Hypertension : démêlez le vrai du faux

«L’hérédité a un impact sur cette maladie»

Vrai. Effectivement, on trouve souvent des hypertendus dans la même famille. Une personne ayant des parents souffrant d’hypertension doit faire examiner sa tension plus régulièrement, au moins une fois par an après 30 ans. Les hypertendus doivent aussi promouvoir auprès de leurs enfants de bonnes habitudes alimentaires, car l’aspect environnemental a aussi un effet sur l’individu (en évitant les excès de sel, le surpoids et en privilégiant l’activité physique).

«Le stress influe sur l’hypertension»

Vrai. Mieux vaut prévenir que guérir. Le stress ne provoque pas l’hypertension, mais une fois qu’on a développé la maladie, il peut influer dessus et susciter des élévations de la tension. Il faut donc éviter de se stresser ou tout faire pour le faire disparaître. Une fois le stress passé, l’élévation tensionnelle disparaît et la pression artérielle redescend à la normale. Le mieux est de savoir bien gérer son travail et ses autres obligations afin de mieux contrôler les tensions.

«Je pratique des méthodes de relaxation pour diminuer ma tension nerveuse, je peux me passer de traitement»

Faux. L’hypertension artérielle n’est pas une maladie des nerfs, mais une particularité de fonctionnement des artères qui n’arrivent pas à se relaxer convenablement. On peut être très zen et se révéler être hypertendu. Les traitements sont définitivement indispensables et les méthodes anti-stress tels que le yoga peuvent contribuer à aller mieux, mais ne peuvent en aucun cas remplacer les médicaments pour traiter l’hypertension. Seule la prise de médicaments aide à maintenir à la normale la tension trop élevée. Un arrêt de traitement peut avoir de graves conséquences au niveau de l’hypertension. Même si vous êtes dans des situations pas stressantes, il ne faut pas stopper votre traitement sous peine de voir l’hypertension refaire surface.

«S’automesurer est recommandé chez tous les hypertendus»

Vrai. On établit une hypertension artérielle lorsque la pression artérielle dépasse 140/9 mmHg. Il est nécessaire de suivre son traitement à la lettre de façon permanente, c’est-à-dire lorsque l’élévation tensionnelle est persistante sur des semaines. Il est recommandé d’avoir son appareil de tension artérielle chez soi afin de pouvoir vérifier sa tension deux fois par semaine. Effectuez un relevé d’automesure au calme les jours qui précèdent la consultation médicale afin de montrer votre état d’hypertension au médecin à votre prochaine consultation.

«Si j’avais de l’hypertension, ce serait visible et je le saurais !»

Faux. L’hypertension n’est pas visible, mais présente très souvent des symptômes tels que des maux de tête, des problèmes de la vision, entre autres. La prise systématique de la tension lors de visites chez le médecin est nécessaire pour établir un diagnostic. Toutefois, les symptômes ne doivent pas faire oublier les possibles conséquences cardio-vasculaires très graves tels que l’infarctus, les attaques cérébrales, entre autres.

«Dès que la tension retourne à la normale, le traitement n’est plus nécessaire»

Faux. L’hypertension compte parmi les maladies chroniques et le traitement est nécessaire à vie sauf dans certains cas où le patient souffre de maladies rénales.  On ne guérit pas de l’hypertension et il est impératif de suivre son traitement régulièrement afin de contrôler sa tension artérielle comme il se doit. Selon le rapport international de The Trends in Diabetes and Cardiovascular Disease Risk in Mauritius, 40 % des patients ne prennent pas leurs médicaments comme il se doit.

«On peut se permettre de faire des pauses
durant les traitements »

Faux. Il est impératif de suivre le traitement établi par le médecin avec beaucoup de sérieux sans l’interrompre. Une pause peut favoriser l’apparition de graves complications de santé. La prise de médicaments ne doit jamais être modifiée ou interrompue. Il est indispensable de bien suivre son traitement afin de voir son efficacité.

«Les traitements contre l’hypertension artérielle comportent des effets secondaires»

Vrai et faux. Il est vrai que certains médicaments ont des effets secondaires. Mais avec les nouveaux médicaments sur le marché, ceux-ci sont minimes. L’erreur est de stopper ou de modifier son traitement soi-même. En cas de troubles fatigants ; jambes lourdes, insomnies, cauchemars, sécheresse de la bouche, vertige ou troubles digestifs, il faut en parler à son médecin. Il est nécessaire d’adapter les prescriptions avant de trouver la bonne solution.

«Il y a des mesures à prendre pour éviter d’être hypertendus»

Vrai. Certaines habitudes de vie peuvent protéger de l’hypertension, notamment en évitant le tabagisme, la sédentarité, le surpoids et l’obésité. L’alimentation joue aussi un rôle important. Il nous faut limiter la consommation de sel et d’alcool, manger régulièrement des fruits et légumes, et si possible, trois produits allégés par jour. Pensez également à pratiquer une activité physique régulière afin d’éviter de courir des risques.

En savoir plus sur ce mal silencieux

Cette maladie chronique se définit par une pression anormalement forte du sang sur la paroi des artères, provoquant ainsi l’apparition de troubles vasculaires ainsi que d’insuffisances rénales et cardiaques. Selon le Dr Anil Deelchand, Acting Director Health Services au ministère de la Santé, «38 % de la population adultes souffre de l’hypertension artérielle et les cas sont d’autant plus fréquents chez ceux de plus de 40 ans. Les hommes sont plus à risque, car ils consomment plus de boissons alcoolisées et ont tendance à avoir une mauvaise alimentation. Tandis que, chez les femmes, c’est après la ménopause que l’hypertension survient souvent».

Le Dr Arshad Peerbux explique, quant à lui, que «40 % d’hommes et 35 % de femmes sont atteints d’hypertension artérielle, et que 40 % ne suivent pas leur traitement régulièrement». Les facteurs qui accroissent l’hypertension artérielle sont bien souvent l’âge, le sexe, la ménopause, le surpoids, le diabète (50 % des diabétiques souffrent de l’hypertension), l’obésité, la cigarette, une mauvaise alimentation (un excès de sel et de gras) et une surconsommation d’alcool.