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12 mai 2025 00:25
La vie de la famille Toussaint a complètement basculé depuis que Géraldine, 47 ans et sous chimiothérapie, a été diagnostiquée d’un fibrome alors qu’elle était enceinte. Sa famille réclame aujourd’hui des réponses.
Ils étaient loin d’imaginer que leur vie prendrait un tel tournant. Depuis quelques mois, la vie tourne au ralenti chez les Toussaint à Rose-Belle. Avec un nourrisson d’un peu plus de deux mois qui est né dans des conditions difficiles et son épouse qui est dans un état critique à l’hôpital, Jean-Frédérick Toussaint, un maçon de 50 ans, ne sait plus à quel saint se vouer. Si la naissance inattendue de la petite dernière Imaïa, née prématurément le 6 mars dernier à sept mois de grossesse, reste un cadeau du ciel, la vie de cette famille a été chamboulée après des événements troublants qu’elle a toujours du mal à comprendre. Aujourd’hui, elle crie à la négligence médicale alléguée et réclame des réponses.
Géraldine et Jean-Frédérick Toussaint sont mariés depuis 32 ans. De cette union sont d’abord nés trois enfants âgés entre 30 et 12 ans. En septembre 2023, Géraldine se fait opérer pour la première fois d’un cancer du sein à l’hôpital de Rose-Belle. «Suite à ça, on nous a envoyés au New National Cancer Centre (NCC) à Phoenix pour qu’elle fasse sa chimiothérapie. Elle allait mieux. Elle récupérait. On lui a dit d’arrêter son moyen de contraception à cause de la chimio et qu’elle allait faire sa ménopause à cause de son âge. Elle a suivi les recommandations du médecin.»
Lorsqu’en juillet 2024, elle arrête d’avoir ses règles, le médecin, confie sa fille aînée, Aurélie Laviolette, confirme que c’est tout à fait normal. «À ce moment-là, elle a commencé à montrer des signes de faiblesse. Elle dormait beaucoup et avait des vomissements. On pensait que c’était lié à la chimiothérapie.» Au mois d’août, Géraldine est appelée à faire un scan dans le cadre de son traitement contre son cancer du sein. «Là, le médecin a vu qu’elle avait un fibrome. Il a dit que comme c’était encore petit, ils allaient attendre que sa chimiothérapie se termine pour s’en occuper. Elle a donc poursuivi sa chimio, dont la dernière session devait être le 13 octobre. Elle refait un CT Scan. Le 23 octobre, on lui dit que son fibrome avait un peu grossi et se trouvait près de son utérus. On lui a dit qu’il n’y avait plus de cancer et qu’elle devrait juste faire des check-up.»
Cependant, l’état de Géraldine se détériore. «Elle rejetait tout ce qu’elle avalait. Elle n’arrivait pas à se lever du lit.» Inquiète, la famille décide de consulter un médecin privé. «Dès qu’il a commencé à faire l’écho, on a entendu un cœur battre. Le médecin a vu un bébé de quatre mois dans son ventre. Il n’y a jamais eu de fibrome. On a vu un deuxième gynécologue et il a eu le même diagnostic. À l’hôpital, on nous a dit qu’elle avait un fibrome, mais c’était notre enfant», lance Jean-Frédérick désemparé. Pour Géraldine et sa famille, c’est le choc. Ils décident de repartir au NCC pour rouvrir le dossier. «Le même médecin a dit qu’il n’avait pas vu de bébé durant les scans et qu’il pensait qu’elle faisait sa ménopause. Elle a fait ses séances de chimio et deux CT Scan alors qu’elle avait un bébé dans le ventre», s’insurge sa fille. Dans la tête de Géraldine, tout bascule. Avec un état de santé fragile, elle se demande si elle pourrait aller au bout de cette grossesse. «On nous a dit qu’il y avait de grandes chances que le bébé ne se développe pas normalement parce qu’il avait été exposé aux radiations. Nous avons fait je ne sais combien d’allées et venues à l’hôpital comme si nous étions des boules. Ils ont même perdu sa carte de rendez-vous et son dossier avant de nous dire que c’était finalement à l’hôpital de Rose-Belle.»
Depuis qu’elle a accouché par césarienne en urgence le 6 mars dernier, l’état de Géraldine, qui souffre aussi d’hypertension, s’est détérioré. «Après son accouchement, elle a passé cinq jours à l’hôpital avant de rentrer. Elle était censée être en train de récupérer, mais trois jours plus tard, nous avons remarqué que le côté gauche de son corps était très lourd. On a tout de suite compris qu’elle faisait un AVC. Une fois à l’hôpital, ils ont découvert deux tumeurs dans sa tête», confie Aurélie. Face au sort qui ne cesse de s’acharner contre eux, la famille de Géraldine est complètement abattue. Admise à l’hôpital de Rose-Belle, son état ne s’améliore pas. «On nous a dit qu’il fallait faire plus de tests pour voir si ces tumeurs proviennent des métastases ou alors de sa crise d’hypertension. En attendant, elle n’est pas bien. Elle a fait un deuxième AVC. Ses bras et ses jambes ne répondent plus comme si son corps avait lâché. Elle a commencé des sessions de physiothérapie et fait beaucoup d’effort pour pouvoir marcher à nouveau», raconte sa fille. Heureusement, lance cette dernière, le bébé se porte bien. «Ses organes et son cœur se sont bien formés. Il n’y a que ses intestins qui ne se sont pas complètement fermés, ce qui a provoqué une hernie. C’est un bon bébé, mais ça la fait souffrir et lui donne des coliques, ce qui l’empêche de dormir.»
Sauf que, depuis, les tumeurs dans sa tête ont encore grossi. «Elle est admise depuis le lendemain du lundi de Pâques. Elle a été transférée au NCC et puis, à l’hôpital de Candos où elle suit des traitements de radiothérapie.» S’ils parlent aujourd’hui, explique Jean-Frédérick, c’est pour plusieurs raisons. D’abord, pour avoir des réponses, mais aussi, pour que ce genre de choses ne se reproduit pas. Ils espèrent à travers leur appel recevoir aussi du soutien. «On souhaite poursuivre, mais nous n’avons pas les moyens de payer un avocat. Nous voulons vraiment aller de l’avant. Je ne souhaite à personne de vivre une chose pareille, confie pour sa part Aurélie qui se sent impuissante devant la souffrance de sa mère. Il y a quelques jours, le ministre de la Santé, Anil Bachoo, a affirmé que cela était inacceptable, mais qu’un comité disciplinaire siège actuellement pour faire la lumière sur cette affaire.
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