Coupe du monde : Attention à l’accident vasculaire cérébral

Depuis le 12 juin, date du coup d’envoi de la Coupe du monde de football 2014, les supporters de tous les pays ont les yeux rivés sur leur écran de télévision et ont le stress qui monte en flèche quand leurs équipes favorites sont en lice. Certains s’investissent parfois un peu trop émotionnellement au risque que cela nuise à leur santé. Il y a même eu des décès liés à la Coupe du monde parmi les supporteurs chinois.

En effet, selon des sites d’information chinois, trois d’entre eux seraient morts depuis le début de la compétition succombant tous à un AVC (accident vasculaire cérébral) en plein match. Parmi les causes évoquées : le manque de sommeil combiné au stress, à une alimentation déséquilibrée et, éventuellement, à une surconsommation d’alcool.

À Maurice également, les grands amateurs de foot restent éveillés parfois jusqu’aux petites heures du matin pour suivre les matchs en ce moment, décalage horaire oblige. Et bien sûr, tout cela s’accompagne de montées d’adrénaline, de quelques verres et de gajacks bien de chez nous, pas toujours très sains. Donc, attention messieurs… et mesdames. Il faudrait veiller à ne pas négliger votre santé physique et mentale durant cette Coupe du monde pour que l’AVC reste loin de vous.

Et pour nous apprendre à reconnaître un AVC, au cas où, le Dr Dominique Lam, neurologue, nous en dit plus sur le sujet. Ce mal, explique-t-il, se caractérise le plus souvent comme un arrêt brutal de la circulation du sang dans une zone du cerveau. Ce trouble provoquerait des lésions au niveau cérébral et entraînerait, selon la gravité du cas, la paralysie d’une partie du corps, des difficultés à parler ou même un coma. 

Selon notre interlocuteur, dans la majeure  partie des cas, l’AVC est causé principalement par la formation d’un caillot de sang (aussi connu sous le nom de thrombose) qui bouche une artère du cerveau. Le Dr Lam précise que toutes les tranches d’âge peuvent être touchées par un AVC mais que plus on vieillit, plus les risques sont élevés, étant plus accrus chez ceux âgés de plus de 65 ans. À Maurice, les principales causes de l’AVC seraient l’hypertension, le cholestérol, le diabète, l’obésité, le stress, le manque d’activités physiques, les troubles du sommeil et le tabagisme, entre autres.

Par ailleurs,  les signes qui démontrent qu’une personne est victime d’un accident vasculaire cérébral sont assez difficiles à déceler. Ils se manifestent brusquement et, dépendant de la zone du cerveau touchée, la personne atteinte souffre de douleurs articulaires très fortes et aussi de faiblesse, ne lui permettant pas de bouger. Il existe aussi des cas où l’individu a des engourdissements sur un côté du corps ou encore ne parvient à communiquer qu’avec des paroles confuses ou alors ne peut plus parler, en plus des difficultés à comprendre ce qu’on lui dit. Les autres symptômes seraient des maux de tête violents, des vomissements, des vertiges et des difficultés à garder l’équilibre. «Une fois ces symptômes identifiés, le diagnostic final se fait à travers les scans cérébraux ou par IRM (imagerie par résonance magnétique) cérébrale», souligne le Dr Lam.

En cas d’AVC, il est fortement conseillé de dissoudre les caillots de sang rapidement afin que la situation ne dégénère pas. «Le traitement le plus répandu serait la thrombolyse», soutient le Dr Lam. À Maurice, dit-il, 80 % des cas d’AVC sont dus à un manque d’irrigation de sang dans le cerveau et les 20 % restants à des accidents hémorragiques.

Mais l’AVC peut-il être évité ? À en croire le Dr Lam, c’est tout à fait possible. «75 % des AVC peuvent être évités», précise-t-il. Pour cela, il faut apprendre à se détendre, avoir une bonne alimentation et faire beaucoup de sport au quotidien : «Manger équilibré et faire de l’exercice physique régulièrement pourraient vous préserver de ce trouble qui peut s’avérer fatal.» Il faut aussi, dit le médecin, éviter de fumer et, surtout, ne boire de l’alcool qu’avec modération ou pas du tout.

Il est aussi recommandé de bien suivre son traitement en cas de diabète, d’hypertension et de cholestérol. Car selon notre interlocuteur, les personnes les plus à risques sont celles souffrant d’hypertension, de diabète ou qui ont de l’artériosclérose ou encore sont atteintes d’apnée du sommeil.

En cette période de Coupe du monde, il faut donc être particulièrement vigilant car le stress associé à la fatigue, la malbouffe et l’alcool peuvent être les déclencheurs d’un AVC qui peut s’avérer foudroyant. Alors, attention à vous…