Publicité

Sclérose en plaques : quand le système nerveux s’enflamme

25 mai 2015

La sclérose en plaques n’est pas génétique, précise le Dr Dominique Lam Thuon Mine.

Elle entraîne des lésions qui provoquent des troubles moteurs, sensitifs et cognitifs. À plus ou moins long terme, ces troubles peuvent progresser vers un handicap définitif. La sclérose en plaques est une maladie auto-immune chronique, dont la gravité et l’évolution sont très variables. Selon le Dr Dominique Lam Thuon Mine, ce mal méconnu, mais bel et bien présent chez nous, affecte le système nerveux central, en particulier le cerveau, les nerfs optiques et la moelle épinière.

 

Les réactions d’inflammation entraînent la destruction, par endroits, de la myéline (démyélinisation). Cette gaine qui entoure les fibres nerveuses a pour mission de protéger celles-ci et d’accélérer la transmission des messages ou influx nerveux. À certains endroits du système nerveux, les influx sont plus lents ou complètement bloqués, ce qui provoque les différents symptômes.

 

Les symptômes par lesquels elle se manifeste dépendent de la partie du cerveau qui est affecté. Souvent, la sclérose en plaques évolue par poussées ou de manière progressive. Selon le Dr Dominique Lam Thuon Mine, «les poussées laissent parfois des séquelles telles que des troubles visuelles, la perte de la vue, l’engourdissement des membres, des faiblesses musculaires, des vertiges, une incoordination».

 

En dehors des poussées, l’inflammation disparaît et la myéline se reforme en partie autour des fibres, entraînant la régression complète ou partielle des symptômes. Au cours des années, ceux-ci peuvent toutefois devenir invalidants, affectant de nombreuses fonctions dont le contrôle des mouvements, la perception sensorielle, la mémoire et la parole. Dans les cas de démyélinisation répétée et prolongée, les neurones peuvent être détruits définitivement, causant une incapacité permanente.

 

La sclérose en plaques qui apparaît de façon inexpliquée. «Elle n’est pas génétique, car elle ne se transmet pas des parents aux enfants, quoi qu’il est possible d’avoir une prédisposition familiale. Certains chercheurs pensent que la maladie survient en présence d’une combinaison de facteurs environnementaux, car auparavant, on pensait que la maladie était plus fréquente chez les Européens. Mais il y a beaucoup de cas dans les pays tropicaux», souligne le docteur.

 

De plus, explique-t-il, «ce sont les femmes qui sont les plus atteintes. La maladie apparaît souvent à partir de l’adolescence jusqu’à 40 ans. Toutefois, les diagnostics se font rares après 40 ans». Quoi qu’il en soit, la maladie n’est pas contagieuse : «Vous êtes prédisposé à l’avoir ou à ne pas l’avoir.» Il existe, dit-il, des éléments comme le stress et la fatigue qui peuvent accentuer la maladie.

 

Toutefois, selon le Dr Lam Thuon Mine, il n’est pas aisé de diagnostiquer la maladie. «Elle repose sur des signes cliniques et sur une IRM cérébrale qui permettra de montrer le nombre et la localisation des plaques démyélinisantes. Puis, dans certains cas, il faut faire une ponction lombaire qui consiste à prélever du liquide céphalo-rachidien au dos pour rechercher une inflammation», fait ressortir le neurologue.

 

Le traitement en phase aiguë consiste en de fortes doses de corticoïdes pour empêcher l’évolution de la maladie. Si les poussées sont récidivantes, on conseille des immunosuppresseurs à long terme au coût de Rs 40 000 et Rs 50 000 par mois.

 


 

Lupus Alert sensibilise sur la maladie

 

En marge de la Journée mondiale de la sclérose en plaques, le 28 mai, Lupus Alert organise une rencontre le samedi 30 mai au centre afin de mieux sensibiliser les malades sur la sclérose en plaques. L’ONG, qui existe depuis 2000, vient en aide aux personnes atteintes de Lupus et autres maladies auto-immunes. Babs Venkatasamy, responsable de Lupus Alert, souligne «qu’il est temps que les médecins et les consultants montrent plus d’intérêt concernant ces différents types de maladie».

 

Par exemple, dit-elle, il faudrait que des tests plus spécifiques soient disponibles pour ceux atteints de maladies auto-immunes. «Malheureusement, cela ne peut se faire à l’hôpital. Les patients doivent aller faire ces tests qui coûtent très cher, jusqu’à Rs 12 000, dans un laboratoire privé.» Pour la responsable de l’association, «il y a aussi un gros travail à faire au niveau hospitalier pour conscientiser le personnel médical sur les maladies qui causent beaucoup de souffrance dans les familles».

 

Lupus Alert compte apporter davantage son soutien aux personnes malades et aux familles afin de leur venir en aide au quotidien. «Nous regroupons toutes les personnes atteintes des maladies auto-immunes afin qu’elles s’entraident au quotidien», explique Babs Venkatasamy.

 

Pour plus de renseignements, appelez au 465 9899, au 464 8276 ou au 5916 8574. Le centre est ouvert tous les jours 8 heures à 17 heures, et le week-end sur rendez-vous.

Publicité