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26 septembre 2025 08:21
La Fondation Cours Jeanne d’Arc intensifie son engagement en faveur d’une éducation inclusive avec le lancement du projet «Bâtir pour inclure davantage». L’objectif est de construire de nouvelles classes spécialisées, une grande salle polyvalente et des infrastructures adaptées afin d’accueillir 40 à 50 élèves supplémentaires d’ici 2026.
«Un enfant épanoui est un enfant qui réussit.» Plus qu’un adage, cette phrase a été la ligne conductrice de la Fondation Cours Jeanne d’Arc. Un motto, une philosophie profondément ancrée dans l’histoire de la St-Patrick’s Primary School, née en 1927 de la vision de Marie de Couhlac Mazérieux. Depuis près d’un siècle, cette institution éducative privée se distingue par son approche inclusive et humaine, offrant à chaque enfant – y compris ceux à besoins spéciaux – la possibilité d’apprendre, de grandir et de trouver sa place.
À l’aube de son 100e anniversaire d’existence, l’association travaille actuellement sur un nouveau projet qui ambitionne de transformer son école en un espace encore plus inclusif. Baptisée «Bâtir pour inclure davantage», cette initiative vise à construire de nouvelles classes spécialisées, des toilettes adaptées ainsi qu’une grande salle polyvalente. Un projet d’envergure estimé à près de Rs 12 millions, qui devrait permettre d’accueillir entre 40 et 50 enfants supplémentaires d’ici février/mars 2026. Une campagne de levée de fonds est actuellement en cours sur la plateforme smallstepmatters.org.
Un rêve qui «ne pourra devenir réalité qu’avec la générosité des Mauriciens», confie Jean-José Bax, directeur de l’école St-Patrick’s Primary. Selon lui, chaque contribution, petite ou grande, est une pierre ajoutée à l’édifice d’une société plus inclusive. «Nous avons besoin de cinq à six millions de roupies supplémentaires pour mener ce projet à terme. Grâce à ces fonds, 40 à 50 nouveaux élèves pourront être accueillis d’ici mars 2026 et bénéficier de ce type d’éducation exceptionnel. Au bout du compte, tous les élèves bénéficieront des nouvelles infrastructures, et l’inclusion s’étendra, à l’image de ce petit cailloux jeté dans un lac, qui créé un tout petit cercle dans l’eau, puis d’autres plus grands et encore plus grands. Les nouveaux seront encadrés, motivés et intégrés complètement au sein de la famille St-Patrick pour une dignité retrouvée et une nouvelle espérance.»
Une éducation de qualité
Et pour mener à bien ce projet, l’association peut compter sur le soutien indéfectible de la para-athlète Noemi Alphonse, dont l’histoire et le parcours, véritable modèle de résilience et de détermination, servent de modèle aux jeunes élèves. Sa présence en tant que marraine de campagne donne une importante visibilité à cette initiative solidaire, tout en rappelant que chaque enfant, quelle que soit sa condition, peut s’épanouir et réussir. «Noemi Alphonse est une figure connue et reconnue pour ses prouesses sportives ici et à l’international. Mais, plus important, c’est son histoire, sa résilience, sa gentillesse et sa simplicité. Elle incarne, à elle seule, les difficultés et les espoirs des élèves de la St-Patrick’s Primary School. Je n’ai pas de doute que la présence bienveillante de Noemi à nos côtés pour cette campagne de levée de fonds saura parler au cœur des Mauriciens d’ici et d’ailleurs concernant l’importance capitale d’ouvrir nos écoles à une véritable inclusion», souligne Jean-José Bax.
L’inclusion a toujours été au cœur de la philosophie de l’association. Depuis sa création en 1927, l’école St-Patrick’s Primary a fait le pari de petites classes, d’un accompagnement individualisé et d’un encadrement spécifique pour les enfants à besoins particuliers. Aujourd’hui, avec ce nouveau projet, cette approche prend une dimension encore plus ambitieuse qui rappelle la mission pionnière de Marie de Couhlac Mazérieux, fondatrice de l’école, et son engagement à offrir à chaque enfant, quelle que soit sa situation, une véritable chance de s’épanouir et de réussir.
