Hommage à une ancienne championne

Le sport mauricien, et notamment le judo, est en deuil en ce début d’année 2025. Alors que toutes les attentions étaient tournées vers le début de la nouvelle saison, la tragédie est venue assombrir cette période avec la disparition soudaine de Dolly Namasivayen-Collet.

L’ex-judokate est décédée subitement le lundi 6 janvier à l’âge de 45 ans. Une triste nouvelle qui a bouleversé plus d’une personne dans le milieu du judo, aussi bien local qu’international. Cette perte est la troisième qui affecte la famille du judo mauricien en seulement quatre mois, après les décès de Marie-Michelle St. Louis-Durhone et Jennifer Antou-Lebon. Ces athlètes, issues de la même génération, ont laissé une empreinte indélébile sur le sport et le judo mauricien.

Priscilla Chery, qui a côtoyé Dolly Namasivayen depuis ses débuts, se dit profondément attristée par cette disparition. Elle se souvient d’une amie joyeuse, pleine de vie et toujours souriante.

«Cette nouvelle nous a tous choqués, et beaucoup d’entre nous ont encore du mal à croire que Dolly nous a quittés. Elle était une femme pleine de vie, toujours prête à aider les autres. Elle s’occupait de sa famille et de ses proches avec dévouement, sans jamais rechigner devant ses nombreuses responsabilités. Elle adorait les enfants et avait toujours une plaisanterie à partager. Je l’ai rencontrée lorsqu’elle est arrivée dans les années 90. J’avais 18 ans, et elle en avait 10. Elle était en catégorie minime, et moi en senior, mais nous sommes rapidement devenues de bonnes amies. Cette amitié a perduré au-delà de nos carrières sportives, car même après, nous avions l’habitude de nous retrouver régulièrement. Nous sommes profondément attristés par sa disparition», confie Priscilla Chery.

Dolly Namasivayen a commencé sa carrière dans le judo dans les années 90 avant d’intégrer l’équipe nationale. Elle a participé à de nombreux tournois nationaux et internationaux, notamment aux Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI). Lors de sa première participation aux JIOI en 1998 à La Réunion, elle a décroché une médaille de bronze dans sa catégorie de prédilection, le -63 kg dames.

Cinq ans plus tard, elle crée la surprise aux Jeux de 2003 à Maurice. Bien qu’elle ne soit pas la favorite face aux redoutables Malgaches et Réunionnaises, Dolly Namasivayen puise dans ses ressources pour aller chercher la médaille d’or en individuel. Sa victoire en finale, après une remontée spectaculaire contre la Malgache Joëlle Razafindralambo, reste inoubliable. Cette surprise a été telle que même Ravi Yerrigadoo, ministre de la Jeunesse et des Sports à l’époque, n’a pas pu s’empêcher de la porter triomphalement sur ses épaules. Dolly Namasivayen remportera également une deuxième médaille d’or avec l’équipe féminine dans le tournoi par équipes.

Ce triomphe restera le plus grand moment de sa carrière. Dolly Namasivayen a aussi remporté quatre médailles d’or au Tournoi international de Maurice (2000, 2001, 2002 et 2003). Elle s’est classée cinquième aux Jeux d’Afrique au Nigeria en 2003 et aux Jeux de la Francophonie au Niger en 2005.

Ses funérailles ont eu lieu le mardi 7 janvier. La rédaction de 5-Plus dimanche présente ses plus vives sympathies à son époux Laval Collet, sa famille, et tous ceux qui sont affligés par cette perte.