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Mieux connaître le syndrome d’alcoolisation fœtale

15 septembre 2015

Selon le Dr Thierry Maillard, ne pas consommer une goutte d’alcool pendant la grossesse serait l’idéal pour éviter toute complication.

Zero alkol pendan grossess ek aletman. Tel est le thème de la campagne de sensibilisation pour lutter contre l’alcool chez les femmes enceintes à Maurice. Dans le cadre de cette démarche, Étoile d’Espérance, Association Alcool Femmes a récemment tenu une conférence-débat à Eureka, avec la participation du Dr Thierry Maillard, médecin généraliste, addictologue et alcoologue.

 

Selon ce dernier, le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) est définit, chez les enfants des femmes ayant consommé de l’alcool durant la grossesse, par trois signes distincts : un retard de croissance, des malformations avec des anomalies morphologiques du visage (parmi petits yeux, lèvres supérieures minces, sillon «naso-labial» plat ou lisse), et une atteinte du système nerveux central qui se manifeste par des troubles comportementaux (une déficience intellectuelle où l’enfant aura de grosses difficultés à se concentrer à l’école, une hyperactivité, un retard dans le développement neurologique, entre autres).

 

Et pas besoin d’être alcoolique pour que l’enfant en souffre ; un verre d’alcool représente un risque toxique pour le développement neurologique de ce dernier. Selon le Dr Thierry Maillard,  1 % à 3 % des enfants ont un SAF, mais on estime à 1 % le nombre d’enfants souffrant des conséquences de l’alcool pendant la grossesse. C’est-à-dire que, sur 15 000 naissances à Maurice, 150 enfants voient le jour chaque année avec des problèmes au cerveau, du fait de cette consommation inappropriée. «Dangereux pour le fœtus, l’alcool est particulièrement nocif durant le premier trimestre de la grossesse. Sa toxicité s’exerce tout au long de la grossesse, ralentissant ainsi la croissance globale du fœtus ainsi que le développement cérébral. L’enfant ne recevra pas les bons nutriments et ne sera pas en bonne condition pour se développer», explique notre interlocuteur.

 

Il souligne : «Il est important de savoir que 25 % à 30 % des enfants qui sont atteints du SAF souffrent de malformations d’organes, cardio-vasculaires ou musculaires, entraînant chez les enfants une faible motricité.» Le cerveau, précise-t-il, est l’organe le plus vulnérable, car son développement se poursuit pendant toute la grossesse. «Il est donc recommandé de ne prendre aucun alcool durant toute la grossesse et durant l’allaitement», soutient le Dr Thierry Maillard.

 

Ce dernier, ainsi que d’autres membres d’Étoile d’Espérance, Association Alcool Femmes, s’inquiètent du mode de consommation d’alcool des jeunes filles : «Souvent, les filles font des enfants dans un cadre festif où elles se sont alcoolisées. Quatre à cinq  verres peuvent être plus toxiques pour le développement de l’enfant.»

 

Il est possible de prévenir un SAF. Cela, élabore le Dr Thierry Maillard, en reconnaissant le profil des femmes susceptibles de consommer de l’alcool pendant la grossesse ; en utilisant les outils de dépistage efficaces pour s’informer sur leur consommation ; en comprenant les raisons qui poussent les femmes à boire de l’alcool ; en offrant un accompagnement aux femmes qui ont besoin de traitement et de soutien continu : en les dirigeant vers les services appropriés.

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