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Par Qadeer Hoybun
17 août 2025 08:25
Le monde sportif et de la boxe mauricienne est en état de choc après le décès de l’ex-champion Mervin Aza. Le médaillé d’or mauricien aux Jeux des îles de l’océan Indien de 2003 s’est éteint le vendredi 15 août à l’âge de 44 ans.
L’ex-pugiliste quadricolore fait partie de la prestigieuse génération des Michael Medor, Giovanni Frontin, Michael Macaque, Riaz Durgahed, Marco Bangard et Bruno Julie, entre autres. Des boxeurs qui ont écrit leurs noms en lettres d’or dans le sport mauricien. Josian Lebon, assistant entraîneur de l’équipe nationale de boxe, a toujours eu un profond respect pour son ami. «Je le connais depuis les Jeux de l’avenir et de l’espoir en 1994. C’était un bon boxeur et un ami sincère. Il était le dernier pugiliste contre qui j’ai boxé. C’était lors des Jeux des Villes et j’ai perdu par la faute de l’arbitrage mais Mervin avait l’œil et a toujours reconnu qu’on m’avait privé d’une victoire. Voilà quel genre de personne il était. Sa disparition m’attriste énormément, c’est un grand ami qui s’en va», témoigne Josian Lebon.
Jean-Claude Nagloo, ancien Directeur technique national, n’en revient pas. L’ex-mentor national a côtoyé le défunt pendant un long moment en équipe nationale. Mervin Aza faisait partie de la fameuse équipe de 2003 où dix boxeurs avaient atteint la finale aux JIOI à Maurice, et il était l’un des cinq quadricolores à avoir décroché l’or au Centre national de boxe à Vacoas.
«Mervin Aza fait partie des meilleurs boxeurs que j’ai encadrés. Il était sérieux à l’entraînement et était aussi un battant dans la vie. Il était promis à un bel avenir mais malheureusement pour lui, il y a eu cet accident qui a tout chamboulé. En dépit de cela, il est revenu dans le milieu et était très actif au sein de son club», se remémore Jean-Claude Nagloo.
La carrière de Mervin Aza est brusquement interrompue à la suite d’un accident de moto en 2006. Alors qu’il est en pleine ascension, le jeune pugiliste de 24 ans est amputé de la jambe droite et voit son rêve se briser à jamais. En 2005, il s’était mis à la boxe professionnelle et avait déjà effectué quelques combats en France. Il s’apprêtait à y retourner une deuxième fois lorsque le malheur s’est produit.
Ce douloureux évènement va tout changer pour lui. Sans reconnaissance des autorités pour ses efforts, il tentera de surmonter cette épreuve. Sa vie connaîtra des hauts et des bas mais il parvient tout de même à se reprendre en main pour revenir aux abords du ring et partager ses expériences avec les jeunes boxeurs du Club de Boxe de Beau-Bassin-Rose-Hill.
«C’est une bien triste nouvelle pour la boxe mauricienne. Mervin était encore jeune, il avait toute la vie devant lui. C’était un fighter, il faisait tout pour réussir même lorsque ça n’allait pas. Il avait réussi à se reprendre en main et était présent dernièrement lors des Championnats de Maurice. Sa disparition nous attriste énormément», regrette Richard Sunnee, entraîneur national de boxe.
Durant sa carrière, Mervin Aza a représenté le pays à de nombreux tournois internationaux et aurait pu représenter Maurice aux Jeux olympiques de 2004. «Il avait les qualités pour aller chercher la qualification pour les JO d’Athènes mais il est stoppé en demi-finale des Championnats d’Afrique où il décroche la médaille de bronze. S’il avait atteint la finale, il aurait été le deuxième pugiliste mauricien avec Michael Medor. C’était un bon boxeur et il avait le potentiel de faire encore plus pour le pays. Sa disparition laisse un grand vide. Toutes nos pensées vont à sa famille», déclare Rajiv Rajcoomar, ancien président de l’Association mauricienne de boxe.
Les obsèques de Mervin Aza auront lieu ce dimanche 17 août à l’église Sainte-Anne à Stanley Rose-Hill et au cimetière de St Martin. La rédaction de 5 Plus Dimanche présente ses plus vives sympathies à sa famille ainsi qu’à tous ceux qui sont affligés par cette disparition.
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