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Association pour les handicapés de Malherbes : Le bonheur pour tous

Marie Rose Gaspard entourée d’une partie de son équipe  qui l’épaule au quotidien.

Accueillir des enfants porteurs d’un handicap pour les aider à se développer au mieux de leur possibilité, c’est le pari de cette association qui existe depuis plusieurs années. Les responsables nous présentent leurs innovations et lancent un appel à l’aide pour mieux encadrer leurs protégés.

Prendre un enfant par la main, pour l’emmener vers demain, pour lui donner la confiance en son pas… chantait Yves Duteil. Une chanson qui reflète parfaitement le désir de Marie-Rose Gaspard, de ses filles Elizabeth Louis et Mary-Jane Gaspard et de tous ceux qui travaillent à leurs côtés au shelter de l’Association pour les Handicapés de Malherbes (APLHDM) et The Gemstones Sen School, l’école spécialisée qui est sous l’égide de l’ONG.

 

Pour comprendre comment cette grande aventure a commencé, il faut remonter 14 ans en arrière. À l’époque, Marie-Rose Gaspard, qui est maman d’un fils handicapé, décide de mettre sur pied l’association qui comprend un shelter et une école, pour venir en aide aux enfants qui sont dans la même situation. Depuis, les choses ont bien évolué, notamment au niveau de l’école qui ne cesse de proposer de nouvelles initiatives.

 

Mary-Jane Gaspard, qui cogère l’école avec sa maman, souligne qu’il est important de s’améliorer et de venir de l’avant avec de nouvelles méthodes pour aider les enfants avec des handicaps lourds à être autonomes, à évoluer et à s’épanouir au quotidien. «Cette année, nous avons innové avec une classe spécialisée pour les enfants atteints de paralysie cérébrale, un problème qui affecte le dynamisme musculaire, le mouvement et la motricité et, dans certains cas, d’autres fonctions du corps mais pas le cerveau. Donc, c’est dommage qu’à Maurice, beaucoup de ces enfants sont enfermés chez eux ou délaissés, et n’ont aucun soutien pour développer leur capacité.»

 

C’est pour cela que The Gemstones Sen School a voulu changer la donne avec l’introduction de cette classe spécialisée. «L’enseignante de cette classe a fait beaucoup de recherches pour découvrir ce que ces enfants peuvent faire et aussi ce qui se fait déjà partout ailleurs dans le monde. À partir de là, nous avons mis sur pied un programme adapté et trouvé des trucs et astuces pour les aider. Les enfants ont fait beaucoup de progrès, ils réalisent des choses extraordinaires, arrivent à communiquer, à passer des messages, que ce soit par le regard ou autre, certains développent aussi leur mobilité, même si ce n’est que pour des gestes minimes.»

 

D’ailleurs, l’école espère aménager une classe plus équipée pour les enfants atteints de paralysie cérébrale. «La classe actuelle est devenue trop petite pour eux, c’est pour cela que nous avons besoin d’un plus grand espace. Nous voulons aussi faire une école maternelle spécialisée pour pouvoir accueillir les enfants avec des handicaps lourd, dès leur plus jeune âge afin d’avoir de meilleures progressions. Nous faisons donc appel à tous ceux qui souhaitent et peuvent nous aider car nous avons vraiment besoin d’aide, surtout qu’avec les nouvelles procédures du CSR Fund, l’aide financière ne couvre pas suffisamment les dépenses», nous confie Mary-Jane Gaspard.

 

Le dévouement de l’Association pour les Handicapés de Malherbes, pour les enfants dits à problèmes, ne s’arrête pas à l’école. Il y a aussi le shelter qu’Elizabeth Louis, 30 ans, gère de main de maître. «Être avec ces enfants, c’est un grand bonheur car j’apprends chaque jour d’eux, même s’il y a des jours avec et des jours sans. Mais ma volonté et l’amour que je leur porte me donnent le courage de donner le meilleur de moi-même afin qu’ils puissent s’épanouir. Notre mission, c’est aussi d’assurer un meilleur avenir à ces enfants et qu’ils soient autonomes quand ils quittent le shelter. Donc, nous mettons beaucoup d’accent sur la discipline et leur inculquons des valeurs qui leur serviront dans la vie de tous les jours. Nous accueillons des enfants avec un handicap mental, donc notre approche est vraiment au cas par cas. Même les personnels sont choisis par rapport à la réaction des enfants à leur présence», explique la responsable du shelter.

 

Une visite de la maison d’accueil permet effectivement de constater que les enfants se sentent bien dans cet endroit où une équipe d’une trentaine de personnes veille sur eux 24/7, en mettant tout en œuvre pour assurer leur bien-être et leur épanouissement. Des «ma» ou «maman» lancés par ces enfants à Marie-Rose Gaspard confirment l’affection qu’ils lui portent : «Ici, nous ne disons pas que nous sommes dans un shelter mais dans notre grande maison et nous vivons comme une famille. D’ailleurs, je passe les fêtes avec les enfants car ils ont tous droit au bonheur et les voir heureux et épanouis est une joie indescriptible.» Mais il y a une ombre qui plane sur ce tableau rempli de bonheur : les fonds limités qui freinent la réalisation des projets.

 

C’est pour cela que l’association lance un appel à la générosité des sponsors et des Mauriciens en général. Car pour Marie-Rose Gaspard et ses filles Elizabeth et Mary-Jane ainsi que toute l’équipe, si l’île arrive à innover dans d’autres secteurs, il doit en être de même pour les enfants souffrant d’un handicap lourd. C’est grâce à des endroits qui leur donnent la chance d’être eux-mêmes, où ils reçoivent de l’amour, qu’ils se dépassent et donnent le meilleur d’eux-mêmes.