour rester en forme, d’autres pour l’apparence physique». Toutefois, Marie avoue que «l’activité physique peut se transformer en addiction car il y a des gens qui, en visant l’excellence, font des abus sur les machines». Pour cette adepte du sport, «certains sont même obstinés à ressembler à des stars, ce qui ne devrait pas être le cas car, à la base, le sport devrait aider l’individu à rester en forme». Notons qu’en pratiquant la Zumba, qui est un sport intense, on perd 400 à 800 calories en une heure.

Jessica Serwan, étudiante en Form V, a tout juste 16 ans. Elle fait du sport pour avoir un corps exceptionnel et se faire des amis. Elle a commencé à se rendre au gymnase en novembre 2013. «J’ai été poussée par des amis à faire des activités sportives», reconnaît-elle. Elle considère extraordinaire le fait que son poids de 68 kg de l’an dernier en soit, ces jours-ci, à 60 kg. «C’est super pour moi et maintenant, j’espère pouvoir faire des abdos», dit Jessica, fière d’avoir perdue des kilos. 

Durant les vacances scolaires, elle en a profité pour faire de la gym «tous les jours, mais comme l’école a repris, c’est trois fois la semaine». Les activités sportives lui permettent de décompresser, surtout en période d’examens. «Ce n’est pas difficile de concilier famille et études, c’est une question d’organisation», affirme Jessica. Le prochain objectif de notre jeune adepte du sport :   «Avoir des muscles car je voudrais aussi avoir des formes.» Et s’il est vrai qu’elle est accro au sport maintenant, c’est qu’elle «rêve d’être mannequin à l’avenir». 

Tous ces accros au sport ont un objectif commun : se surpasser et aller au-delà de leurs limites. Ce but ultime, beaucoup sont prêts à tout pour l’atteindre et ils se donnent tous les moyens pour y arriver. Toutefois, le sport peut avoir un rôle capital dans la vie de certains et peut aussi être un soulagement après une souffrance morale et physique, un besoin pour remplir un vide.