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Trentenaires et célibataires : et alors ?

26 mai 2014

Il y a ceux qui n’ont pas encore trouvé la fameuse «âme sœur» et qui attendent. Il y a aussi ceux qui ont toujours été seuls et qui préfèrent cela. À une certaine époque et aujourd’hui encore pour certaines personnes, avoir un certain âge et être célibataire renvoient une image de vieille fille et de vieux garçon, voire de marginal. Parce que nous avons tendance à tout mettre dans des boîtes, à croire que cela doit être fait comme cela a toujours été fait et pas autrement, nous voyons toujours la suite linéaire des choses.

À 30 ans, on est marié et on a même des enfants. Sauf qu’aujourd’hui et heureusement d’ailleurs, les choses ont évolué et de nos jours, avoir la trentaine et être célibataire n’est plus une tare. Bien au contraire, ceux qui ont fait le choix d’être seuls vous diront que c’est moderne, tendance et même pratique. Pas d’engagement, pas de promesse, pas de compte à rendre. On sort, on batifole avec allégresse et sans contrainte.

Profiter des plaisirs de la vie en toute liberté, c’est ce que revendiquent souvent les célibataires. C’est justement cet aspect qu’apprécie Amy Euphrasie. Indépendante, elle profite au maximum de son célibat depuis un an : «La liberté est quelque chose d’extrêmement important et souvent dans un couple, on en perd un peu. Aujourd’hui, je n’ai aucun compte à rendre. Je sors, je m’amuse. Autour de moi, il y a pas mal de propositions. Ce ne sont pas les hommes qui manquent, mais je préfère réapprendre à rester seule.»

Après avoir vécu quelques histoires d’amour difficiles, la jeune femme préfère aujourd’hui trouver une certaine stabilité. Même si elle rêve de fonder une famille, Amy ne cherche pas désespérément à se mettre avec quelqu’un. De toute façon, le prince charmant, elle n’y croit pas. Elle laisse les choses se faire tranquillement.

Dans une récente interview, le célèbre sociologue français, Jean-Claude Kaufmann, auteur de La femme seule et le prince charmant, expliquait que l’on devrait vivre à deux uniquement si l’on se sent mieux ainsi que dans une vie de célibataire. Selon lui, l’individu attend énormément de l’autre : «On calcule ce que l’autre pourrait nous apporter ou nous enlever. Du coup, on a énormément d’attentes. Et on est terrorisé à l’idée de se tromper. D’où la recherche de défauts aux premiers instants de la rencontre, afin de pouvoir se replier dans son cocon… En fait, un couple naît quand on ne s’y attend pas, quand on a baissé la garde. Ce qui va à l’encontre de ce qu’on nous apprend : être des gagnants, calculateurs et égoïstes. L’amour, c’est la surprise !»

Remarques de son entourage

À bientôt 30 ans, Bhawna Atmaram a fait le choix d’être célibataire. Elle est une jeune femme épanouie, libre et fière de l’être. Elle sort, elle voyage, elle fait du shopping, du sport et n’a pas forcément besoin d’un homme dans sa vie pour la combler. S’il arrive, tant mieux, sinon tant pis. La solitude, ça ne la dérange pas. «Je profite au maximum de ma vie et cela, sans aucune contrainte. J’ai ma famille, mes amis, mon travail, mes passions. Ce n’est pas que je ne crois pas au mariage, mais je pense que l’on devrait se marier uniquement quand on a trouvé la personne qui peut nous comprendre, nous compléter et nous aider à nous épanouir», explique-t-elle.

Vouloir être célibataire et aimer ça, c’est quelque chose. L’être malgré soi en est une autre. Se réveiller seul(e), n’avoir personne avec qui faire des projets communs, ne pas vivre à deux tout simplement, subir les inquiétudes de la famille et les incessantes remarques de son entourage sur l’horloge qui tourne, les pressions incessantes de vos amis mariés et fiers de l’être… Affronter le quotidien en solo peut être difficile à gérer.

Bien qu’elle vive très bien cette période de sa vie, Amy Euphrasie se dit être tout de même inquiète de l’horloge qui tourne. Si elle a réussi professionnellement, il n’y a, dit-elle, que la réussite sentimentale qui lui manque. Elle rêve d’avoir des enfants et se donne entre trois et quatre ans encore pour avoir du moins un premier enfant. «C’est mon seul regret. Avoir des enfants serait pour moi le plus grand accomplissement mais je ne me vois pas les faire sans papa», souligne-t-elle.

Et puis, il y a la solitude qui pèse parfois. Surtout quand elle est entourée de ses amis qui sont tous mariés ou lorsqu’elle se rend seule à des soirées alors que tout le monde est accompagné. Dans ces moments-là, des petites remarques peuvent s’échapper. «Il faut que tu fasses vite si tu ne veux pas finir vieille fille», «Tu es trop âgée pour le mariage», «Alors, toujours célibataire ?» Eh oui ! Les préjugés ont la vie dure. Heureusement, confie Amy, elle n’en fait pas les frais. Il y a bien des mauvaises langues, à certains moments, mais quand c’est le cas, elle n’y prête guère attention.

Dans ce tourbillon, hommes et femmes réagissent différemment. Les exigences et les attentes varient. Contrairement à ce qu’ils laissent paraître, les hommes ont peur, assure Jean-Claude Kaufmann : «Les femmes les séduisent, mais pour un engagement à long terme, c’est plus compliqué. Ils sont, eux aussi, devenus plus exigeants, mais pas sur les mêmes critères. Les femmes rêvent de passion, veulent une vie de couple riche, alors qu’eux ont tendance à rechercher la tranquillité auprès d’une douce compagne.»

Trouver la personne qui lui convient. C’est ce dont rêve Thierry Runga, 31 ans. Son célibat est l’un des sujets fétiches de ses amis quand il s’agit de faire une blague, style «tas dan vitrinn». «Mais je ne le prends pas mal. C’est juste pour rigoler. D’autant que je suis le seul célibataire de la bande», dit-il.

Depuis sa dernière rupture, il y a presque un an, le jeune homme profite au maximum de sa vie et n’hésite pas à vanter les mérites du célibat : «On vit sans contrainte et sans avoir besoin de rendre des comptes à la personne avec qui l’on est. J’en profite pleinement. Je sors avec mes amis, je fais des choses que les hommes engagés ne pourraient pas faire.» Outre le côté farniente de son célibat, Thierry en profite pour se concentrer sur l’essentiel comme sa carrière et ses loisirs : «C’est le moment idéal pour avancer.»

Mais dans la vie, il n’y a pas que ça qui compte et il le ressent souvent. Quand il sort en groupe et qu’il est le seul à ne pas être accompagné, quand il n’a personne avec qui partager ses loisirs, il ressent la solitude. Surtout qu’il est un grand romantique et qu’il rêve de trouver la bonne personne ou plutôt celle qui lui convient. D’ailleurs, le jeune homme a déjà dans sa ligne de mire une jolie jeune femme qui fait battre son cœur. «Je lui ai déclaré ma flamme mais j’attends toujours qu’elle accepte de sortir avec moi», confie-t-il.

Qui sait, Thierry ne sera probablement plus un cœur à prendre !
 



Le saviez-vous ?


Apparemment, les célibataires trouvent plus facilement un emploi que les personnes qui sont en couple. C’est une étude de l’université de Chicago qui le certifie. Les chercheurs ont démontré qu’après la crise, 90 % des célibataires ayant perdu leur job ont retrouvé
un poste, contre 22 % chez les personnes en couple.

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