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Mpox : tout savoir sur le virus

Le Dr Nazim Subrottee, médecin généraliste, souligne l’importance de se tenir informé sur le mpox pour pouvoir mieux prévenir la maladie.

Le 14 août 2024, l’OMS a déclenché son plus haut niveau d’alerte face à la recrudescence des cas de mpox en Afrique. Ce virus, anciennement appelé variole du singe, provoque une grave crise sanitaire dans cette partie du monde. La principale inquiétude mondiale est de savoir si le mpox va se propager à l’échelle planétaire d’autant que des cas ont aussi été signalés en Europe et en Asie. L’île Maurice, comme d’autres pays dans le monde, a déjà pris des mesures pour faire barrage à ce virus. Mais il est aussi important que tout un chacun soit informé de ce qu’est exactement cette maladie afin de mieux la prévenir. Le Dr Nazim Subrottee, médecin généraliste, nous aide à en savoir plus sur les modes de transmission, les symptômes à surveiller et les stratégies pour limiter la propagation du mpox. 

Qu’est-ce que le mpox ?

 

C’est une variante plus dangereuse qu’on ne le croit. Mais avant de plonger dans les détails, jetons un coup d’œil sur ce que c’est. Le Dr Nazim Subrotte, qui a étudié à l’université du Cap en Afrique du Sud, explique que le mpox est une maladie virale qui affecte à la fois les humains et les animaux. Initialement appelée variole du singe ou monkey pox en anglais, elle a été découverte pour la première fois au Danemark en 1958 chez des singes utilisés pour la recherche. Le premier cas humain signalé remonte à 1970, chez un garçon de 9 ans en provenance du Congo. Le virus pénètre dans le corps par des plaies cutanées ou par les muqueuses (bouche, voies respiratoires, génitales). La transmission se produit par contact direct avec une lésion infectieuse, que ce soit par toucher, contact rapproché, rapports sexuels ou via les gouttelettes respiratoires.

 

Quels sont les symptômes ?

 

Selon le Dr Nazim, les symptômes courants de cette infection incluent la fièvre, les douleurs musculaires et le mal de gorge. Ces premiers signes sont souvent suivis de démangeaisons ou de douleurs liées à l’apparition de bosses remplies de liquide sur les paumes, les plantes des pieds, le visage, la bouche, les bras, l’anus ou les parties génitales. Des maux de tête sont également fréquents et les ganglions lymphatiques peuvent s’enfler, signe caractéristique de la réponse immunitaire du corps. Les personnes infectées deviennent généralement symptomatiques entre 4 et 11 jours après l’exposition au virus. La durée totale des symptômes peut s’étendre sur une période de 2 à 4 semaines, pendant laquelle l’évolution de l’éruption cutanée suit un schéma typique : elle commence souvent sur le visage avant de se propager à d’autres parties du corps. Cette éruption passe par plusieurs phases : d’abord des éruptions, qui se transforment ensuite en vésicules remplies de liquide, puis en pustules, et enfin en croûtes qui finissent par tomber.

 

Qu’en est-il du mode de transmission ?

 

Le Dr Nazim explique que la transmission de cette infection peut se faire de plusieurs manières. D’une part, la transmission de l’animal à l’humain peut se produire à travers des morsures ou des griffures d’animaux infectés, ainsi que par des activités telles que la chasse, l’écorchage ou la cuisson de viande contaminée. D’autre part, la transmission de l’humain à l’humain est également possible. Elle se fait principalement par exposition aux gouttelettes respiratoires émises lorsqu’une personne infectée tousse, éternue ou parle à proximité. De plus, le contact physique direct avec le sang, les fluides corporels ou l’éruption cutanée d’une personne infectée peut entraîner une transmission du virus. 

 

C’est grave docteur ?

 

La gravité du virus mpox réside dans le fait que, bien que la majorité des patients se rétablissent en deux à trois semaines grâce à la nature auto-limitante de la maladie, certaines complications peuvent survenir. En effet, le virus peut parfois entraîner des affections graves telles que la pneumonie, la septicémie, l’encéphalite et des infections oculaires pouvant résulter en une perte de la vision. Les nouveau-nés, les enfants et les personnes immunodéprimées sont particulièrement vulnérables à ces complications sévères. L’épidémie actuelle est due à deux sous-lignées distinctes du virus, appelées clades. Récemment, une mutation connue sous le nom de clade Ib semble se propager plus facilement, contribuant ainsi à l’augmentation du nombre de cas.

 

Peut-on prévenir le virus ?

 

Oui, heureusement ! Le Dr Nazim précise que la prévention de cette infection repose sur l’adoption de mesures simples mais efficaces. Il recommande de maintenir un haut niveau d’hygiène personnelle, notamment en se lavant fréquemment les mains avec de l’eau et du savon, ou en utilisant un désinfectant pour les mains à base d’alcool. Le Dr Nazim conseille également d’éviter le contact avec les animaux sauvages, surtout ceux qui sont susceptibles d’héberger le virus, et de s’abstenir de consommer de la viande provenant de ces animaux. Enfin, pour les voyageurs revenant de régions où l’infection est particulièrement répandue, il est important de mettre en place des mesures de dépistage adéquates. Ces voyageurs doivent être surveillés pour tout signe de la maladie, afin de prévenir la propagation du virus dans de nouvelles zones.

 

Traitement et vaccination

 

«Selon l’Oms, le Mva-Bn (Jynneos) est un vaccin contre la variole de troisième génération, vivant mais non réplicatif, qui confère une protection de 80% contre le mpox. Cependant, les données actuelles restent non concluantes quant au niveau et à la durée de la protection offerte», souligne le médecin. D’ailleurs, avance-t-il, le vaccin approuvé par la FDA américaine comporte 2 doses, administrées à 28 jours d’intervalle, et empêche le développement de la variole, du mpox, de la vaccine et d’autres orthopoxvirus. D’autres alternatives sont le LC16 du Japon et le vaccin de l’orthopox développé en Russie. À l’heure actuelle, la vaccination de masse n’est pas recommandée comme stratégie préventive. Le risque reste faible, la transmission se faisant principalement par contact physique rapproché ou prolongé.