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31 mars 2014 20:03
Premier amour, premier chagrin. Notre première histoire d’amour est rarement celle de toute une vie. Pourtant, une rupture amoureuse à l’âge de 15 ans ne s’oublie pas du jour au lendemain. Qui ne se souvient pas de la première séparation, ce moment où notre cœur s’est mis à battre la chamade pour quelqu’un d’autre ? Qui a oublié les larmes et les crises de nerfs qui ont suivi la première dispute ?
Avec le temps, en grandissant l’on connaît, certes, d’autres expériences qui rendent cette première histoire presque anodine. Mais sur le coup, c’est une tout autre histoire. Un ado qui connaît sa première peine de coeur est totalement absorbé par son malheur. Il a le sentiment que le monde lui tombe sur la tête, qu’il ne pourra jamais s’en remettre. Il s’enferme dans sa bulle, refuse de manger, néglige les études. Comme l’a expliqué Gérard Sévérin, un célèbre psychanalyste français, l’adolescent vit tout avec passion en étant incapable de prendre de la distance : «Pour lui, c’est très sérieux. Il a l’impression d’avoir tout perdu, qu’il n’arrivera jamais à faire le deuil de cette séparation. Seuls les adultes savent qu’on se remet de tout et que le premier amour ne sera pas le dernier.»
Selvina s’en rappelle comme si c’était hier. C’est à l’âge de 14 ans qu’elle a, dit-elle, connu son premier coup de foudre et sa première histoire d’amour. «Mon cœur vibrait à chaque fois que je pensais à lui et je sentais qu’il allait bondir de ma poitrine à chaque fois que je le voyais. On s’était fait tellement de promesses qui n’ont, évidemment, jamais été tenues. Du jour au lendemain, je n’ai plus eu de nouvelles de lui. Je n’ai cessé de pleurer pendant des jours. Je ne mangeais plus», confie-t-elle.
Comme le dit l’adage, le temps a fini par guérir les blessures de Selvina qui s’est finalement remise de ce premier chagrin et qui a connu, depuis, d’autres histoires d’amour. La jeune femme n’a pourtant pas oublié ce premier amour : «Il hante souvent mes pensées et je pense de nouveau à toutes ces promesses qu’on s’était faites.»
Selon la sociologue, Yaëlle Amsellem-Mainguy, spécialiste des adolescents, «la rupture est d’autant plus violente que l’histoire amoureuse aura été espérée, voire fantasmée». Elle est d’autant plus difficile, dit-elle, à gérer que la relation aura été médiatisée auprès de ses pairs : «Il faut alors annoncer publiquement à ses amis que tout est fini.»
Ainsi, connaître sa toute première peine de cœur est souvent vécu comme un véritable drame par les adolescents qui idéalisent souvent l’être aimé. Surtout que, selon les spécialistes, dans le monde des ados, une semaine peut sembler aussi longue qu’un mois ou une année.
C’est à l’âge de 15 ans que Christina a souffert pour la première fois par amour. Cette mauvaise expérience, elle la doit à un garçon qui lui a brisé le cœur après cinq mois de relation. «Il venait de sortir d’une relation sérieuse. Nous sommes donc allés tout doucement. Moi, j’avais des sentiments pour lui et je pensais que c’était réciproque. Sauf qu’à chaque fois, il s’éloignait de moi sans aucune explication», confie-t-elle.
Folle amoureuse, cette dernière n’y prête pas grande attention, croyant que l’élu de son cœur avait besoin de temps. Cependant, raconte-t-elle, tout cela n’était qu’une mascarade : «J’ai finalement appris qu’il me trompait avec quelqu’une d’autre. Je n’arrivais pas à y croire. Je n’étais donc qu’un bouche-trou. J’étais tellement blessée et énervée. Je ne voulais plus jamais le revoir de toute ma vie.» Complètement chamboulée par cette histoire, elle raconte avoir pris du temps avant d’arriver à surmonter la douleur causée par cette séparation.
Si les filles extériorisent leur chagrin, les garçons ont beaucoup plus tendance à cacher leurs sentiments. Mais ce n’est pas pour autant qu’ils ne connaissent pas aussi des peines de cœur. Comme pour les filles, ils sont aussi totalement anéantis face à un chagrin d’amour. Nikesh s’en souvient encore. Il y a trois ans, raconte-t-il, il est tombé amoureux d’une fille qu’il avait rencontrée sur Facebook. «Elle avait le même âge que moi. Elle était magnifique. Au fil de nos rencontres, un lien très fort a commencé à se créer entre nous. Plus le temps passait, plus je me sentais amoureux d’elle», confie le jeune homme, aujourd’hui âgé de 18 ans.
Si, au début, Nikesh filait le parfait amour de jeunesse, les choses ont très vite fini par aller mal entre le jeune couple. «J’ai fini par apprendre qu’elle voyait quelqu’un d’autre et ça m’a fendu le cœur. J’ai mis un terme à notre relation, mais c’était vraiment dur. Je n’arrêtais pas de penser à elle, de regarder sans arrêt nos photos, d’écouter pendant des heures les chansons qui me faisaient penser à elle», se souvient-il.
