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22 septembre 2015 17:10
Mettre le cap sur une destination inconnue, poser ses valises ailleurs, découvrir une autre culture et rencontrer de nouvelles personnes, étudier dans un pays étranger. Bref, se lancer dans une nouvelle aventure pour vivre une expérience humaine unique en son genre. Ce sont en gros les raisons qui poussent de plus en plus de jeunes à se rendre dans un pays étranger pour leurs études. Une expérience de vie qui attire, une aventure qui fait souvent rêver. Pour autant, un séjour d’études ne se fait pas au hasard. Formalités administratives, choix du pays et du cursus, financement, vie sur place : de nombreux facteurs sont à prendre en considération avant de se lancer.
De tout temps, de nombreux Mauriciens ont préféré se tourner vers des pays tels que la France, l’Angleterre, l’Australie, la Russie, l’Inde, la Chine et autres pays asiatiques pour faire leurs études supérieures. Mais depuis quelques années, une tendance inverse se joue à Maurice. De nombreux étudiants venant de l’étranger s’installent ici pour étudier dans nos universités. En quête d’excellence en matière d’études supérieures et d’un diplôme reconnu internationalement, mais aussi d’un rapport qualité-prix attractif, ces étudiants internationaux, comme on les appelle dans le jargon, viennent majoritairement des pays d’Afrique à la recherche d’une vie estudiantine qui regorge d’opportunités et qui permet le développement personnel.
Charles, 26 ans, a quitté son Nigeria natal pour s’installer à Maurice en février 2014. Il est inscrit à la Middlesex University où il complète actuellement un MSc in Business & Information Management System. Partir étudier à l’étranger a toujours été l’un de ses rêves. Ainsi, quand est venu le moment de choisir la destination, Charles a préféré notre pays qu’il ne connaissait pas du tout. «Je savais que c’était une île, mais rien de plus. C’est à travers mes recherches que j’ai vu que la Middlesex University était présente sur l’île. C’est ce qui m’a poussé à m’installer ici», dit-il. Une fois sur place, Charles se souvient avoir découvert un endroit «reposant», dont les photos de paysages et de plages seraient parfaites sur des cartes postales ou des photos de vacances.
À l’université qu’il fréquente, il a la surprise de découvrir de nombreux étudiants venant de divers pays. En effet, 40% des étudiants de la Middlesex University sont étrangers. Dans les couloirs de l’établissement, il rencontre plusieurs Nigérians comme lui, dont Mohamed, 24 ans, qui est arrivé un an plus tôt pour faire des études en technologie. «Les Nigérians sont les plus nombreux ici», souligne le jeune homme.
Comme Charles, il n’avait jamais vraiment entendu parler de Maurice avant de s’y intéresser pour sa filière tertiaire. L’un des facteurs déterminants dans le choix de la destination, précise Mohamed, a été le coût des études et de toutes les dépenses que ce déplacement implique. «Il faut dire que c’est moins cher qu’ailleurs. Pour nos finances, c’est une bonne chose. Et puis, vous êtes bilingues. Ça rend la communication beaucoup plus facile pour nous», déclare-t-il.
Outre les cours, les deux Nigérians, qui habitent à Bonne-Terre, à dix minutes de l’université, ont pris beaucoup de plaisir à découvrir le pays et les gens qui y vivent. L’adaptation à leur nouvelle vie s’est faite tout doucement. Si Charles trouve que les Mauriciens sont très amicaux et accueillants, Mohamed, qui vivait en tribu au Nigeria, a un peu plus de mal avec la nourriture et le prix de la vie qu’il ne trouve pas très abordable : «À part le briani, je ne connais rien. On dirait que vous ne mangez que ça. En plus, il y a des choses que je mangeais dans mon pays que je ne trouve pas ici. Beaucoup de choses sont importées, ce qui fait que la vie est chère à Maurice.»
Contrairement à Mohamed, Yazid, 28 ans, et Umar, 36 ans, également du Nigeria, ont pris énormément de plaisir à découvrir le pays, les différentes cultures qui s’y côtoient et la mixité de notre cuisine. «Ah ! J’adore la cuisine ici. On trouve de tout et c’est surtout très bon», lance Yazid qui, après l’obtention de sa licence, compte prolonger son séjour pour entreprendre sa maîtrise. Umar, 36 ans, a étudié dans une université locale avant de se tourner vers notre île : «J’en avais jamais entendu parler avant, mais une fois les recherches lancées, Maurice présentait tous les avantages tant au niveau des études que du prix et de la qualité de la vie.»
Talent, 27 ans, est, elle, arrivée de la Malaisie en mars pour intégrer l’Institut Charles Telfair et elle songe déjà à rester après ses études pour travailler un peu si l’opportunité se présente : «J’aime beaucoup la vie ici. Comme j’ai étudié dans une université de Curtin en Malaisie, il me fallait faire ma maîtrise dans la même université. Vu que l’Australie était trop loin pour moi, Maurice était parfaite.» Bien qu’elle avait entendu parler de Maurice comme d’une destination pour les vacances et la lune de miel, Talent, originaire du Zimbabwe, n’imaginait pas se sentir aussi à l’aise ici. «C’est un très beau pays et les Mauriciens sont très amicaux. J’aime beaucoup vivre ici», dit-elle.
Bien sûr, tout n’est pas rose et comme beaucoup d’étudiants étrangers, Talent a rencontré quelques difficultés : «J’ai vécu en colocation quand je suis arrivée, mais ça ne s’est pas bien passé. Mes colocataires étaient en première année et moi en première année de maîtrise. Je n’arrivais pas à me concentrer et j’ai dû finalement me trouver un appartement.» Il y a aussi des mésaventures qui, après coup, lui font rire : «Il y a ce moment où votre prof fait une blague en français et où tout le monde rigole sauf vous parce que vous n’avez rien compris. Ou encore quand le receveur d’autobus ne comprend rien de ce que je dis à cause de mon accent.»
Sur le campus, elle a vite pris ses marques et a rencontré d’autres étudiants étrangers – ils sont une cinquantaine à l’institut Charles Telfair, dont Kapambwa qui vient de la Zambie. Talent s’est également fait des amis mauriciens qui lui ont fait découvrir les plages et autres lieux-phares du pays. Elle a aussi découvert la cuisine mauricienne, dont un plat qu’elle mange souvent, «le briani».
Talent regrette toutefois de ne pas trouver de restaurant où elle peut manger africain et retrouver les saveurs de chez elle. Même si ça lui manque, ce n’est, dit-elle, pas un «big deal» puisque, depuis qu’elle est arrivée à Maurice, elle a eu l’occasion de repartir au Zimbabwe deux fois. «À Maurice, la vie est chère, mais le fait que les coûts des études sont moins élevés qu’ailleurs est un avantage. Ça me permet d’avoir un train de vie décent et de visiter ma famille quand je le souhaite», confie-t-elle.
Pour elle, l’aventure est enrichissante sur tous les points et elle entend bien en profiter au maximum le temps de son séjour sous les tropiques.
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