L’histoire de cette association et de cette école remonte à 1927, raconte notre interlocuteur. «Tout commence en 1927 quand Marie de Couhlac Mazérieux, une Française venue de Madagascar, fonde la première école mixte à Maurice. C’était une grande visionnaire de l’éducation, qui a enseigné l’anglais comme une langue étrangère, contrairement aux collèges de l’époque. Elle a commencé avec six élèves et s’était donné pour mission d'offrir une seconde chance aux enfants qui, pour une raison ou une autre, ne s’adaptaient pas aux grandes écoles. Elle accordait à chaque enfant une attention particulière, sans pression.»
Le succès, dit-il, a été immédiat. «En 1961, la petite école Mazérieux a pris le nom de Cours Jeanne D’Arc après sa reconstruction – elle avait été démolie par les cyclones Alix et Carol – par les marins du croiseur français Le Jeanne D’Arc. En 1981, quand Marie Mazérieux est décédé à l’âge de 86 ans, l’école/collège comptait 200 élèves. En octobre 1982, les anciens directeurs, profs et élèves ont enregistré l’association Fondation Cours Jeanne D’Arc au Registrar of Associations, pour poursuivre l’œuvre de cette grande Dame. Et en 1998, l’association Fondation Cours Jeanne D’Arc a renommé l’école St-Patrick’s College et St-Patrick’s School pour rendre hommage au St-Patrick’s College of Ireland qui lui avait fait une généreuse donation.»
Tout au long de ces années, la mission de l’association est restée la même. «Donner une éducation de qualité et inclusive à chaque enfant basée sur les valeurs essentielles et sur le respect des différences. Notre but, c’est l’épanouissement de chaque enfant. Nous visons l’intégration sociale de tous les enfants, pour une île Maurice plus inclusive, dans laquelle toutes nos différences deviennent des forces qui unissent au lieu de diviser», lance le directeur de l’école.
En un peu plus de 98 ans, l’école a connu une belle évolution faite de nombreux moments marquants, entre succès et défis. De six élèves à sa création, elle est devenue une institution reconnue pour son engagement. «Nous avons hérité de Marie Mazérieux cette âme extraordinaire et cette vision de l’éducation avec un grand E. Durant ces décennies, des milliers d’enfants ont bénéficié de cette éducation de qualité et bon nombre d’entre eux sont devenus de grands directeurs d’entreprises. Mais plus important, tous ceux dont on disait qu’ils n’arriveraient à rien dans la vie, ont réussi leur vie ! Ils sont sortis de cette école avec une confiance retrouvée en eux, épanouis, heureux, avec un métier en main pour la plupart. Une vraie success story.»
Les moments forts ne manquent pas. Ils ont jalonné l’histoire de l’école. Parmi eux, le projet «Après Pré-Voc» qui a permis à des adolescents de 15-16 ans, qui ne savaient pratiquement pas lire et écrire, de décrocher leur certificat de grade 6 en seulement un an grâce à un suivi personnalisé dans des petites classes de 9 à 10 élèves. Mais le parcours n’a pas été épargné de difficultés. «Nous avons vécu des moments pénibles durant lesquels nous avons fait face à des manques de fonds. Il faut savoir que la Fondation Cours Jeanne D’Arc est une Non Profit Organisation et aussi une ONG enregistrée auprès de la NSIF. Nous ne recevons pas de subsides du gouvernement et dépendons grandement des donations. Nous vivons chaque jour des miracles dans cette école. Des enfants renfermés, introvertis qui s’ouvrent à la vie et s’épanouissent, ou encore un enfant qui est entré en classe spécialisée (SEN) à 7 ans et qui passe les examens du PSAC à 16 ans, avec 13 unités. Depuis plus de 27 ans, nous avons un taux de réussite de 100% aux examens du PSAC.»
Tout cela témoigne de l’efficacité et de l’engagement de l’association à offrir une éducation de qualité et inclusive, où chaque enfant peut s’épanouir et développer son plein potentiel. C’est donc fidèle à cette philosophie que la Fondation Cours Jeanne d’Arc espère concrétiser son nouveau projet, «Bâtir pour inclure davantage», avec pour objectif d’avoir un impact encore plus significatif sur la vie des élèves et sur l’inclusion au sein de l’école St-Patrick’s Primary. «Mon message s’adresse à tous les Mauriciens. Que vous soyez riches ou pauvres, jeunes ou vieux, étudiants, travailleurs manuels, cadres, professionnels, donnez pour ce projet, selon vos moyens. Pensez à l’avenir de vos enfants, neveux, nièces, petits-enfants qui méritent tous une éducation de qualité qui fait grandir et s’épanouir.»
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