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Elle meurt deux mois après avoir été agressée par son fils toxicomane

Isan, l’époux de Christine Foolchand : «Nou garson inn fer nou lavi vinn enn veritab lanfer depi ki li droge»

18 mai 2025

Christine Foolchand a succombé à une hémorragie suivant les nombreux coups de son fils

Un drame familial s’est transformé en véritable tragédie à La Caverne. Christine Foolchand, 51 ans, a succombé à ses nombreuses blessures à l’hôpital Victoria, Candos, près de deux mois après avoir été violemment agressée par son fils aîné Hansley. Ce toxicomane de 21 ans lui aurait porté deux coups de poing au visage avant de lui asséner un coup de pied à la tête. Il aurait ensuite tenté de l’étrangler en proférant des menaces de mort contre elle quand elle a refusé de lui donner de l’argent pour se droguer. L’autopsie a attribué le décès à une hémorragie. Isan, l’époux de la victime, revient sur ce terrible malheur.

Il a le cœur en lambeau. Celle qui partageait sa vie depuis 1999 a désormais rejoint les étoiles et brille à jamais en lui. Isan Foolchand, 54 ans, a les traits tirés en ce mardi 13 mai. Cet habitant de la résidence Mountain View à La Caverne, Vacoas, ne digère toujours pas les événements qui sont venus bousculer son quotidien depuis le samedi 10 mai. Il lui est toujours difficile de croire que son épouse Christine, 51 ans, a succombé à ses nombreuses blessures à l’hôpital Victoria près de deux mois avoir été rouée de coups par leur fils aîné Hansley. Ce jeune toxicomane de 21 ans lui aurait d’abord donné deux coups de poing au visage avant de lui asséner un coup de pied à la tête. Il aurait ensuite tenté de l’étrangler en proférant des menaces de mort contre elle. Tout cela s’est produit quand elle a refusé de lui donner de l’argent pour se droguer. Christine Foolchand avait subi des blessures au cou. Elle ressentait aussi de vives douleurs à la tête et au visage. Elle a reçu des soins à l’hôpital Victoria à plusieurs reprises avant de rendre l’âme, plongeant son époux Isan et son fils cadet Telwin dans une effroyable tristesse. Le rapport d’autopsie indique qu’elle a rendu l’âme à la suite d’une hémorragie. Les faits se sont produits en mars dernier. «Aster nou an sekirite parski li dan prizon», martèle Isan. Et d’ajouter : «Lapolis inn aret li dimans. Linn fini pass lakour so landime. Bann lapolis ti amenn li lakaz pou fer rekonstitision. Li paret pa ti ena oken remor dan li.»

«Enn veritab martir»

Le couple Foolchand travaillait à son compte. Isan et son épouse proposaient un service de laundry. L’habitante de La Caverne ne travaillait plus depuis quelque temps en raison de ses problèmes de santé. «Mo madam ti oper leker 4 an desela. So lasante ti bien frazil. Mo ti pe travay sofer. Nou gran garson ena 21 an. Segon-la ena 17 an. Gran-la inn fer nou lavi vinn enn veritab martir depi ki linn koumans droge. Li pena travay fix. Li fer tou ti travay zis pou gagn kas pou li kapav droge», explique Isan, la voix cassée par le chagrin et la colère. Il explique que son fils aîné a mis fin à sa scolarité après avoir fait la Form 3 au collège Ste-Héléna. «Li ti ena 16 an kan nou finn koumans gagn problem ek li», se souvient Isan.

À l’époque, Hansley «ti pe rod pran loto pou kondir pou sorti aswar», nous dit son père. Ce dernier avance qu’il a commencé à devenir violent avec son épouse et lui «kan nou refiz fer seki li dir». Ne pouvant plus subir les attaques répétitives, le couple s’est tourné vers la police. «Il avait passé une nuit en cellule policière. Il avait comparu en cour le lendemain. Son grand-père avait payé sa caution. Je lui avais parlé après pour lui dire que j’allais retirer la plainte. Je lui avais cependant fait comprendre qu’il devait se reprendre afin d’avoir un bon certificat de moralité. Il m’avait promis de ne pas récidiver. Il s’est effectivement rangé. Tout a basculé après le premier confinement», confie Isan. L’habitant de La Caverne explique que «so larout inn sanz net».

