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Par Sabine Azémia
10 février 2016 14:12
Ils sont tout petits mais créent une immense inquiétude à travers la planète. Y’a de quoi car ces moustiques Aedes sont ceux qui transmettent le virus Zika qui, après s’être propagé en Amérique du Sud, notamment au Brésil, commence à gagner d’autres pays dont ceux d’Europe. Et de l’Europe à Maurice, il n’y a qu’un pas avant que le virus ne débarque sur notre sol via les nombreuses arrivées touristiques ou encore les visites des Mauriciens dans les pays à risque.
Déjà, un screeningse fait à l’aéroport de Plaisance avec une attention particulière portée sur les gens venant des 22 pays où le virus est présent : Barbade, Bolivie, Brésil, Cap Vert, Colombie, République dominicaine, Équateur, El Salvador, La Guinée française, Guadeloupe, Guatemala, Guyane, Haïti, Honduras, Martinique, Mexico, Panama, Paraguay, Puerto Rico, Saint Martin, Surinam et Venezuela. Cette liste est appelée à se modifier au fil du temps.
Le ministère, à travers un communiqué, conseille aussi aux Mauriciens d’éviter de voyager dans ces pays, particulièrement les femmes enceintes car le virus peut entraîner des malformations congénitales, surtout au cours des deux premiers trimestres de leur grossesse. Si vous devez quand même vous rendre dans ces endroits, protégez-vous autant que possible contre les piqûres de moustiques. Avant votre départ, consultez un médecin qui pourra juger de l’état de votre santé, des risques encourus et vous donner des conseils de prévention individuelle.
Afin de lutter contre la maladie, dans l’optique où celle-ci atterrit sur le sol mauricien, chacun doit prendre des mesures contre la prolifération des moustiques, c’est-à-dire par la réduction de toutes les sources potentielles d’abris larvaires constituées par les eaux stagnantes et tout récipient susceptible de retenir les eaux de pluie (pots de fleurs, pneus usagés, gouttières de toit mal entretenues, etc.) et par l’application de traitements larvicides lorsque la suppression de ces gîtes n’est pas possible.
Si toutefois, vous apercevez l’apparition de signes cliniques évocateurs du Zika, dont l’éruption cutanée, avec ou sans fièvre, et au moins deux signes parmi les suivants : douleurs conjonctivales, douleurs musculaires et articulaires, arthralgies, myalgies, il est nécessaire de consulter un médecin sans délai pour que celui-ci puisse préciser le diagnostic et prescrire les médicaments adaptés. Pour les voyageurs, l’apparition de ces symptômes peut intervenir jusqu’à 12 jours après le départ d’une zone où circule le Zika. Il faut alors consulter un médecin en lui précisant la destination et les dates du séjour. Quoi qu’il en soit, il est important de se protéger contre les piqûres de moustique en espérant que le virus Zika ne parvienne pas au pays.
Selon le communiqué du ministère de la Santé, «le virus Zika appartient à la famille des Flaviviridae du genre Flavivirus, comme ceux de la dengue et de la fièvre jaune». Cependant, une simple piqûre d’un moustique qui a été contaminé par une personne infectée propage le virus dans votre corps. Il faut trois à douze jours pour que les symptômes de la maladie apparaissent chez la personne contaminée. «Une personne infectée est “contaminante pour les moustiques” au moment où le virus est présent dans son sang, c’est-à-dire pendant la phase de développement de l’infection dans le corps, soit trois à dix jours après la piqûre infectante», explique le ministère. Pendant cette période, il faut éviter qu’une personne infectée se fasse piquer et transmette ensuite le virus à d’autres moustiques afin de rompre le cycle de transmission virale.
L’infection au virus Zika peut provoquer fièvre, éruptions cutanées, douleurs articulaires, conjonctivite, maux de tête et douleurs rétro-orbitaires, entres autres. D’autres complications plus sévères peuvent surgir, telles que des problèmes neurologiques. Au Brésil et en Polynésie française, par exemple, des complications de type syndrome de Guillain-Barré, ont été décrites. Par ailleurs, des microcéphalies (cerveau plus petit que la normale) et des anomalies du développement cérébral intra-utérin ont été observées chez des fœtus et des nouveau-nés de mères enceintes pendant la période épidémique. Des études sont en cours pour en savoir plus.
Jusqu’ici, il n’y a pas de traitement de la maladie en elle-même. Il n’y a que des traitements symptomatiques (traitement de chacun des symptômes) qui reposent notamment sur la prise d’antalgiques (comme le paracétamol) et le repos. Tout en espérant que le virus ne vienne pas dans nos parages, restons vigilants.
Les autorités du Texas ont fait part d’un cas de transmission par contact sexuel du virus Zika. Selon les sources d’information, le patient a été infecté suite à des relations sexuelles avec une personne qui était de retour du Venezuela. Dans un communiqué, les services de santé de Dallas affirment avoir eu la confirmation par les Centres de contrôle que le patient a bien été infecté par voie sexuelle mais selon une source du centre, «les membres du centre de contrôle n’ont pas enquêté sur la manière dont l’infection a été transmise». D’ici l’année prochaine, 4 millions de cas sont attendus sur le continent américain.
1. C’est l’été et malgré la chaleur, en fin de journée (période intense d’activités du moustique), portez des vêtements amples et longs couvrants également les bras et les jambes jusqu’aux chevilles.
2. Utilisez des vêtements baignés avec un produit insecticide spécial pour tissu, dans les zones de multiplication intense des moustiques.
3. Utilisez des répulsifs sur les zones découvertes de la peau. Des précautions sont à respecter chez la femme enceinte et l’enfant (prendre avis auprès de son médecin ou d’un pharmacien).
4. À la maison, c’est pratique, utilisez des moustiquaires, des diffuseurs électriques à l’intérieur des maisons et des «bandeaux collants» trempés d’insecticide fixés au plafond des pièces de l’habitat.
5. Détruisez les gîtes larvaires si toutefois vous en apercevez, c’est-à-dire les lieux de ponte du moustique. Après chaque pluie, faites une visite autour de la maison et supprimez tous les récipients, objets divers, déchets, végétations, qui contiennent de l’eau car c’est dans ces rétentions d’eau que le moustique va pondre. Les récipients de stockage d’eau de pluie doivent être fermés hermétiquement ou recouverts d’une moustiquaire, les soucoupes sous les pots de fleurs doivent être supprimées, l’eau des vases doit être renouvelée au moins une fois par semaine.
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