Publicité
16 janvier 2025 10:00
Acteur de la société civile, engagé pour la sécurité routière et pour le mieux-vivre ensemble, Alain Jeannot revient sur le parcours d’un président américain décédé récemment.
Un artisan de paix s’en est allé sur la pointe des pieds. Il aura vécu un siècle bien rempli. Dire de lui qu’il était terre à terre est presque qu’un pléonasme puisqu’il était un planteur de pistaches ! Cela ne l’a pas empêché, pour autant, d’assurer la présidence des États-Unis de 1977 à 1981. Nous pourrions même être tentés de penser qu’en temps qu’agriculteur, il savait que le terreau doit être débarrassé de l’ivraie pour que les plantes puissent y prospérer. Aussi, une de ses priorités aura été de faire le lien entre l’Égypte et Israël pour arracher la mauvaise herbe de la guerre qui ravageait ces deux pays depuis 30 ans.
C’est ainsi qu’il s’est retrouvé à Camp David avec les protagonistes principaux, Menachem Begin, Premier ministre israélien, et Anwar Sadat, président égyptien, pour assurer une médiation ardue mais si nécessaire car rien n’est plus délétère que la guerre. Dans une de ses interviews, Jimmy Carter raconte comment, n’ayant pu accorder les exigences des deux parties pour dégager un plan de paix, il se trouva fort dépourvu devant l’arrêt des négociations. Il se rendit au bureau du Premier ministre israélien pour lui dire au revoir. Or, durant les pourparlers le Président des États-Unis avait pris une photo souvenir avec Sadat et Begin. Ce dernier lui avait demandé une copie autographiée pour ses huit petits-enfants. Or, la secrétaire de Jimmy Carter eut la brillante idée d’en faire huit, chacune portant le nom d’un des petits-enfants de Begin.
Au lieu de signer tout simplement son nom sur les photos, Jimmy Carter écrivit, «with love from», suivi de sa signature à côté du nom de chaque descendant de Monsieur Begin. Lorsque Carter lui remit les photos en lui disant au revoir, il le remercia poliment mais sèchement. Lui tournant le dos, il commença à lire, à voix haute, le nom de chaque petit-enfant au fur et à mesure qu’il tournait les clichés ; ses yeux se remplissant de larmes en se faisant.
Jimmy Carter aussi fut pris dans ce tourbillon d’émotion. Les larmes de ces deux chefs d’État eurent raison des armes de la guerre et les négociations furent relancées. Sadat allait payer de sa vie quelques années plus tard pour avoir fait des compromis à l’ennemi dans l’intérêt de l’harmonie et de la paix mais les accords de Camp David apaisèrent jusqu’aujourd’hui les conflits armés entre ces deux pays.
C’est dire que la paix est non seulement un choix de vie mais aussi une discipline à maîtriser avec ses principes, ses réflexes spontanés et ses sources d’inspiration. La paix ne tombera pas, tout cuit, du ciel. Il nous appartient de la cultiver, de l’enseigner, de la transmettre.
Et, si vous ne voulez pas être des cultivateurs, des artisans de paix, vous en êtes libres. Toutefois, de grâce, ne soyez pas des semeurs de conflits, des propagateurs de haine ! C’est si facile de l’être de nos jours, il n’y a qu’à voir l’ivraie qui prospère librement sur la toile et les réseaux pour s’en rendre compte. Le défi de 2024 pourrait bien être celui d’éviter de manz pistas get sinema, mais de s’engager à créer, apprendre à vivre ensemble en paix pour que nous puissions ensemble prospérer en société. Il n’y a pas d’autres moyens d’y arriver !
Bonne année !
ALAIN JEANNOT
Publicité
Publicité
Publicité