«Li koz manti»

Hansley a commencé à «anbet so mama ou so gramer» pour leur soutirer de l’argent. «Li koz manti. Bann-la res krwar li. Sak fwa li tir enn plan ek zot. Li dir li ena lamann motosiklet pou peye. Lot kout swadizan motosiklet anpann, bizin kas pou repare. Linn koumans par rod Rs 500 ar zot. Linn rod plis apre. Ena fwa ziska Rs 5 000 li pran ek zot. Mo garson ti droge. Li konsom tou seki li gagne. Nou lavi inn vinn enn veritab lanfer koumansman sa lane-la kan linn tonb full dan ladrog. Li rod manze ek bwar me enn sou li pa done dan lakaz. Sak fwa li rod zis kas ek mwa ou swa ek mo madam. Li ti pe bat mo madam souvan. Bien apre ki monn al konn sa», regrette Isan. Le quinquagénaire avance que son épouse «inn kasiet mwa tousala ziska li nepli kapav».

Cet habitant de La Caverne se sent désormais plus en sécurité car son fils aîné est en détention policière.

Le Vacoasien précise qu’il avait déjà remarqué que quelque chose n’allait pas car Christine se comportait bizarrement. «Mo fam inn bien kouver li. Kan dimann li ki li gagne, li dir so latet fermal ou swa li pe gagn douler, me li pa dir ki Hansley inn batt li», se souvient Isan. L’habitante de La Caverne décide toutefois de briser le silence en mars dernier après une énième agression physique. C’était le 13. Ce jour-là, Hansley aurait proféré de graves menaces contre sa mère lorsque cette dernière a refusé de lui donner de l’argent. «Mo pou touy twa zordi. Mo pou met dife dan lakaz», lui aurait lancé Hansley avant de la rouer de coups quand elle refuse de lui donner de l’argent. Sa mère porte plainte à la police.

Le jeune homme est alors placé en détention. Il retrouve la liberté le lendemain contre une caution de Rs 10 500. Il fait l’objet d’une charge provisoire de domestic violence act. Quatre jours plus tard, Hansley s’en prend cette fois-ci à son père et à son jeune frère. «Mo ti garson-la ek mwa ti al tir Form 58. Lapolis inn aret li enn deziem fwa. Li pass lakour landime. Mazistra-la donn li kosion ankor. Li ti gagn Rs 3 500 pou peye. Mazistra-la ti dimann lapolis si ena obzeksion, zot dir non. Kan monn dimann zot apre, zot dir ki so dosie pankor rant lor sistem», s’insurge Isan. L’état de santé de Christine Foolchand s’est détérioré après cette énième agression. La quinquagénaire faisait régulièrement le va-et-vient à l’hôpital pour ses soins.

«Mo madam ti pe admet sak trwa zour. Li ti pe gagn boukou douler dan latet ek figir akoz sa bann bate mo garson-la. Sa bann lepok lamem ki nou ti tourn mwa ver Teleplus pou rakont nou bann problem», précise Isan. Christine s’est battue pour survivre mais ses nombreuses blessures ont fini par avoir raison d’elle. Alors qu’elle était hospitalisée, elle a poussé son dernier soupir dans la soirée du 10 mai vers 19h30. Son fils a été arrêté le lendemain. L’enquête est menée par la Criminal Investigation Division. Hansley est détenu au Vacoas Detention Centre. Le jeune homme est déjà passé aux aveux. Deux témoins ont déjà été entendus. L’un d’eux est le fils cadet de la victime. «Zame mo pou pardonn li pou seki linn fer mo mama», confie Telwin, le cœur rempli d’amertume et de mépris à l’égard de son frère aîné.

L’inspecteur Shiva Coothen : «Les victimes de violences dans la famille doivent dénoncer»

Le responsable du service de presse de la police est catégorique. L’inspecteur Shiva Coothen invite les victimes de violences à venir de l’avant pour éviter le pire. «Les victimes de violences dans la famille doivent dénoncer sur les numéros de téléphone suivant : le 148 ou le 999. En cas de danger imminent, la police va réagir dans les 15 minutes qui suivent», dit-il. Le policier souligne qu’il y a également le Panic Button de Lespwar. C’est une application mobile pour les victimes de violences. «Dès qu’une personne appuie sur le bouton de panique, la Main Police Command and Control Room est alertée. Des policiers se rendent en urgence chez la victime grâce à une fonction de géolocalisation», souligne Shiva Coothen. L’application Lespwar est principalement dédiée aux victimes de gender-based violence. «Dès que la victime appuie sur le bouton de panique, la Main Police Command and Control Room et le ministère de l’Égalité des genres et du bien-être de la famille sont alertés simultanément. La localisation exacte de la victime apparaît alors grâce à une fonction de géolocalisation. La police et le ministère concerné apportent une assistance à la victime conformément à un protocole d’intervention signé entre les deux parties», précise le responsable du service de presse de la police. L’application Lespwar est gratuite. Elle est facilement téléchargeable sur les smartphones. Elle est accessible à tous les groupes d’âge de femmes et d’hommes victimes de violences au sein de la famille.

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