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Journée mondiale du diabète : Comment bien réguler sa glycémie ?

13 novembre 2015

Dace de Maroussem nous parle de l’importance de la proportion des aliments et nous dit à quel moment les consommer.

Il se caractérise par un dysfonctionnement de la production d’insuline, une hormone secrétée par le pancréas. Nombreux sont les Mauriciens qui souffrent du diabète et qui ont du mal à gérer leur taux de glycémie. La solution, c’est de manger correctement et de prendre de bonnes habitudes. Lesquelles ? Dans le cadre de la Journée mondiale du diabète, observée le samedi 14 novembre, Dace De Maroussem, chrono-nutritionniste, nous en dit plus.

 

Pour mieux contrôler son taux de glucose dans le sang, recommande cette dernière, la clef, c’est de prendre en considération notre rythme biologique : «Le corps n’a pas les mêmes besoins matin, midi, après-midi et soir, et ne réagit pas de la même façon à chaque moment de la journée. On ne peut pas manger n’importe quoi, n’importe quand et en n’importe quelle quantité. L’essentiel est de consommer le bon aliment au bon moment et en bonne quantité pour que le corps puisse satisfaire ses besoins.»

 

Vous vous demandez alors comment compter la dose de glucide consommée à chaque repas ? Et bien, la proportion des aliments est primordiale. Souvent, dans l’alimentation des diabétiques, il y a un apport insuffisant en protéines et un excès trop important de sucres lents, de végétaux, de laitage, qui influencent la glycémie et provoquent l’hypoglycémie. Puisque l’insuline est très réactive le matin, par exemple, au petit déjeuner, optez pour des aliments de base afin de bien recharger vos batteries.

 

Dace de Maroussem, elle, conseille aux diabétiques un petit déjeuner gras et salé, car les bonnes graisses sont essentielles et aident à stabiliser la glycémie le matin. «Ayez, dans vos assiettes, du fromage avec un peu de pain (le pain complet, le pain maison, le pain à l’ancienne), mais faites attention aux pains industriels et aux pains de mie, car ils contiennent du sucre», prévient notre interlocutrice. Pour une personne mesurant 1m60, par exemple, 90 g de fromage, 40 g de pain, 2 petites cuillères d’huile d’olive ou 10 g de beurre suffisent. Petite astuce de l’experte : faites griller le pain pour réduire l’index glycémique. 

 

En ce qui concerne le lait et le yaourt, ils sont à exclure, car contenant du lactose (le sucre de lait) qui provoque l’hypoglycémie. Une boisson non sucrée sans lait est indispensable lors des repas. Par exemple, le café noir, une tisane ou un thé clair. Surtout, n’ajoutez pas de sucre ou de l’aspartame. Autre importante recommandation : il faut manger selon l’appétit, soit au moment où vous avez faim et non avant.

 

Le déjeuner, lui, doit être toujours dense, avec un apport en protéines suffisant pour éviter l’hypoglycémie. Au menu : 200 g de viande (poids cru) accompagnée de 100 ml de féculents (en volume). La patate douce et le maïs sont déconseillés, car ils contiennent trop de sucre. «Un diabétique doit éviter les céréales (le riz, les pâtes, la semoule…) et privilégier les féculents (les grains frais, les grains secs, la pomme de terre…) Il faut surtout éliminer les sauces sucrées des repas et ne pas rajouter du sucré à la fin des repas», souligne Dace de Maroussem.

 

Pendant les repas, poursuit-elle, il est important de boire de l’eau pour une bonne vidange gastrique, mais aussi pour éviter la constipation et éliminer les déchets métaboliques. Deux grands verres d’eau à chaque repas suffisent. L’après-midi, le corps a besoin d’une collation. Exemple de goûter : 20 g de chocolat noir sans sucre (70 % de cacao) – si vous n’avez pas de problème de cholestérol – ou 100 ml d’olives et un fruit, mais pas de banane, d’ananas, de raisins ou de fruits secs qui sont beaucoup trop sucrés. Vous pouvez consommer une poignée de noix, mais dans ce cas, sans prendre le fruit, car les noix sont naturellement sucrées. Pour ceux ayant un fort taux de glycémie, préférez des olives et un fruit pour minimiser l’impact sur l’insuline. Le tout accompagné d’une boisson sans sucre et sans lait.

 

Le dîner, quant à lui, est un repas complémentaire. Donc, mangez léger et selon votre appétit. Les poissons et les fruits de mer sont conseillés, accompagnés de 100 g-260 g de légumes verts, cuits ou en crudité, à l’exception des carottes et des betteraves qui sont trop riches en sucre. Si vous êtes diabétique, la viande, le soir, est déconseillée parce qu’elle fatigue le métabolisme et est difficile à digérer. Évitez également tout autre apport en sucre supplémentaire. Si vous désirez consommer de l’alcool, buvez, avec modération, un verre lors des repas festifs, ou deux fois par semaine, mais attention à la quantité.

 

Des repas équilibrés s’accompagnent aussi d’une activité physique. D’une activité physique qui vous plaît, surtout. Votre santé se joue dans votre assiette. Alors apprenez à gérer votre alimentation tout en vous faisant plaisir intelligemment afin de mieux contrôler votre glycémie.

 


 

Leur combat au quotidien

 

«Je teste mon taux de sucre avant le petit déjeuner, c’est devenu une habitude. Au début, c’était difficile, mais avec le soutien de la famille et de l’association Ti Diams, j’arrive à gérer mon mode alimentaire tous les jours.» Anaelle  L’enclume, 21 ans, souffre du diabète depuis 15 ans. Au fil du temps, la jeune femme a appris à vivre avec. Surtout que pour le/la diabétique, l’équilibre glycémique nécessite une autosurveillance régulière pour éviter les modifications de la glycémie, un taux de sucre trop élevé (hyperglycémie) ou trop bas (hypoglycémie) dans le sang.

 

Christine Cunniah, 59 ans, est diabétique depuis 2001. À chaque repas, elle mange en petite quantité : «J’ai appris à contrôler mon alimentation avec les membres de l’association APSA. Je fais des activités physiques pour rester en forme et je me fais un devoir de contrôler mon taux de diabète. Je suis aussi régulière sur la prise de médicaments.»

 

Idem pour Thierry Machabée, 30 ans et atteint du diabète depuis 18 ans. Il confie : «L’alimentation est un élément-clé dans la vie d’un diabétique et les médicaments jouent un grand rôle. Je me fais souvent plaisir sur la nourriture, je ne me prive pas, mais je ne consomme pas trop d’aliments sucrés en excès. Je trouve le juste milieu. Je me suis adapté à cette condition de vie.»

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