Parce qu’il est moins expérimenté, l’adolescent a du mal à mettre en perspective ce qui se passe. Il lui arrive de ressentir, avec la rupture, un sentiment d’abandon. C’est alors la grosse déprime. «Cette année-là, je prenais part aux examens du School Certificate et j’ai eu des résultats médiocres. Selon ma maman, si j’ai mal travaillé, c’est à cause de cela. En même temps, c’est vrai car je ne révisais pas. Je ne pensais qu’à elle», avoue-t-il.
Selon de nombreux professionnels en psychologie, les premiers chagrins d’amour font grandir les adolescents. Nikesh est aussi de cet avis. Arriver à surmonter cette épreuve, dit-il, l’a aidé dans bien des sens. «Je pense que cela m’a aidé à gagner en maturité», constate le jeune homme.
Comme le concèdent de nombreux spécialistes, le chagrin d’amour est une étape nécessaire qui aide à se préparer à la vie amoureuse d’adulte, mais aussi à grandir.
Le saviez-vous ?
Le chagrin d’amour aide à grandir ! Selon Bruno Humbeeck, psychopédagogue familial et chercheur, qui a d’ailleurs sorti un livre sur le sujet, intitulé Un chagrin d’amour peut aider à grandir, la première déception amoureuse peut être salutaire. Pour le spécialiste, cette expérience est même une chance. «Souvenez-vous de votre premier chagrin d’amour. Vous verrez, vous allez sourire spontanément. Parce que ce souvenir a enrichi votre mémoire autobiographique, parce qu’il permet de vous raconter une histoire à propos de vous-même… De savoir ce que vous êtes à partir de ce que vous avez été», écrit-il.
Les séparations sont difficiles pour tous, mais elles le sont davantage pour les ados qui connaissent leurs premiers émois sentimentaux. S’ils croyaient que cette première expérience amoureuse était unique et éternelle, la désillusion qui suit la rupture est brutale. Pour surmonter cette étape et passer ce cap sans grand encombre, des spécialistes ont identifié quelques petits trucs qui pourraient vous sembler anodins, mais qui auront leur petit effet.
J’en parle…
Vous hésitez à en parler à vos parents et, pourtant, ces derniers pourraient bien être porteurs de bons conseils. Entre la réplique «un de perdu, dix de retrouvés» et le «tu peux tout me dire», les parents peuvent se montrer rassurants car ils sont eux-mêmes déjà passés par cette étape. Ils comprendront votre douleur tout en vous disant qu’il ne faut pas lâcher les études et les amis.
Une cure de magnésium ?
Plus d’appétit, crampes abdominales, migraine, baisse d’énergie. Allez, hop ! Ça a assez duré. Il est grand temps de réagir. Pourquoi ne pas tenter une petite cure de magnésium ? Elle ne fera pas disparaître le chagrin, mais aidera votre corps à reconstituer ses réserves d’énergie et à dissiper la fatigue. Vous retrouverez donc peu à peu la pêche. C’est déjà ça.
On pleure un bon coup
On se lâche, on pleure à fond. Quand on a le cœur brisé, pleurer à en plus finir peut être salutaire et vous aider à faire le deuil de cette relation passée pour mieux avancer. Une bonne crise de larmes et, hop, on met ça derrière nous. Et puis, ne dit-on pas que pleurer fait du bien ?
Et si on tentait le psy ?
Vous êtes dans tous vos états et la situation ne s’arrange pas ? Pourtant, vous étiez ensemble pendant trois mois seulement et vous ne comprenez pas pourquoi vous en faites tout un drame ? Consulter un psy, qui vous dira tout de suite que «le chagrin n’est pas proportionnel à la durée d’une relation», vous aidera peut-être. Un professionnel saura trouver les bons mots sans vous juger.
Je me fais plaisir
Lâchez-vous. Pour guérir une peine de cœur, cela passe aussi par la case alimentation. N’hésitez donc pas à vous offrir des petits plaisirs gustatifs pour vous remettre du baume au cœur. Ça calme et, en plus, on va beaucoup mieux. Ça marche aussi avec le shopping…
Je nettoie à fond
Vous avez l’impression que tout ce qui vous entoure vous le/la rappelle ? Pas de panique ! Et si vous faisiez un grand nettoyage ? À la poubelle les photos que vous aviez prises ensemble, les peluches, les cadeaux. Ça ne coûte rien, sauf peut-être un peu d’énergie. Et en plus, ça aide à faire le ménage dans sa tête et dans son cœur.
J’évacue avec le sport
Séchez vos larmes et rangez cette boîte de mouchoirs en papier que vous trimballez partout. Il est temps de se ressaisir et d’évacuer toute cette tristesse. Pour cela, rien de mieux que de se dépenser en faisant du sport et d’essorer les énergies négatives. Tapez dans un punching-ball s’il le faut. Fatigué, le soir vous dormirez comme un bébé et vous vous sentirez beaucoup plus calme.
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