Publicité
Par Sabine Azémia
2 février 2015 12:05
C’est la prunelle de leurs yeux. La chose la plus importante au monde pour eux. C’est leur enfant. Hélas, celui-ci est touché par une grave maladie : le cancer. Et pour ces parents, la lutte au quotidien auprès de leur petit est dure, acharnée. Au-delà de la bataille que livre toute la famille, au-delà du traumatisme, de la douleur, des moments de désespoir, de découragement, il y a aussi l’espoir que le malade retrouve la santé. Nous avons recueilli les témoignages de trois mamans dont les enfants souffrent du cancer. Elles nous parlent de leur vie au quotidien et des difficultés qu’ils rencontrent.
Karoona Palany, 34 ans, nous accueille à son domicile à Riche-Terre. Malgré l’épreuve qu’elle vit, c’est avec le sourire et une énergie débordante qu’elle nous serre la main. La vie de sa famille a «complètement basculé» en août 2014 quand sa petite Ryana, 4 ans, a été diagnostiquée d’un cancer à l’ovaire. Suite à de nombreuses visites à l’hôpital pour des complications de santé telles que de la fièvre et des vomissements, elle a été admise suite à des tests qui s’étaient avérés positifs. «Je n’oublierai jamais le jour où le médecin nous a appris la nouvelle, j’étais bouleversée», confie Karoona. La petite Ryana a subi une intervention en septembre dernier et a, par la suite, suivi des traitements, dont la chimiothérapie, pendant une période de six mois. «Pour le moment, elle a des rendez-vous à l’hôpital chaque deux semaines pour des tests médicaux», explique sa mère.
La petite fait preuve d’un courage exemplaire face à sa maladie. «C’est surtout Ryana qui mène son combat, car elle ressent beaucoup de douleurs par moment, mais elle ne baisse pas les bras. Son courage et sa joie de vivre me font espérer qu’elle retrouvera une vie normale un jour», reconnaît Karoona. En effet, la fillette, très active, sautille au milieu du salon et nous lance avec un regard pétillant : «Mes cheveux vont repousser, je serai à nouveau belle.» Bien qu’elle porte un cathéter près de son estomac, Ryana s’adonne sans problème à des jeux à la maison pour se changer les idées. La petite, qui rêve de conduire une grosse cylindrée un jour, espère reprendre le chemin de l’école le mois prochain.
Un long parcours
«Le 30 janvier, Ryana a effectué un test sanguin. Le résultat est positif pour elle. Elle devrait reprendre l’école la semaine prochaine», annonce Karoona. Elle s’accroche à l’espoir que sa fille sera guérie un jour et aux encouragements de son entourage. «J’ai le soutien de mes proches, surtout de mon époux Jean Laval Simanarain qui m’aide à surmonter cette épreuve très difficile.»
Cette dure épreuve est hélas vécue par de nombreux parents dont les enfants souffrent d’une forme de cancer. C’est le cas de Joëlle Chan, mère de deux enfants, qui a appris, en janvier 2014, que son fils Dimitri a un cancer des ganglions à la gorge. «Je ne m’y attendais pas, il tombait malade de temps en temps et souffrait atrocement de sa gorge. Ce fut un terrible choc pour toute la famille», souligne la maman. À partir de là a commencé un long parcours du combattant. Le petit de 8 ans a subi une première opération à la gorge en février 2014, durant laquelle plusieurs glandes lui ont été enlevées. Puis a suivi un traitement de six mois. «La chimiothérapie est une des étapes les plus dures à vivre. Il perdait tous ses cheveux mais avec le soutien des proches, on l’a encouragé afin qu’il ne baisse pas les bras», explique Joëlle.
Aujourd’hui, le jeune homme est à nouveau sur pied. «À la fin de juin, le médecin m’a annoncé que les glandes cancéreuses n’étaient plus là, j’étais très soulagée», continue Joëlle. Très actif et rempli de vie, Dimitri suit des traitements tous les trois mois et est déterminé à vivre ses rêves. «Je souhaite devenir un jour architecte», nous dit-il.
Jivesh reprend goût à la vie. Pour le plus grand bonheur de sa mère Madhvi.
Karoona et Joëlle ne sont pas les seules à lutter aux côtés de leurs enfants. C’est aussi le cas de Madhvi Saulick, la mère du petit Jivesh, 7 ans, qui a d’ailleurs paru dans notre journal en avril 2011 pour un appel à l’aide, car il était atteint d’une leucémie. Un mal pour lequel il est toujours en traitement d’ailleurs. Tout a commencé en 2011, alors qu’il était à l’école maternelle. Suite à de fortes fièvres, il a été transporté à l’hôpital de Rose-Belle où on a découvert sa maladie. «Par la suite, mon fils a été envoyé à l’hôpital Apollo d’Indraprastha à New Delhi, afin d’y recevoir des soins», raconte Madhvi. Le petit Jivesh restera dans la Grande péninsule avec sa maman, de juillet 2011 à avril 2012. Une dure épreuve pour toute la famille. «Ça a été très difficile pour nous d’apprendre qu’il avait la leucémie, d’autant qu’il est l’unique fils de la famille. Mais avec le soutien de nos proches, notamment de mes parents, nous avons pu avancer. Je tiens aussi à remercier Link to Life et tous les Mauriciens qui nous ont aidés à récolter des fonds en 2011 pour que Jivesh puisse se faire soigner en Inde», confie Madhvi.
Hyperactif et très bavard, Jivesh reçoit toujours des soins toutes les deux semaines, afin de rester en bonne santé. «Il me faut beaucoup de patience afin de l’encourager à avancer», explique sa mère. Son souhait le plus cher, c’est de voir son fils complètement guéri et elle garde espoir que ce sera le cas un jour. Tout comme les autres parents de ces petits qui souffrent de cette grave maladie et qui luttent au quotidien pour s’en sortir.
Vous souffrez d’un cancer ou vous avez un proche qui en est atteint ? Link to Life est là pour vous venir en aide. Fondée en juin 2002, cette ONG a pour principal objectif de conseiller, d’accompagner et de soutenir les malades du cancer et leurs familles. Créée par un petit groupe de volontaires, incluant des anciens malades ayant survécu, l’organisation multiplie aujourd’hui les campagnes de sensibilisation sur les causes du cancer tout en encourageant les Mauriciens à faire des dépistages précoces et en aidant les personnes souffrant du cancer. Si cela vous intéresse, contactez l’association sur le 686 0666.
Publicité